Dans le monde de l’altérité dans lequel vit l’immense majorité de l’humanité, la logique formelle ne relève moins du raisonnement que d’un certain parti pris idéologique. Le relativisme, initialement un aspect mineur de la philosophie stoïque, a fait l’objet d’une récupération et d’une réification. L’image n’est plus l’objet qu’elle est sensée le représenter. Le retour des sophismes erronés durant les XIXème, XXème et XXIème siècles après Jésus-Christ sonne le glas de toute forme de civilisation.
Cessons de nous exprimer par allégorie et tranchons dans le vif du sujet. Les propos tenus par le général Delawarde avec qui nous ne sommes pas toujours d’accord n’ont rien de subversifs ou choquants. Au contraire, il a eu le mérite de bien définir une grande partie des médias dits dominants ou Mainstream: la meute médiatique. Le général a été poli. Ici on les qualifie depuis longtemps tantôt de pleureuses professionnelles ou d’hurleuses hystériques. Sur commande cela s’entend. La presse n’est pas libre. Elle ne l’a jamais été. Elle dépend trop du pouvoir de l’argent en Occident pour être réellement libre. Les médias manipulent l’opinion. Il suffit de nous rappeler la manipulation autour fameux faux charnier de Timisoara en Roumanie, point de départ d’une révolution colorée avant l’heure dans ce pays ayant abouti par l’exécution du couple Ceaucescu après une parodie de procès expéditif. Après coup, le fameux charnier s’est révélé être un cimetière où des détrousseurs de cadavres avaient été payés par des agents locaux recrutés pour déterrer des morts récemment inhumés.
C’était en 1989 et à l’époque, beaucoup n’y avaient vu que du feu. Une année plus tard, la fille de l’ambassadeur du Koweït aux États-Unis apparaît dans une vidéo déguisée en infirmière terrifiée pleurant la mort de bébés dans une maternité prise d’assaut par des soldats irakiens. C’est la fameuse affaire des couveuses, selon laquelle des soldats irakiens du régime de Saddam Hussein s’en seraient pris à des couveuses dans une maternité de Kuwait City. Toute la vidéo a été filmée avec des acteurs et des figurants dans un studio avec du matériel professionnel venus directement d’Hollywood. Plus d’une décennie plus tard, l’invasion US de l’Irak de Saddam Hussein ne manque pas d’histoires à dormir debout. La propagande de guerre US inventa de toutes pièces une histoire hollywoodienne mettant en scène une certaine Jessica Lynch, de la 507ème compagnie de soutien et de maintenance, qui se serait transformé en une sorte de G.I. Jane (film sorti en 1997, réalisé par Ridley Scott et mettant en vedette l’actrice Demi Moore) tenant tête à des escouades d’Irakiens en carton et dont l’histoire reprise par les médias US ne cessait de s’enrichir de hauts faits d’armes dignes d’un John Rambo (personnage imaginaire créé par David Morell en 1972 en pleine Guerre du Vietnam et qui fut adapté au cinéma sous les traits de l’acteur Sylvester Stallone) ou de Chuck Norris (acteur, producteur et scénariste, pratiquant de plusieurs arts martiaux mais dont les nanars alimentent encore pas mal de blagues en Amérique du Nord). Plus tard il s’est avéré que la malheureuse militaire s’était évanouie d’émotion lors de l’embuscade ayant visé son long convoi le 23 mars 2003 et que des irakiens l’avaient évacué vers un hôpital où elle reprit ses esprits.
C’est la même meute médiatique qui porta au firmament de la gloire la fameuse fiole en verre translucide qu’exhiba le général Colin Powell en plein Conseil de Sécurité des Nations Unies pour affirmer définitivement que l’Irak disposait d’armes de destruction massive. Cette fiole fournie par la CIA contenait en fait quelques millilitres d’urine humaine (on spécule encore sur l’origine éventuelle de cet excrément humain exhibé en toute fierté devant les honorables représentants des Nations pour justifier la Guerre en Irak)
Idem en Libye où la meute médiatique reprit la rumeur selon laquelle les unités de Gaddafi prenaient du Captagon pour réprimer la population. Ce mensonge grossier en amena d’autres encore plus ridicules par la suite, sans doute encouragés par la nature fantasque de l’ancien dirigeant Libyen. Pourtant la meute médiatique se garda d’évoquer les liens réels entre Gaddafi et certains hommes politiques européens et surtout la femme de l’un d’entres-eux, président d’une République. Rien aussi sur des ministres “suicidés” dans un étang de 30 centimètres d’eau ou un autre qui se serait tiré deux balles en pleine tête. D’autres gêneurs éloignés des bureaux feutrés et des cabinets ministériels ont eu droit aux accidents d’hélicoptères “assistés” ou à des défenestrations (spécialité assez connue hélas…).
Ces exemples sont loin d’être représentatifs ou exhaustifs. La fausse attaque chimique au chlore (au javel) de Douma en Syrie a fait rire aux larmes beaucoup d’observateurs, sauf la meute hystérique et l’Organisation sur l’Interdiction des Armes Chimiques basée à La Haye (Pays-Bas) qui devint un simple machin de machin des gens qui tiennent la meute, d’où la perte définitive de sa crédibilité. Certains y croient encore moins par conviction que par esprit de soumission et excès de zèle.
Ces manipulations ne concernent pas uniquement les événements internationaux. Même les faits divers n’y échappent pas quand il n’y a rien de quoi se mettre sous la dent. Et hop un homicide sur conjoint peut emballer tout un peuple. Plein feu et insertion de quelques catégories idéologiques. Car l’idéologie n’est jamais perdue de vue par la meute.
A force de manipulation, le monde que dépeignent les médias ressemble de plus en plus au décor rafistolé d’un film que l’on peut qualifier de nanar de série Z.
Et après on s’étonne encore de la baisse du niveau général et de notre abrutissement universel…
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