par Jean Valmont-Decker.
En cas de crise majeure, vos élites vous trahiront encore en se blottissant dans des havres de paix, tout en vous laissant mourir et périr entre les mains de vos bourreaux.
Au début de l’effondrement de l’Empire romain, les élites avaient massivement abandonné le peuple en se protégeant et en se mettant à l’abri. Le courant de l’histoire se répète toujours, et une similitude à la chute de Rome peut se reproduire à toute époque. En cas de crise majeure, vos élites vous trahiront encore en se blottissant dans des havres de paix, tout en vous laissant mourir et périr entre les mains de vos bourreaux.
L’Histoire : Rutilius Namatianus est aujourd’hui connu pour son poème « De Reditu Suo » (de son retour). Il s’agit d’une longue comptine où il raconte son voyage le long de la côte italienne (vers 416 après J.-C.), durant les dernières décennies de l’Empire romain. Nous y lisons un rapport effrayant de l’effondrement de l’autorité : villes abandonnées, terrains vagues, routes en ruine, etc.
Namatianus était un aristocrate, un homme puissant et riche, mais aussi un traître. Il avait fui Rome, emportant des richesses, des esclaves et des troupes dans l’idée de se constituer un fief en France où il possédait des biens. Ce faisant, il abandonna le peuple de Rome à son sort, le peuple qu’il avait le devoir de défendre en tant que préfet, le délégué de l’empereur lui-même.
Namatianus ne faisait rien de pire que ce que faisaient d’autres élites romaines riches et puissantes. L’empereur Honorius, lui-même, s’était enfui et s’était installé à Ravenne, protégé par les marais qui entouraient la ville, disposant de navires prêts à mettre les voiles pour Byzance si les choses allaient mal tourner. Lorsque Rome a été assiégée et prise par les Wisigoths, en 410 après J.-C., Honorius a préféré se préoccuper de son poulet (une légende avec des éléments de vérité).
Si vous lisez les chroniques du début du Ve siècle, vous vivrez dans un chaos total, avec des armées barbares qui sillonnaient l’Europe, et presque aucun nobles et commandants romains ne tentaient de défendre l’Empire. La plupart d’entre eux cherchaient des endroits pour se mettre en sécurité. Nous ne savons pas quel a été le destin final de Rutilius Namatianus, mais, puisqu’il a eu le temps de terminer son poème, nous pouvons imaginer qu’il a pu sauver sa peau en s’abritant dans une forteresse dans le Sud de la France. Tout le monde n’a pas eu cette chance, comme Paulinus de Pella, un autre riche Romain de Namatianus, qui a désespérément perdu tous ses biens, rapportant d’être finalement heureux d’avoir pu survivre jusqu’à un âge avancé.
Nous voyons ici un schéma : lorsque les riches Romains voient que les choses deviennent vraiment hors de contrôle, ils se démènent pour se sauver tout en niant que les choses sont si mauvaises qu’elles en ont l’air. Nous pouvons le voir clairement dans le poème de Namatianus : il ne laisse jamais entendre que Rome était condamnée. Tout au plus dit-il qu’il s’agissait d’un revers temporaire et que bientôt Rome sera à nouveau retrouvée.
Bien sûr, l’histoire n’est pas obligée de se répéter, même si nous savons qu’elle rime souvent. Mais les similitudes des dernières décennies de l’Empire romain avec notre époque commencent à être inquiétantes. La plupart de vos élites ne s’enfuient pas encore, mais certaines d’entre elles semblent y penser, et certaines commencent à construire des bunkers de luxe sophistiqués où se réfugier.
Y a-t’il aujourd’hui (comme à l’époque romaine) de conspiration de personnes se réunissant secrètement pour décider du sort de l’humanité ? Les gens qui sont suffisamment riches pour s’acheter un bunker de survie peuvent décider de le faire et, à ce moment-là, ils ont tout intérêt à minimiser les menaces et à garder leur stratégie d’évasion aussi secrète que possible.
C’est une attitude très différente de celle des personnes de la classe moyenne. Ils n’ont pas la puissance financière nécessaire pour planifier un avenir de seigneurs féodaux dans les ruines d’une civilisation effondrée. Les plus avertis lancent des alertes, des internautes préviennent des dangers, ils constituent des moyens de communication efficaces et c’est peut-être ce dont vous avez besoin pour planifier l’avenir.
Pour en revenir à l’histoire romaine, qu’est-il arrivé aux Romains qui n’ont pas pu s’enfuir et rejoindre leurs châteaux ? Nous savons qu’ils n’ont pas tous survécu. Alors que les institutions et l’État s’effondraient, des communautés résilientes ont commencé à apparaître, souvent sous la forme de monastères ou de communautés laïques créées autour de « Contrôles » (évêques).
Et même si l’histoire ne se répète pas de la même façon, il y a toujours des similitudes. La crise sanitaire a fait ressortir la vulnérabilité de la société. Nous constatons que les mesures prises pour endiguer la crise ont pour effets, la récession et le chômage, auxquels, il faut ajouter la méfiance envers une autorité et un pouvoir affaibli. L’Élite administrative et politique est au bord de la rupture. Son aptitude à reconnaître ses torts et à respecter les citoyens a été ressentie. La Crise sanitaire est un test pour un proche futur ressemblant, peut-être, à la chute de l’empire !
source : https://mediazone.zonefr.com
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