Autrement dit M comme Motivation, O comme Objectif et I comme Intention.
Qu’est-ce qui anime les journalistes quand ils élaborent leurs articles puis les proposent à la publication?
Je me suis posé la question quand j’ai lu : Manifs, restos, discos: la quasi-normalité dès samedi. Que signifie « quasi-normalité? À la veille des vacances d’été, la Suisse fait un grand pas vers la normalité. Dès samedi, on pourra se passer du masque à l’extérieur et les restaurants deviendront plus conviviaux. Le feu passe au vert aussi pour les discothèques et les grandes manifestations. Que signifie un grand pas? Combien en faut-il encore vers la normalité? En lisant les décisions, on voit que non seulement des restrictions demeurent :
- Restaurants: plus de restrictions sur les terrasses, sauf la distance entre les tables
- Restaurants: à l’intérieur, obligation d’être assis, port du masque en cas de déplacement, prise d’un contact parmi les clients
Je constate ensuite que la quasi-normalité se paie cher quand il s’agit de se soumettre à l’obtention d’un certificat sanitaire et toutes les obligations qu’il inclut :
- Manifestations: le certificat Covid permet de lever les restrictions sanitaires et encore:
- Discothèques: accès libre avec le certificat Covid
Le sentiment de restriction s’impose avec des chiffres qui exigent une attention particulière des organisateurs, comme si l’essentiel pour eux n’était pas l’organisation de ce qu’ils créent.
- Pour ces manifestations, le nombre maximal de participants devra aussi être le même partout, à savoir 3000 à l’intérieur et 5000 à l’extérieur, avec ou sans places assises obligatoires.
- Jauge pour les manifestations sans certificat COVID : 1000 personnes assises, 250 debout Si on ne se plie pas aux mesures dictées, rien ne change :
- Manifestations sans certificat Covid requis: les mesures de précaution restent en vigueur
Le traçage persiste et d’autres limites aussi
- Pratiques sportives et culturelles: toutes les restrictions sont levées, à part la saisie de contacts en intérieur
- Les limites pour les réunions privées restent en vigueur, à savoir 30 personnes à l’intérieur, 50 à l’extérieur
A reconnaître toutefois que la normalité apparaît
- Les chorales et autres fanfares peuvent à nouveau répéter normalement
- Au travail: le masque n’est plus obligatoire
- L’obligation de télétravail est levée
Tout continue par conséquent d’être calculé et la façon de présenter les critères utilisés dépend de la motivation du journaliste à valoriser ou non les mesures imposées.
Un autre quotidien souligne : Courageux, le Conseil fédéral a annoncé un fort assouplissement des mesures contre le covid, qui doit aller de pair avec une large vaccination. Aux Suisses et aux Suissesses de prendre leurs responsabilités.
Voyons tout d’abord le sens de « courage« : disposition du cœur en tant que siège des sentiments . Il me semble plutôt que de tels calculs relèvent de la raison basée sur des modélisations et non du coeur. Que recherche alors le journaliste? Faut-il vraiment du courage au Conseil Fédéral pour se retrancher derrière « une large vaccination » ou encore avec l’affirmation que c’est aux Suisses de prendre leurs responsabilités – alors qu’ils sont pareillement limités dans leurs libertés d’action – sans tenir compte de toutes les conséquences humaines que de telles mesures hors normalité provoquent.
Le journaliste expose : Contrairement à plusieurs épisodes précédents, les mesures annoncées vont en effet plus loin que celles prévues initialement. Grâce à un net recul des nouveaux cas. il présente donc des comparaisons de prévision mais aucune autre cause qui expliquerait ce « net recul ». Il y a là une éviction de toutes les études qui démontrent les différents paramètres influençant le déroulement d’une épidémie, en outre sans tenir compte de nos propres expériences des grippes saisonnières.
Il nous prête des sentiments vite lancés : Les conférences de presse de ce mercredi provoquent soulagement, libération, et même de la joie. Est-il vraiment attentif aux états d’âme de la population qui n’en peut plus de devoir zigzaguer entre les restrictions obligatoires et qui voit la dette du pays continuer à croître?
Il ajoute la petite touche indispensable au maintien de la soumission : Ainsi, le port du masque demeure obligatoire dans les magasins ou les transports publics, ce qui prouve que le retour à la normalité n’est pas encore absolu, ni le vécu de ceux qui travaillent en magasins ou qui ont de grands trajets à effectuer quotidiennement.
Il ne peut que se faire le haut-parleur – ou plutôt haut-scribe! – de la focalisation sur l’Appel à la vaccination, affirmant que « L’accélération du rythme des ouvertures va de pair avec la vaccination. Elle se développe. D’ici à la fin juin, la moitié de la population aura eu ses deux doses, selon les autorités. C’est encourageant, mais encore insuffisant. L’essentiel est désormais de convaincre les personnes hésitantes, voire récalcitrantes, de se faire enfin vacciner. » (le temps.ch)
Que devient la vraie science quand on fait croire qu’il n’y a qu’une solution pour traverser une épidémie, de plus avec un produit qui n’en est qu’à sa phase d’essai et dont les effets secondaires ressortent toujours plus détaillés?
Et puis tout cet enthousiasme que les modifications des mesures voudraient susciter reçoit sa muselière : La population doit rester raisonnable et être consciente que suivant l’évolution des variants un retour de balancier n’est pas exclu.
Un autre quotidien joue moins avec l’esprit de liesse : Les nouveaux assouplissements salués de tous les côtés. Il donne la parole à différents groupes professionnels dont l’USAM : L’Union suisse des arts et métiers parle d’ »un acte de raison » face à la diminution du nombre de cas… En revanche, elle ne comprend pas pourquoi le gouvernement maintient l’état de situation particulière. Elle demande le retour à la situation normale et la révocation du mandat de la task force scientifique. Il est intéressant de souligner que l’auteur de l’article reprend les modifications requises de la gouvernance scientifique qu’est la Task Force. Il est vrai que la gestion du pays pendant plus d’une année a laissé des blessures profondes dans la population et que le mode d’action pour gérer une épidémie mérite d’être « recyclé »….
Il est fort judicieux qu’un quotidien parle ouvertement d’un sujet largement escamoté lors des décisions : Covid, le prix exact du tout gratuit. Depuis le début de la pandémie, les tests, les quarantaines, les hospitalisations et les vaccins ont égrené notre quotidien. Par où passent les factures, qui les assume et à quelles conditions? «Le Temps» s’est lancé dans un décompte qui s’avère labyrinthique. Alors que nous avons été éduqués dès l’enfance à soupeser le prix de tout ce que nous achetons, il est étrange que le gouvernement prennent des décisions aussi coûteuses avec un état d’esprit qui approche étrangement de l’expression « après moi le déluge » . Si le peuple avait vraiment droit non seulement à la parole mais aussi aux actes, on aurait mis en place des mesures de traitements précoces qui auraient épargnés beaucoup de frais. En outre, il aurait pris part à des mesures plus nuancées que le port du masque et le confinement, plus économiques et dans maints cas plus appropriées à la santé.
Certains journalistes – selon leurs cultures et leurs pays – nous relatent un mouvement qui tient compte des expériences faites et du bilan très pesant sur plusieurs plans : L’Angleterre s’apprête à abandonner toutes les règles relatives aux masques faciaux le 19 juillet après qu’il a été révélé que le maintien de ces restrictions coûte des milliards à l’économie et obligera de nombreuses entreprises à fermer.
Les journalistes peuvent s’avérer être des censeurs, interrompre un invité qui s’exprime selon sa riche expérience et même aller jusqu’à porter plainte contre lui.
Certains journalistes persévèrent dans la recherche de vérité et vont interviewer des scientifiques très qualifiés à qui l’on ne donne pas accès aux médias officiels alors qu’ils détiennent des informations très détaillées et utiles dans des situations où le système officiel fait des dédales. Par exemple sur l’origine du virus couronné.
Des journalistes dépendent de leurs employeurs pour interroger certaines voix soutenant le mouvement global. Ainsi, un épidémiologiste – médecins sans patient – a souvent eu la parole pour donner aux téléspectateurs des idées clefs pour introduire la Terreur biologique: À savoir : il y a eu statistiquement plus de morts par suicide que par le Covid en 2020 dans le monde selon une étude au Bangladesh.* Ce n’est pas la peur physique de la mort qui intimide le peuple, mais bien la peur du suicide social.
La profession de journaliste permet de nombreuses ouvertures et un développement de soi permanent, parsemé d’expériences de différentes natures et de rencontres variées. Actuellement ils sont mis à l’épreuve pour diverses raisons et régressent ou se développent selon leurs aspirations à la vie. Ainsi, certains gardent leur liberté de penser et agissent comme ce duo.
Marie-France de Meuron
*Note de Mondialisatin.ca : COVID-19-Related Suicides in Bangladesh Due to Lockdown and Economic Factors: Case Study Evidence from Media Reports (2020)
Source : Lire l'article complet par Mondialisation.ca
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