Déconstruire l’exceptionnalisme occidental – partie (1/3)
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par Oufcom.
La deuxième partie de l’article aborde la découverte de l’Amérique et des conséquences énormes que cela a eu sur la montée en puissance de l’Occident jusqu’à atteindre l’hégémonie. L’on fera fi ici de l’exploration de l’Amérique par les vikings quelques cinq siècles auparavant. Octobre 1492, Christophe Colomb atteint ce qu’il croit être l’Extrême-Orient (il mourra d’ailleurs sans savoir qu’il avait découvert un continent nouveau). C’est l’aboutissement des tentatives de trouver des voies navigables alternatives pour atteindre Les Indes (voir partie 1/3). Cette découverte fortuite aura de grandes conséquences tout au long des siècles à venir.
Le point de repère (temporel) ici est 1492. À cette époque, le monde est multipolaire. Chaque partie du monde (Europe, Asie, Afrique) est régentée par des puissances régionales, qui sont soient des empires, soient des empires, soient encore des États-nations. Il est important de noter l’Équilibre qui existait alors et qui va graduellement être modifié en faveur de l’Europe au fur et à mesure qu’elle tire partie de l’exploitation (agricole et minière) du nouveau monde.
Exploitation de mines de métaux précieux
Des premiers contacts avec les autochtones, c’est l’existence d’or, beaucoup d’or qui va attirer la convoitise des nouveaux venus. De fait à la fin du Moyen Age, l’Europe a un grand besoin de métaux précieux pour ses transactions commerciales en plein essor. En plus d’en acheter avec les royaumes africains établis le long des côtes, l’exploration du nouveau monde a également pour but de trouver des sources en métaux précieux. Ainsi, la découverte et l’exploitation de mines (or et argent notamment) va permettre un afflux de leur production vers les métropoles européennes que sont l’Espagne, le Portugal puis les Pays-Bas (Entre 1500 et 1510, on estime à 5 tonnes d’or par an les arrivées officielles de ce métal en Europe). On s’oriente vers l’or dans un premier temps. Ensuite, c’est pour l’argent que l’intérêt grandit les décennies suivantes avant de revenir à l’or.
Immigration massive et débuts de la colonisation des terres
Si les premiers contacts avec les autochtones se font autour des côtes, l’attrait pour les terres intérieures se fera très vite sentir. Les vagues successives de nouveaux arrivants s’expliquent par plusieurs raisons (persécutions religieuses, désirs d’aventures, recherche d’une vie meilleure). Néanmoins l’arrivée massive d’immigrants va permettre de coloniser les terres vierges et sauvages à l’intérieur des côtes. Ces nouveaux territoires permettent aux États-nations européens de se débarrasser du surplus de populations, des plus misérables aux plus industrieuses, de recevoir de nouveaux impôts et des produits plus abondants en provenance du nouveau monde. Les immenses terres arables et prairies disponibles favorisent l’apparition de fermes gigantesques, contrastant avec les petits lopins de terre dont disposaient les paysans en Europe et dont le rendement suffisait à peine à payer l’impôt féodal et à survivre. L’agriculture et l’élevage acquièrent une nouvelle dimension en termes de superficie et de production.
Constitution de flottes marchandes et de guerre
La constitution des empires coloniaux outre-mer va emmener les nations européennes impliquées à développer de véritables flottes marchandes et de guerre pour protéger non seulement les territoires, les voies de navigation et leur commerce maritime mais aussi transporter les richesses minières et produits agricoles. Le premier avantage, la suprématie sur mer, sur les flottes des puissances continentales commencera donc à se dessiner. Ainsi, l’Espagne, le Portugal, la Hollande et l’Angleterre vont se succéder dans le contrôle des mers avec l’hégémonie qui va avec. De ce contrôle, la capacité de perturber voire paralyser le commerce maritime (blocus naval) de l’adversaire devient significative.
Il y a également la capacité de transporter les troupes d’un bout du monde à l’autre qui s’accroît et permettra à l’Occident de s’établir progressivement au pourtour des puissances asiatiques jusqu’à ce que leur domination devienne possible quelques siècles plus tard (1750 pour l’Inde, 1839 pour la Chine, pour la Russie, ça fait 1 000 ans qu’ils essaient, d’où leur rage que d’aucuns appellent russophobie).
La combinaison des éléments qui précèdent a permis au mercantilisme européen de se mettre en place grâce à une industrie et un système financier international embryonnaires qui nous le verrons dans la troisième partie connaitra un gros coup d’accélérateur avec l’arrivée d’une force productive tombant à point nommé pour permettre la naissance de l’industrie qui donnera la première révolution industrielle.
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Source : Lire l'article complet par Réseau International
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