RapSit-USA2021 : Covid est-il raciste ?
Drôle de meccano… Où l’on trouve, dans le cadre des agitations wokenistes (y compris Covid) qui secouent New York City une étrange occurrence nous donnant une image assez fidèle quoique joliment contrastée des variables de la super crise qui est devenue la règle quotidienne des États-Unis. On retrouve les mêmes pressions et paradoxes des crises qui s’entrechoquent et se contredisent que dans nombre de pays, spécialement du bloc-BAO…
Une fois de plus, New York City, la ville-pilote de la modernité, nous montre le chemin ; on notera qu’il n’est pas exactement attrayant, entre racisme et apartheid-Covid, corruption des élites et narrative à s’éveiller debout (woke up, wokenisme !)…
« Le maire de New York City, Bill de Blasio, a annoncé mardi que les habitants de la ville la plus peuplée des États-Unis devront présenter un passe-sanitaire baptisée “Key to NYC Pass”, pour pouvoir entrer dans un restaurant, dans une salle de sport ou dans un lieu de divertissement couvert, quel qu’il soit.
» Le passe-sanitaire du maire de Blasio est le premier acte de ce type aux États-Unis. Il intervient un jour seulement après que le gouverneur de l’État de New York Andrew Cuomo ait appelé les entreprises privées à discriminer les personnes non vaccinées afin d'inciter les New-Yorkais à se faire vacciner.
» Alors qu’une grande partie de l'indignation courante [autorisée] s’est concentrée mardi sur l’annonce par la procureure générale de l'État, Letitia James, des allégations d'inconduite sexuelle de Cuomo avec son personnel féminin, mais sans inculpation pénale, plus d’un critique a souligné que le maire et le gouverneur soutiennent une exigence identitaire bien plus contraignante que l’obligation de présenter une carte d’identité pour voter, que leurs collègues démocrates ont dénoncé comme raciste.
» Le journaliste indépendant Michael Tracey s'est appuyé sur les statistiques de vaccination, – montrant que seulement 38 % des Afro-Américains de la ville de New York ont été vaccinés [contre 81% des Asiatiques-Américains, 53% des Latinos et 53% des Blancs], – pour affirmer l’évidence : cette politique aura un impact racial d’apartheid défavorable aux Noirs.
» Pourtant, les progressistes de la ville ont applaudi à cette politique, a-t-il ajouté, bien qu’elle viole la seule norme [le racisme] à laquelle ils semblent normalement s’intéresser.
» Interrogée à ce sujet mardi après-midi, l’attachée de presse de la Maison Blanche, Jan Psaki, a déclaré que l’objectif de l’administration Biden était de “combler cet écart d’équité”, – expression restée incertaine quant à sa signification, – mais elle a ajouté que les villes et les communautés locales “devraient pouvoir prendre des mesures pour inciter davantage de personnes à se faire vacciner”, approuvant ainsi implicitement la décision de Blasio.
» C’est la même administration Biden qui a déclaré que la loi sur l'intégrité des élections en Géorgie, exigeant une pièce d’identité pour voter par correspondance, était “une loi Jim Crow [loi d’apartheid dans le Sud de la fin du XIXe siècle] traitée aux stéroïdes” et qui a demandé au ministère de la Justice de poursuivre l'État au motif de racisme. »
Cette question a soulevé chez certains des interrogations sur la « gymnastique mentale » qu’allaient devoir pratiquer les démocrates pour justifier, ou plutôt “effacer” (“to cancel”) ces étranges disparités on ne peut plus racistes. En fait de “gymnastique”, Psaki a laissé, dans sa salle de presse, l’une ou l’autre rare question sur le sujet simplement sans réponse. La plupart des journalistes de la presseSystème accrédités et présents, ont eux aussi baillé d’indifférence devant le problème ainsi soulevé. Toute cette chorégraphie devant tout à la “cancel culture” appliquée à soi-même est réglée comme du papier à musique, et les meilleurs journalistes du monde comme les accrédités presseSystème à la Maison-Blanche se considèrent, sont des danseurs hors-pair.
Il reste donc les brebis galeuses des réseaux sociaux maudits pour effectivement faire quelques remarques qui ne vont pas dans le sens du vent. On en cite quelques-unes :
« “Une preuve de vaccination pour faire n’importe quelle activité est estimée acceptable, mais une pièce d’identité avec photo pour voter est une charge déraisonnable”, a tweeté Jonathan Levine du New York Post.
» “Donc c’est raciste de rendre obligatoire la carte d’identité des électeurs mais pas de rendre obligatoire la carte d’identité des vaccins ? Cela me semble hypocrite”, a ironisé le commentateur politique Nicholas Sams.
» “J’ai vécu ici toute ma vie. J’en ai fini. Je vais planifier mon déménagement en [Floride] ou au [Texas] immédiatement” [deux États qui ne pratiquent ni le masque ni le passe-sanitaire], a écrit l'artiste Mike Harlow, ajoutant : “Nous obtenons le fascisme que nous permettons. Nous avons permis cela.” »
Cette passe d’arme est remarquable en ce qu’elle nous donne un condensé des sous-crises qui structures la Grande Crise, et même des interpénétrations inédites nous confirmant combien le Covid est complètement intégrée comme crise politique, sociétale et psychologique s’adaptant parfaitement à la crise du wokenisme.
• Effectivement, le passe-sanitaire officialise bruyamment et racistement pourrait-on dire, sinon fascistement (ne lésinons pas sur les néologismes) cette intégration fondamentale dans la dimension politique la plus aigüe de la crise. Le classement par communautés (ou ethnies, ou races, selon l’humeur), pratiquée systématiquement aux USA, met en évidence un apartheid raciste largement aux dépens des Noirs (on l’a vu, 38% de vaccinés noirs, contre 53% de Blancs et de Latinos, et 83% d’Asiatiques). Les Noirs se retrouvent avec une situation qui rappelle en partie celles qu’ils vécurent dans le Sud, même en plus sévère puisque tous les lieux publics de rassemblement sont interdits d’accès à une grande majorité d’entre eux, non vaccinés (dans le Sud de l’apartheid, il y avait de tels lieux publics réservés pour eux, ‘Colored Only’). Cette situation rejoint les critiques antiracistes affirmant que les Noirs sont plus touchés par le Covid que les autres communautés ; d’autre part, la faible vaccination des Noirs vient également du souvenir récent des expérimentations médicales sur la syphilis pratiquées à leur insu sur des Noirs à Tuskagee, de 1932 jusqu’en 1970.
• Ainsi voit-on deux crises sanitaires sociétales s’imbriquer et se contredire, celle du wokenisme (de l’antiracisme) et celle du Covid. La préférence est donnée absolument au Covid, et le déchaînement antiraciste des démocrates et de leurs alliés (notamment de la presseSystème) se perd dans les souterrains de l’indifférence programmée avec indolence. Il n’empêche, New York City n’est qu’un début pour le passe-sanitaire aux USA, et cette mesure du passe-sanitaire est favorisée dans les États démocrates. Les démocrates vont donc devoir continuer à se contorsionner pour éviter les questions qui fâchent, puisque partout les Noirs sont de loin les moins nombreux à se faire vacciner.
• Pendant qu’est pratiquée dans l’indifférence générale une mesure de passe-sanitaire obligatoire dans les lieux publics, mesure déjà, largement contestée en elle-même et qui s’avère raciste à l’insu de son plein gré, une autre crise est en train de mûrir, – cette fois, au cœur du parti démocrate, et mesurant le degré d’antagonisme et de corruption qu’atteignent les directions du parti. En réclamant publiquement la démission du Cuomo pour harcèlements sexuels, voire pire, à l’encontre de diverses employées féminines de son équipe, on pourrait penser que Biden a liquidé le gouverneur Cuomo. Ce n’est pas tout à fait assuré, comme le montre l’attitude actuelle (qui peut évoluer, certes) de la procureure de l’État Letitia James : elle rend publique le rapport accablant des accusations des victimes de Cuomo mais ne prononce (pour l’instant) aucune inculpation. La bataille est intense entre la direction démocrate, que relaie Biden, et Cuomo qui affirme, selon un article critique, que « tout le monde ment et [qu’]il est innocent. Il a même réussi à utiliser une histoire d’agression sexuelle d'un membre de sa famille pour se défendre, car ce type n’a aucune honte. » Il est probable que l’on se dirige vers une procédure de destitution par le Congrès de l’État de New York, qui va déchirer le parti démocrate et mettre à jour des corruptions diverses en son sein, – puisque Cuomo ne veut pas, dans tous les cas jusqu’ici, “coopérer”, c’est-à-dire démissionner.
Tout cela est intéressant si l’on considère New York City comme cette “ville-pilote de la modernité” déjà signalée plus haut. La puissance extraordinaire des phénomènes crisiques du wokenisme et du Covid, entraîne également des déchirements, des contradictions et des antagonismes chez ceux-là même qui manipulent ces phénomènes, – qui les manipulent non pas parce qu’ils les ont provoqués mais simplement parce qu’ils sont aux manettes et entendent en faire profiter leurs intérêts et leur idéologisation. L’avantage paradoxal de la déstructuration accompagnant la déconstruction est qu’elle atteint très vite, à cause de sa puissance irrésistible et indomptée, un domaine où elle se déconstruit et se déstructure elle-même, si bien que les deux phénomènes tendent très vite à s’accomplir presque simultanément.
New York City est un excellent exemple, si l’on a à l’esprit qu’il s’agit d’un des principaux berceaux (avec la Californie et San Francisco) de l’intégration politique du wokenisme, du gauchisme sociétal et mondain, avec des vedettes du mouvement trônant dans leur Capitole, si proches soudain d’être balancées de la Roche Tarpéienne. Cuomo, super “grande gueule” s’il en est, avait atteint un tel degré de vedettariat lors de la première vague du Covid au printemps 2020 qu’il était très vite apparu, pendant plusieurs semaines et pour une partie importante des démocrates, comme une alternative naturelle sinon évidente au toussotant Biden, – bref un homme à la stature présidentielle ; voilà qu’il est désormais sur la voie d’un calvaire emportant tous ses espoirs, une destitution probable pour abus et délits sexuels.
Mis en ligne le 4 août 2021 à 21H35
Source: Lire l'article complet de Dedefensa.org