par Nicolas Bonnal.
Il n’aura échappé à personne que la dictature sanitaire est la pire en France (à l’exception peut-être du bantoustan australien administré par la « couronne », comme le Canada de Trudeau) ; et que l’on retrouve notre bonne vieille exception française, sous couvert de lutte contre le virus. Le pays des droits de l’homme est celui où on adore abolir les libertés. Cochin a tout dit là-dessus.
Les Français paient en ce moment une lourde hérédité étatique. Relisons le « Séjour en France » de Taine (séjour d’une bonne dame anglaise prisonnière de la fureur révolutionnaire) pour comprendre : « Je crains que vous ne doutiez de ma véracité lorsque je décris l’extrême ignorance et l’inattention des Français pour tout ce qui regarde les hommes publics et les mesures politiques. Ils ne tirent aucune conclusion du passé, ne forment aucune conjecture pour l’avenir. Ils s’écrient : « Cela ne peut pas durer comme cela » et ils laissent le reste à la conduite de la Providence avec une résignation qui n’est certainement ni pieuse, ni philosophique… »
Taine ajoute : « La vérité est que l’esprit public ne se montre pas chez nous sous la même forme qu’en Angleterre et aux États-Unis… On bavarde en phrases générales et vagues, on laisse prendre son argent au percepteur, on marche à la frontière, et on se fait tuer ». Comme on sait les pays anglo-saxons et notre vieille Europe se sont depuis francisés : vive la dictature de la caste impavide et des élites bureaucratiques vendues aux intérêts privés. Vive la centralisation et vive l’interventionnisme impavide et surtout humanitaire.
Taine encore. Notre anglaise anonyme parle de notre révolution bien chaotique, bien sanguinaire et surtout bien ratée, et qui servit tant les intérêts du gouvernement britannique (voyez les Hommes de Londres d’Olivier Blanc), tout en mettant fin à la suprématie française en Europe. Lisez car on croirait Macron et sa caste déjà aux affaires :
« Dans ces douze mois, le gouvernement de la France a été renversé, son commerce est détruit, les campagnes sont dépeuplées par la conscription, le peuple est privé du pain qui le faisait vivre. On a établi un despotisme plus absolu que celui de la Turquie, les mœurs de la nation sont corrompues, son caractère moral est flétri aux yeux de toute l’Europe. Une rage de barbares a dévasté les plus beaux monuments de l’art ; tout ce qui embellit la société ou contribue à adoucir l’existence a disparu sous le règne de ces Goths modernes ».
Vous voyez qu’on peut descendre encore plus bas que le Bataclan, le confinement et le pass sanitaire. Taine continue sur la dette :
« Même les choses nécessaires à la vie deviennent rares et insuffisantes pour la consommation le riche est pillé et persécuté, et cependant le pauvre manque de tout. Le crédit national est arrivé au dernier degré d’abaissement, et cependant on crée une dette immense qui s’accroît tous les jours ; enfin l’appréhension, la méfiance et la misère sont presque universelles ».
La dame qui vit cette époque tragi-comique n’accuse pas la Trilatérale et les Illuminati :
« Tout ceci est l’œuvre d’une bande d’aventuriers qui sont maintenant divisés contre eux-mêmes, qui s’accusent les uns les autres des crimes que le monde leur impute à tous, et qui, sentant qu’ils ne peuvent plus longtemps tromper la nation, gouvernent avec des craintes et des soupçons de tyrans. Tout est sacrifié à l’armée et à Paris ; on vole aux gens leur subsistance pour subvenir aux besoins d’une métropole inique et d’une force militaire qui les opprime et les terrorise… »
Pour le code QR :
« Tous les points de la France sont infestés par des commissaires qui disposent sans appel de la liberté et de la propriété de tout le département où ils sont envoyés. Il arrive souvent que ces hommes sont délégués dans des villes où ils ont déjà résidé ; ils ont ainsi une opportunité de satisfaire leur haine personnelle contre tous ceux qui sont assez malheureux pour leur avoir déplu ».
Entre les collabos et les épurateurs, on adore en Gaule occupée se donner du bon temps.
Eh bien continuons, comme disait Jean-Paul Sartre dans Huis clos.
Sources principales :
Taine – « Un séjour en France de 1792 à 1795. Lettres d’un témoin de la Révolution française » (classiques.uqac.ca)
Nicolas Bonnal – « Le coq hérétique. Autopsie de l’exception française » (Les Belles Lettres)
Olivier Blanc – « Les hommes de Londres » (Albin Michel)
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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