SitRap-USA2021 : le ‘Great Replacement’ ?
La notoriété de l’expression est française au départ, et elle figure parmi les blasphèmes que la République laïque et bienpensante a placé sur sa “liste noire” des choses qu’il est interdit de dire au pays qui fit Mai 68 au cri de « Il est interdit d’interdire ». Bref, la notoriété vient de l’emploi qu’en fit Renaud Camus pour la situation française, et l’écrivain aussitôt mis à l’index très actif au pays qui fit (bis) la révolution pour la liberté, l’égalité et la fraternité. Re-bref : on connaît les conditions de cette terrorisation de l’idée (‘Le Grand Remplacement’) dans la crise française en cours, et combien elle concerne un aspect de cette crise que nul ne peut aborder sans subir la mise à l’index et un déferlement de blasphèmes que les religions réservent à leurs hérétiques.
Mais nous sommes aux USA, et l’expression devient ‘The Great Replacement’. Les questions se posent alors ouvertement, aux USA où l’on ne craint pas, et moins que jamais aujourd’hui, de parler de “races”, d’“ethnies” et de “communautés”. La question du “remplacement de qui ?” est facile : il s’agit des Blancs, – les WASP (“White Anglo-Saxons Protestant”) de l’origine étendus aux divers apports migratoire de populations blanches européennes, jusqu’à justifier le terme New Age de Caucasiens-Américains (comme l’on dit “Africains-Américains”, “Hispaniques-Américains”, etc.). La question “remplacement par qui ?” est beaucoup, beaucoup plus complexe.
Quoi qu’il en soit, voici le résultat du dernier recensement racial et ethnique, bouclé en avril 2020 (sans prendre en compte les morts-Covid) : les Blancs sont pour la première fois de l’histoire des USA en régression, et l’on voit se rapprocher plus vite que prévu la fin de la majorité absolue de 50% des Blancs dans la population (vaguement fixée “d’ici 2045”). Une remarque presque spontanée sinon évidente du texte de RT.com ci-dessous donne à penser sur le climat régnant aux USA, où tout ce qui est recul des Blancs, “annulation” des Blancs, surtout chez les Blancs wokenistes et progressistes-sociétaux, est motif de … “jubilation”, pas moins :
« Les démographes de l'establishment et les médias de la presseSystème ont accueilli cette information avec une certaine jubilation. »
Admettant l’hypothèse qui nous paraît évidente que les Blancs restent majoritaires chez « [l]es démographes de l'establishment et les médias de la presseSystème », une telle hypothèse d’une réaction de “jubilation” laisse effectivement à penser sur le caractère suicidaire régnant aujourd’hui au cœur de la direction de la première puissance d’une civilisation en cours d’effondrement, et confirmant effectivement cet effondrement, – et là, sans nul doute, toutes couleurs confondues. Cette hypothèse de “jubilation” indique enfin qu’effectivement cette civilisation (toutes couleurs confondues) ne mérite que de s’effondrer, et Lincoln de se sentir, de la tombe d’où il repose, lugubrement confirmé : « En tant que nation d’hommes libres, nous devons éternellement survivre, ou mourir en nous suicidant. »
Après cette introduction à la fois jubilatoire et lugubre, – cette sorte de contraste est tout à fait d’époque, – voici le texte de RT.com qui sonne comme un glas d’on ne sait encore quoi…
« Des données récemment publiées par le Bureau du recensement des États-Unis montrent que le pourcentage d'Américains blancs diminue plus rapidement que ne le prévoyaient les démographes, tandis que les catégories asiatiques, hispaniques et autres sont en hausse. La plupart des décès de Covid-19 n’ont pas été comptabilisés.
» Les données sur l’évolution de la population locale issues du recensement de 2020 ont été communiquées jeudi aux États, dans le but de redessiner les districts du Congrès. Les démographes de l'establishment et les médias de la presseSystème ont accueilli cette information avec une certaine jubilation.
» “Le pays est en train de changer radicalement”, a déclaré William Frey, démographe à la Brookings Institution, au Washington Post en début de semaine, en prévision de la publication des chiffres officiels. Selon les estimations, le déclin de la population blanche se produirait huit ans plus tôt que prévu par les démographes, en raison de “l’épidémie d'opioïdes et des taux de natalité plus faibles que prévu chez les milléniaux après la Grande Récession”, a-t-il ajouté.
» Les Blancs devraient passer sous la barre des 50% au niveau national d’ici 2045, a déclaré Frey. Pour l'instant, ils sont 204,3 millions, soit 57,8% du total, – une baisse de 8,6% depuis 2010. Une autre catégorie de personnes de 31,1 millions s’identifie comme blanche en combinaison avec un autre groupe.
» La population qui s’identifie comme noire ou afro-américaine est passée de 38,9 millions en 2010 à 46,9 millions aujourd'hui, mais sa part du total a diminué de 13% à 12,1%. Elle a en fait été dépassée par la catégorie “Some Other Race”, seule ou combinée, qui s'élevait à 49,9 millions et a augmenté de 129%.
» La population multiraciale a augmenté de 276%, passant de 9 millions à 33,8 millions. Il y a également 24 millions d'Asiatiques, 9,7 millions d’Amérindiens et d’Autochtones de l'Alaska, et 1,6 million d’Amérindiens d'Hawaï et d'autres îles du Pacifique, seuls ou en combinaison avec un autre groupe.
» La population hispanique ou latino, qui peut être de n'importe quelle race, est passée à 62,1 millions, soit 18,6% de la population totale des États-Unis, qui s'élève à 331,4 millions.
» D’autres données montrent que les villes ont augmenté de 9%, 86% de la population américaine vivant désormais dans des zones métropolitaines. Autre changement notable : la diminution du nombre d'enfants. Les Américains de moins de 18 ans seront 73,1 millions en 2020, soit une baisse de 1,4% par rapport à la décennie précédente.
» Les données “fournissent un nouvel instantané de la composition raciale et ethnique et de la diversité du pays”, a déclaré Nicholas Jones, directeur et conseiller principal pour la recherche et la sensibilisation sur la race et l’ethnicité au Census Bureau. Il a ajouté que les “améliorations” apportées au recensement de 2020 comprenaient deux questions distinctes sur les origines et la race hispaniques, “révélant que la population américaine est beaucoup plus multiraciale et plus diverse que ce que nous avons mesuré par le passé”.
» En avril dernier, lorsque les données sur la répartition du Congrès ont été publiées, le Census Bureau a souligné qu'il avait utilisé une “expertise humaine approfondie” pour traiter le nombre “sans précédent” de réponses sans code “Census ID” à 12 chiffres attribué à chaque adresse de domicile connue.
» Les données de jeudi au niveau des quartiers comprennent des “erreurs contrôlées” insérées par le Census Bureau “afin de protéger l'identité des personnes à l'ère du Big Data”, selon AP.
» Comme le recensement a pris un instantané de l'Amérique le 1er avril 2020, ses résultats ne refléteront pas les plus de 619 000 décès attribués au Covid depuis lors. »
… Ou bien : la ‘Great Separation’ ?
On ne s’attardera pas à une analyse serrée de ces statistiques et des hypothèses qu’elles engendrent, d’autant que certaines pratiques pour aménager les résultats et le fait que sa race est “choisie” par les personnes interrogées peuvent susciter des hypothèses mal intentionnées sur la “réalité raciale” du recensement, d’ailleurs dans tous les sens. Les tendances qu’elles éclairent vers la “diversité” sont connues et la chose nouvelle qu’elles nous proposent est essentiellement la vitesse (accélération de la réduction relative de la population blanche, notamment à partir d’événements spécifiques relevant des vices de notre époque, – consommation des opioïdes et effets de la crise de 2008 qui a vu les effets catastrophiques du triomphe du système de l’arnaque bancaire). Cette vitesse rejoint ce que nous savons et constatons chaque jour des événements, et elle impose alors un renforcement remarquable du caractère symbolique de la communication.
C’est ainsi qu’à notre sens, ces statistiques seront perçus symboliquement beaucoup plus que factuellement. Elles vont s’inscrire directement au cœur de la crise intérieure qui déchire les Etats-Unis, en agissant avec force sur elle, que ce soit directement ou indirectement, que ce soit consciemment ou non. Bien entendu, les statistiques telles que nous les percevons, symboliquement par conséquent, vont nécessairement aggraver cette crise.
Pour avoir une appréciation la plus riche possible, on croisera ces résultats avec ceux d’une enquête très récemment publiée du CPOST (‘Chicago Project on Security & Threat’) de l’Université de Chicago, le 6 août 2021, concernant la situation nationale. Il est impératif de préciser que le CPOST est très largement orienté dans le sens gauchiste désormais classique de l’intelligentsia antiTrump, anti-républicain, voire anti-Blancs (dans le sens de l’actuelle fracture que l’on comprend bien, entre sociétaux-progressistes & wokenistes, contre conservateurs [dans lesquels se classent un nombre appréciable de Noirs !] ; nous revenons plus en détails sur cette enquête, plus loin dans notre analyse). D’un particulier intérêt pour notre propos de présentation des appréciations du recensement 2010-2020, les deux résultats suivants à partir d’un échantillonnage de 1070 personnes sur le territoire dont 8,1% (représentants 21 millions de citoyens), avec 41% de républicains, 34% d’indépendants et 10% de démocrates, se disent “insurectionnistes”, c’est-à-dire partisans de prendre les armes contre l’actuelle administration pour rétablir Trump à la présidence… Voici les deux résultats à mettre en connexion directe avec les principaux enseignements du recensement :
« • 63% [des personnes interrogées] croient au Grand Remplacement : “Les Afro-Américains ou les Hispaniques de notre pays finiront par avoir plus de droits que les Blancs.”
» • 54% croient à [l’accusation soutenue par le groupe ‘complotiste’ d’extrême-droite] QAnon : “Un groupe secret de pédophiles adorateurs de Satan dirige le gouvernement américain.” »
C’est à la lumière de ces indications complémentaires (comme de celles qui suivent) que nous développons les observations suivantes concernant les résultats du recensement et des hypothèses prévisionnistes. Bien entendu, nous parlons symboliquement de “faits” (guillemets nécessaires) perçus symboliquement, qui nous paraissent largement renforcés par les événements, qui sont aussi bien manipulables par des structures dirigeantes que par des réactions populaires. Cela ne définit pas une situation historique “scientifiquement” avérée ni démocratiquement considérée.
(Par exemple, il est tout à fait probable qu’une importante portion des Noirs ne veulent pas que leur communauté apparaisse comme une “force d’attaque anti-blanche”, mais cela n’empêche pas que les événements sont effectivement influencés par cette perception symbolique acceptée par le système de la communication presque comme un concept, – jusqu’à ce qu’un incident ou l’autre nous rappelle qu’une “perception symbolique” ou un “concept” n’est pas un fait véritable.)
• Le sort des Blancs (WASP et le reste), tel qu’il apparaît, devrait très largement renforcer l’alarme de cette communauté vers des sentiments dont les plus extrêmes sont de type ‘insurrectionniste’, jusqu’à rendre assez rapidement des options de type-‘sécessionniste’ non seulement plus envisageables (moins extrémistes), mais évoluant vers une nécessité de survie. On devrait en avoir des indications ‘légalistes’ dès les élections mid-term de novembre 2022, au cours desquelles des référendums locaux ou inhérents aux États sont proposées, soit par les législatures d’État elles-mêmes, soit par initiatives populaires. Par exemple, il sera intéressant de suivre l’initiative lancée par le mouvement sécessionniste du Texas, qui a lancé une pétition pour un référendum sur la sécession.
Dans la situation de tension extrême actuelle, les dirigeants des État, bien que faisant partie de l’establishment national, sont devenus extrêmement sensibles au sentiment populaire. (On connaît leur orientation actuelle dans des États comme le Texas, – encore lui, – et la Floride, avec les gouverneurs Abbott et DeSantis.) Dans un tel climat, des personnalités populistes peuvent émerger, présentant des options maximalistes.
• Le résultat général du recensement fait la part belle à la communauté hispanique, tout en signalant l’important renforcement de la communauté asiatique. Cela implique que la communauté noire, qui a été instituée comme la principale “force d’attaque anti-blanche” mais qui est elle aussi en recul du point de vue de son importance quantitative, n’a pas une position idéale. L’évolution mise en évidence par le recensement devrait mettre en danger sa position en flèche de la contestation anti-blanche dont on l’a chargé, d’autant que les relations de la communauté noire avec la communauté hispanique sont loin d’être idyllique comme le voudraient les idéologues démocrates et wokenistes anti-blancs. Les démocrates, justement, ont pu s’apercevoir avec l’une ou l’autre élection partielle que leur politique migratoire censée favoriser les Hispaniques et renforcer leur position dans cette communauté, produit parfois, sinon souvent, l’effet inverse. Cela été le cas avec le Texas, – encore lui et toujours lui, – où les Hispaniques qui y résident en grand nombre n’apprécient nullement l’immigration illégale (donc de leur propre “communauté” selon les idéologues raciaux) et se rapprochent de plus en plus du parti républicain.
• Dans ces conditions, répétons que les positions des Noirs sont loin d’être idéales, contrairement à ce qu’en jugent leurs manipulateurs. On assiste alors à des évolutions extraordinaires par rapport à ce que fut historiquement les luttes de cette communauté en faveur de l’intégration. (Ainsi la nièce de Martin Luther King est-elle l’une des voix noires les plus virulentes pour dénoncer l’actuelle évolution.) C’est effectivement tout le processus de l’intégration qui est remis en cause, jusqu’à en venir à en appeler à un retour de la ségrégation, anti-blanche cette fois sous l’appellation de “néo-ségrégation”. (Mais le terme “ségrégation”, comme celui d’apartheid est techniquement un terme neutre, puisqu’il produit le même effet de séparation sur les objets jusqu’alors rapprochés pour l’intégration.)
Il s’agit d’un processus qui est en cours depuis la présidence Trump, dans la façon dont cet épisode a été utilisé politiquement, et d’une façon tactique jusqu’alors, pour d’autres buts stratégiques (notamment électoraux) que ses arguments sociétaux qui le soutiennent (antiracisme et CRT [Critical Race Theory]). Il se transforme à une stupéfiante vitesse en un moyen “tactique” dont le but stratégique devient de plus en plus le séparatisme, comme le montre un très long article de M.G. Mills, dans UNZ.Review :
« Alors que les appels à la ‘néo-ségrégation’ au sein de la communauté afro-américaine se font de plus en plus pressants, les législateurs devront s'efforcer de les apaiser. Dans le cadre constitutionnel actuel, la ségrégation raciale est illégale, – mais ce précédent tiendra-t-il, si les personnes qui la réclament sont issues de la communauté noire elle-même ? […]
» Les militants noirs les plus radicaux réclament la même chose que ce que certains ségrégationnistes voulaient au XIXe siècle, – une “homeland” for Blacks” :
» “En 1968, une réunion de nationalistes noirs à Détroit a conduit à la formation de la République de Nouvelle Afrique. L'ARN réclamait une patrie traditionnelle dans les États du Sud, à savoir la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama, la Géorgie et la Caroline du Sud”. […]
» Aujourd’hui, les appels en faveur d’une terre contrôlée par les Noirs dans ces cinq États du Sud sont renouvelés. […] Babu Omowale, leader des New Black Panthers : “Ce que nous voulons faire, c’est que les Noirs commencent à migrer à nouveau vers ces États. Si nous faisons revenir 40 millions de Noirs dans ces États, nous pourrons contrôler l’économie, l’éducation et la politique de ces États, et nous pourrons le faire sans avoir à tirer une seule balle. Et une fois que les Noirs s'y seront installés, les Blancs s'en iront.” »
Ou encore : la “Great Insurrection” ?
Mais revenons-en à l’enquête portant sur les “insurectionnisme” conduite par l’institut CPOST de l’université de Chicago, publié comme rapport sous le titre : « Profond, destructeur & préoccupant : ce que nous savons à propos de l’actuel Mouvement Insurrectionniste Américain ». Il est utile de publier la première partie de la présentation de ce rapport, écrit par le professeur Robert Pape, directeur du CPOST. Cet institut a été largement, sinon spectaculairement et quasi-exclusivement orienté contre le mouvement suprémaciste blanc, proclamé comme “première menace contre la sécurité nationale des États-Unis” par le président Biden, à la suite de la tentative de “renversement du régime” du 6 janvier 2021 lors de l’attaque du Capitole.
Il faut bien connaître ce fait que nous évoluons depuis la mort de Floyd (fin mai 2020) et l’installation de Biden (janvier 2021) dans un univers-simulacre de déments, et de déments de premier degré, déments de pure bêtise et nullement déments par hostilité à l’ordre social de la bienpensance. Ils sont devenus des déments de la bienpensance et évoluent dans des narrative d’une extraordinaire vulgarité de la pensée ; déments, donc, mais déments vulgaires, sinon vulgaires-bouffe, d’un niveau conceptuel plus bas que les ‘Deplorables’ maudits et dénoncés, qui votèrent contre Hillary, pour Trump… ‘Deplorables’, alias “insurectionnistes”, qui ne brillent pourtant pas par l’ouverture d’esprit puisqu’eux aussi parfaitement américanisés et en révolte inconsciente contre cet état [américanisation] qu’ils chérissent comme une conséquence qu’il faudrait sauver de leur malheur alors qu’il est la cause de leur malheur… A part cela, le professeur Robert Pape comme un parmi les membres de l’éliteSystème des progressistes-sociétaux bardés de diplômes et de postes prestigieux, et donc confortablement privilégiés dans une sorte de “suprémacisme anti-Blancs” institué en doctrine du Salut.
« Nous avons besoin d’une image plus claire du type de personnes qui ont attaqué le Capitole et de ce qui les a poussées à agir. De plus, nous devons savoir combien d'Américains soutiennent aujourd’hui le recours à la violence pour préserver la présidence de Trump, – la cause la plus associée au mouvement insurrectionnel, – et qui ou quoi influence le plus ce groupe.
» Au cours des six derniers mois, le projet de l’Université de Chicago sur la sécurité et les menaces (CPOST) a mis à jour toutes les deux ou trois semaines ses études démographiques sur les près de 600 Américains arrêtés pour l’attaque du 6 janvier, afin de dresser un tableau aussi complet et actuel que possible de ce mouvement politique de masse dont la violence est le cœur.
» On aurait pu s’attendre à ce que l’incendie s’apaise, que les arrestations du FBI aient un effet dissuasif sur la violence en faveur de Trump, ou que le retrait de Trump lui-même de Facebook et Twitter fasse baisser la fièvre. Mais notre enquête la plus récente, représentative au niveau national, menée auprès de 1070 adultes américains par le NORC de l’université de Chicago en juin, dresse un tableau différent, voire alarmant. Nous avons constaté, de manière frappante, que neuf pour cent des Américains croient que “l’usage de la force est justifié pour rétablir Donald J. Trump à la présidence”. Plus d’un quart des adultes sont d’accord, à des degrés divers, pour dire que “l’élection de 2020 a été volée et que Joe Biden est un président illégitime”.
» Nous avons également appris que 8,1%, – ce qui équivaut à 21 millions d’adultes américains, – partagent ces deux convictions radicales. D’un point de vue statistique, ce chiffre est extrapolé à partir d’une fourchette comprise entre 6% (15 millions) et 11% (28 millions), où nous pensons avoir 95% de chances que se trouve là le véritable chiffre.
» On constate une cohérence remarquable dans les réponses. Plus précisément, parmi le dixième environ de ceux qui pensent que la force est justifiée pour rétablir Trump, 90% considèrent également que Biden est illégitime, et 68% pensent également que la force peut être nécessaire pour préserver le mode de vie traditionnel de l'Amérique.
» Les 21 millions de partisans inflexibles de l’insurrection d'aujourd'hui présentent également un potentiel dangereux de mobilisation violente. Notre enquête a également posé des questions pointues sur l’appartenance et le soutien aux milices, telles que les Oath Keepers, ou aux groupes extrémistes, tels que les Proud Boys. Environ un million des 21 millions d'insurgés sont eux-mêmes ou connaissent personnellement un membre d'une milice ou d'un groupe extrémiste. Six millions ont manifesté leur soutien aux milices et aux groupes extrémistes. Au moins sept millions d’entre eux possèdent une arme à feu et trois millions ont fait une période dans les forces armées des États-Unis.
» Qu’est-ce qui motive les gens dans le mouvement insurrectionnel ? Notre enquête a examiné de près les croyances, les sources d’information et l’appartenance à un parti des 21 millions d'insurgés.
» La recherche montre que deux croyances centrales se retrouvent chez les insurectionnistes intransigeants de manière statistiquement plus significative que dans la population générale :
» • 63% [des personnes interrogées] croient au Grand Remplacement : “Les Afro-Américains ou les Hispaniques de notre pays finiront par avoir plus de droits que les Blancs.”
» • 54% croient à [l’accusation soutenue par le groupe ‘complotiste’ d’extrême-droite] QAnon : “Un groupe secret de pédophiles adorateurs de Satan dirige le gouvernement américain.” »
» Ces deux croyances fondamentales ne se chevauchent pas complètement, ce qui suggère des voies complexes et multiples dans le mouvement.
» Cela renforce nos conclusions précédentes, qui montrent déjà que nous avons affaire à un mouvement de masse dont le credo est la violence et qui ne correspond pas aux modèles antérieurs de l'extrémisme de droite. Par exemple, nous n’avons pas affaire à de jeunes hommes mécontents et sans emploi, mais principalement à des professionnels américains d'âge moyen très compétents
» En ce qui concerne l'affiliation politique, les insurgés intransigeants ne sont pas seulement des républicains.
» Si 51 % d'entre eux s'identifient comme membres du parti républicain, 34 % se considèrent comme indépendants et 10 % comme démocrates. »
Il faut évidemment commenter ce travail, rapidement parce que l’évidence est la lumière qui nous guide. Ce travail représente une superbe supercherie de l’inversion. Il constitue une manœuvre “scientifique” (la “science” statistique) de sanctionner le résultat d’une campagne d’une année de violence, de provocations, de terrorisation, et de pressions dictatoriale :
• les six mois de violences nationales, avec plus de 2 000 manifestations violentes avec déprédations, incendies, etc., organisées et conduites par les ‘Black Live Matters’, la plupart du temps avec la complicité active des autorités (démocrates essentiellement) et la passivité imposée aux forces de l’ordre devant ces actes qui sont tous affichés comme une attaque contre “les Blancs” conservateurs et populistes ;
• après l’extraordinaire mise en scène du Capitole le 6 janvier marquée par 600 arrestations et de détention “préventive”, avec des traitements du type-Guantanamo selon diverses sources non-officielles… (Qui a étudié honnêtement ou vécu ce qu’est une tentative de coup d’État ne peut que s’effondrer de rire de voir ainsi qualifiée la manifestation grotesque et dans un complet désordre, pourries de provocation, du 6 janvier 2021 au Capitole.)
• après six mois de présidence Biden, président sénile et irresponsable, durant lesquels les forces au pouvoir ont pris des mesures extrêmes tendant à une culpabilisation maximale des conservateurs trumpistes-populistes (parmi lesquels on trouve des Noirs).
Dans de telles conditions, et avec des questions de statisticiens habilement posées, on trouve évidemment le résultat présenté par le professeur Pape. Le mouvement d’inversion d’une extraordinaire grossièreté est accompli : on a tout fait pour provoquer un réflexe “insurrectionniste”, et l’on peut alors à loisir dénoncer “scientifiquement” (“objectivement”) le sentiment insurrectionniste qu’on a présente comme cause de la crise développée par soi-même, et qui a elle-même suscité ce réflexe insurrectionniste, etc., etc., dans un cercler vicieux inverti parfait.
Le problème est qu’avec un tel montage, on finit par obtenir un véritable sentiment insurrectionniste ; on suscite ainsi la possibilité sérieuse d’une véritable guerre civile dont ils dénonçaient le projet chez leurs adversaires. Les déments finiront bien par provoquer la crise paroxystique et explosive dont ils ont affirmé que tous leurs actes infâmes, tous leurs simulacres, avaient pour but de la contenir et de l’empêcher. La tactique est devenue stratégie, et la stratégie, selon la logique de l’inversion, se retourne contre eux qui représentent le Système. Ainsi sera-t-il et d’ores et déjà ainsi soit-il : la surpuissance conduit à l’autodestruction, et Delenda Est Systema.
Mis en ligne le 14 août 2021 à 10H00
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org