Après la diplomatie des masques, la diplomatie du vaccin. Parmi ceux qui la pratiquent le plus figurent la Chine, les États-Unis et la Russie. Tous les trois entendent améliorer leur image à l’international et à étendre leur influence en vendant leurs produits aux pays qui sont dans le besoin. Pourtant, vendre ses vaccins n’est pas toujours si simple, compte tenu de la rivalité acharnée sur le marché. Par exemple, Moscou accuse Bruxelles de politiser la question de l’autorisation de Spoutnik V et dénonce aussi les tentatives de Washington de mettre la pression sur certains pays acheteurs du vaccin russe. De leur côté, les États-Unis s’alarment des volumes des exportations de vaccins chinois et comptent distribuer avec l’aide de leurs alliés un milliard de vaccins en Asie du sud-est d’ici 2022, principalement pour y contrer l’influence de Pékin. L’un des facteurs qui pourrait abaisser la tension serait le mécanisme onusien COVAX censé assurer une distribution équitable des vaccins dans le monde. Pourtant, deux mois après son lancement, il peine à démarrer.
Alors comment la diplomatie du vaccin permet-elle aux principaux fabricants de promouvoir leurs intérêts ? Comment rivalisent-ils pour accéder au marché des vaccins ? Enfin quelles sont les perspectives qui se dessinent pour le mécanisme onusien COVAX ? Pour répondre à ces questions, Oleg Shommer reçoit Anne Sénéquier, chercheuse à l’IRIS.
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