par Alexandre Lemoine.
En 2020, les puissances nucléaires ont augmenté le nombre d’ogives nucléaires au sein des forces opérationnelles. C’est ce qu’a indiqué, lundi 14 juin, l’Institut international de Recherche sur la Paix de Stockholm (SIPRI) dans son rapport.
Ce dernier indique que neuf puissances nucléaires, dont les États-Unis, la Russie, le Royaume-Uni, la France, la Chine, l’Inde, le Pakistan, Israël et la Corée du Nord, possédaient début 2021 au total de 13 080 unités d’armes nucléaires. Sachant que début 2020 ces mêmes pays disposaient de 13 400 unités.
Cependant, le nombre d’ogives nucléaires déployées à l’heure actuelle dans les forces opérationnelles a augmenté jusqu’à 3 825 par rapport à 3 720 l’an dernier. Sachant qu’environ 2 000 d’entre elles, appartenant en majeure partie à la Russie et aux États-Unis, se trouvaient en état d’alerte, précise le rapport.
La Russie et les États-Unis
Comme l’a indiqué le SIPRI, la Russie a également renforcé son arsenal militaire général d’environ 180 ogives. Principalement grâce au déploiement de missiles intercontinentaux sol-sol avec plusieurs ogives intercontinentales, ainsi que de missiles de sous-marins.
La quantité des forces nucléaires stratégiques de la Russie et des États-Unis déployées restait dans le cadre du Traité de réduction des armes stratégiques (START 3) de 2010, mais qui ne limite pas pour autant le nombre général d’ogives nucléaires.
« Bien que la prolongation du nouveau traité START entre la Russie et les États-Unis en février dernier ait été un soulagement, les perspectives d’une maîtrise bilatérale supplémentaire des armements nucléaires entre les superpuissances nucléaires restent faibles », estime Hans Kristensen, collaborateur du programme de désarmement nucléaire et de maîtrise des armements du SIPRI.
D’après ce dernier, la Russie et les États-Unis possèdent en totalité plus de 90% de l’armement nucléaire mondial. Les deux États appliquent de vastes programmes coûteux pour remplacer et moderniser leurs ogives nucléaires, les vecteurs balistiques et aériens, ainsi que les capacités de production. Sachant que, comme l’a noté Hans Kristensen, les deux pays accordent de plus en plus d’attention à l’armement nucléaire dans leurs stratégies visant à garantir la sécurité nationale.
D’autres puissances nucléaires
Le rapport du SIPRI stipule que les sept autres puissances nucléaires planchent sur la création ou le déploiement de nouveaux systèmes ou font part d’une telle intention.
Se référant au document intitulé « Revue intégrée de sécurité, de défense, de développement et de politique étrangère » du gouvernement britannique, paru début 2021, le rapport du SIPRI parle d’un changement de la politique britannique, qui était orientée auparavant sur la réduction de l’arsenal nucléaire, dont le plafond est passé de 180 à 260 unités à présent.
La Chine poursuit activement une vaste modernisation et le renforcement des armements stratégiques, affirme le rapport. Une tendance similaire est constatée en Inde et au Pakistan.
La Corée du Nord continue également d’élargir son programme nucléaire, qui représente un élément central de sa stratégie de sécurité internationale. Malgré l’absence d’essais nucléaires, notamment de missiles de longue portée en 2020, le pays a poursuivi la production de matière fissile et l’élaboration de missiles de courte et de longue portées.
« L’entrée en vigueur du Traité sur l’interdiction des armes nucléaires début 2021 souligne l’écart grandissant entre les États dotés de l’arme nucléaire, qui investissent dans l’avenir à long terme de leurs forces nucléaires, et d’autres pays qui attendent un progrès en matière de désarmement nucléaire, promis par le START », a conclu Matt Korda, chercheur du programme de désarmement nucléaire, de maîtrise des armements et de non-prolifération du SIPRI.
Le 6 juin, le président américain Joe Biden a déclaré lors d’un entretien téléphonique avec son homologue russe Vladimir Poutine qu’il a « immédiatement pris des mesures pour prolonger le nouveau START 3 de 5 ans, pour renforcer la sécurité du peuple américain et du monde entier ».
Dimanche 13 juin, Vladimir Poutine a qualifié la prolongation du START 3 de signe de professionnalisme du président américain. Selon lui, Moscou fait preuve de retenue envers Washington et ne permet pas de commettre des démarches qui aggraveraient la situation.
source : http://www.observateurcontinental.fr
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