En cette Journée nationale des peuples autochtones, le Bloc Québécois a fait adopter à l’unanimité une motion élaborée en collaboration avec les représentants des Premières Nations et énumérant des actions concrètes requises du gouvernement afin de faire la lumière et assurer la commémoration du terrible drame des pensionnats autochtones.
« Le rôle du gouvernement est de fournir les moyens financiers requis afin que soit révélée la vérité sur ces sites lourds de responsabilité. Le fédéral doit aussi contraindre les autorités religieuses à ouvrir leurs livres pour éventuellement trouver des traces de ces disparitions. Nous avons, à l’égard des peuples autochtones, un devoir d’histoire et de mémoire. Il faut s’y mettre de manière urgente, parce que désormais, plus personne ne peut prétendre que nous ne savions pas. Quant à nous, soyons humblement la voix de nos sœurs et frères des Premières Nations éplorés », a déclaré Yves-François Blanchet.
Le Bloc Québécois a rédigé le texte de la motion après consultation de l’Inuit Tapiriit Kanatami, de l’Assemblée des Premières Nations, du Ralliement des Métis ainsi qu’avec l’Assemblée des Premières Nations Québec Labrador (APNQL), laquelle compte 43 communautés et représente 10 nations du Québec et du Labrador. C’est aussi en concordance avec la portée du texte que le chef du Bloc Québécois a procédé au dépôt de la motion initiée par son parti à la Maison amérindienne de Mont-St-Hilaire.
La motion va comme suit :
« Que cette Chambre, reconnaissant l’importance de la vérité historique dans le processus de guérison des familles et des nations éplorées, exige que le gouvernement déploie, au bénéfice des communautés autochtones, les ressources financières nécessaires à la réalisation de tous les appels de la Commission de Vérité et Réconciliation afin que les communautés autochtones puissent disposer des moyens techniques et scientifiques et de la maîtrise d’œuvre nécessaires à l’identification des sites, à la mise en place des registres ainsi qu’à la recherche historique et à la commémoration des victimes;
Que cette Chambre demande au gouvernement, en consultation avec les communautés autochtones affectées, qu’il place les informations nouvelles qui seront recueillies dans le but de retrouver tous les enfants disparus sous l’égide du Centre national de Vérité et Réconciliation, le tout sous l’autorité des peuples autochtones;
Que cette Chambre, reconnaissant qu’Ottawa est située sur le territoire traditionnel du peuple algonquin et agissant en conséquence, affirme qu’il est un urgent que l’appel à l’action numéro 82 de la Commission de Vérité et Réconciliation prévoyant la construction d’un monument national sur les pensionnats soit érigé à Ottawa et réitère qu’il est essentiel que les organisations nationales autochtones reconnues soient parties prenantes du processus comme il se doit et enfin;
Que cette Chambre demande au gouvernement fédéral qu’il oblige toutes les communautés religieuses qui ont participé au système des pensionnats à donner accès à leurs archives pertinentes aux chercheurs, aux communautés autochtones et aux survivants et à leurs familles ».
« Durant des décennies, des milliers d’enfants autochtones ont été arrachés à leurs familles et envoyés dans des pensionnats religieux pour y être « réformés »; plusieurs n’en sont jamais revenus. On estime qu’il y aurait quelque 130 sites potentiels ayant servi de cache aux dépouilles d’enfants disparus. Le gouvernement doit donc agir rapidement », a conclu le chef du Bloc Québécois.
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