par Serge H. Moïse.
Cela ne fait que 216 ans depuis que nous ergotons matin, midi et soir, de démocratie, du respect des droits et libertés, de progrès et de développement sans jamais vraiment y croire.
Les faits pour le démontrer sont multiples et se sont étalés à vue d’œil tout au long de notre périple au cours de ces deux derniers siècles.
Les « pays amis » ont encouragé habilement la division entre nous et ils ont tellement réussi que la zizanie est devenue notre sport de prédilection.
Tout le monde trahit tout le monde et le plus malin à ce petit jeu obscène remporte la cagnotte, au détriment de la nation tout entière. Les thuriféraires vanteront son intelligence supérieure en feignant d’ignorer les conséquences néfastes des actes de ce sinistre personnage.
Au plus malin la poche, tel est le leitmotiv des personnages qui ont jalonné notre histoire et qui n’ont pas cessé d’alimenter les haïtiâneries de nos analystes les plus volubiles toujours en mal de paraître.
En période de campagne électorale, personne ne se soucie des vertus, de l’expertise ou des capacités réelles des candidats en lice. Dans notre pays à 70% d’analphabètes et environ autant de chômeurs, les slogans creux et ronflants font recette, puisque ce qui intéresse l’électeur, c’est avant tout l’opportunité pour lui de ne plus crever de faim, de ne plus être méprisé et humilié. Quant au reste il s’en contrefout !
« Ventre affamé n’a point d’oreille » nous le savons tous !
Contrairement à la technocratie et à la ploutocratie, la démocratie représente ce bel idéal qui se poursuit chaque jour en s’adaptant le mieux que possible à la marche du temps et ayant pour finalité le bien-être de la population, toutes strates sociales confondues.
Mais comme le disait le duc de La Rochefoucauld au XVIIe siècle : « Les vertus se perdent dans l’intérêt comme les fleuves dans la mer ». Ainsi, nos classes dominantes par instinct de conservation, mesquinerie ou étroitesse d’esprit, se sont fourvoyées en maintenant la grande majorité de la population dans l’ignorance, la misère abrutissante et déshumanisante qu’il est facile de constater depuis belle lurette.
Nous ne cessons de le répéter, et pas avec la sotte prétention de l’apprendre à qui que ce soit, mais simplement à titre de rappel. Nous sommes, tous et chacun d’entre nous responsables de cette situation catastrophique.
Il y a interaction entre l’homme et son environnement, c’est aujourd’hui une lapalissade, nous sommes à l’ère du « high-tech » ce n’est pas de la p’tite bière, les connaissances les plus pointues sont à portée de la main. À en croire les jeunes loups, on peut fermer tous les centres de haut savoir puisqu’avec Google tout peut se régler à partir d’un déclic et d’un copier-coller.
L’expérience sur le terrain, la recherche de solution adéquate à un problème spécifique, la dimension humaine qui devrait être l’aspect le plus important à retenir, tout cela passe au second plan. La mondialisation devient le maître-mot et dans ces conditions, ça passe ou ça casse, tant pis pour les innocentes victimes.
Toute lutte stérile pour accéder ou se perpétuer au pouvoir pour le pouvoir, l’histoire nous l’a bien démontré, contribuera irrémédiablement à cette descente aux enfers qui n’en finit plus. Quand le « Moi », dans les affaires publiques, a préséance sur le « Nous », le résultat ne se fait point attendre, la débâcle de la collectivité tout entière devient inévitable.
Nous remercions chaleureusement, au nom de nos millions de chômeurs, le porte-parole de l’Ambassade américaine, le sieur John Piechowski, ainsi que l’honorable John Baird, ministre des Affaires étrangères du Canada, d’avoir dit tout haut, parlant du président de la république, ce que nombre de nos compatriotes renvoient aux calendes grecques. « Il a une bonne vision pour la reconstruction mais il faudra qu’il mette son énergie au service de la création d’emplois, c’est la tâche prioritaire » selon le premier intervenant « La création d’emplois doit être la priorité absolue du gouvernement » a surenchéri le second.
La création d’emplois c’est pour le futur affirment certains de nos intellos, avec une arrogante naïveté.
La démocratie, selon Montesquieu, c’est l’équilibre et l’harmonie dans les rapports entre les différentes forces vives de la nation, c’est le développement et le progrès pour tous, c’est l’amélioration constante des conditions de vie des enfants, des femmes et des hommes de la nation.
Et pour y parvenir, il faudra imiter ceux qui l’ont essayée avant nous. La tâche prioritaire ne peut être que la création d’emplois bien rémunérés, lesquels permettront à chaque citoyen de retrouver sa dignité humaine et d’être utile à lui-même, à sa famille et à sa communauté.
Refonder et reconstruire un pays ne sauraient se faire dans l’assistanat qui déshumanise. Nous devons coûte que coûte, et dans les plus brefs délais, réaliser cette mise en commun de nos maigres ressources, tant de l’intérieur que de l’extérieur en élaborant ce projet inclusif qu’est le (FHS) Fonds haïtien de Solidarité, unique levier, jusqu’à preuve du contraire, susceptible de financer des millions d’emplois au niveau des micros et petites entreprises, sans exclure l’apport des investissements étrangers évidemment.
Faisons un minimum par et pour nous-mêmes. Qui dit mieux ?
D’autre part, l’incontournable paradigme de la refonte de nos codes désuets et obsolètes, le renouvellement de la constitution de 1987 afin de doter le pays d’un véritable pouvoir judiciaire. La (CNRJ) Commission nationale de la Réforme judiciaire, regroupant divers champs de compétences telles la sociologie, l’économie, l’histoire et autres disciplines connexes Une tâche scientifique, complexe, longue et ardue qui ne peut souffrir d’aucun dilettantisme, puisque, comme disait l’autre : « La justice d’une société est le reflet de sa culture ».
Nous ne savons toujours pas
Comment acheminer nos pas
Et moderniser toutes nos lois
Afin de créer de bons emplois
Parler de démocratie en dehors de ces paramètres fondamentaux, rendez-nous fol ou sage, c’est perpétuer le grand bluff, jusqu’à la faillite totale.
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International