par Jacques Henry.
Alors que le Parlement français est saisi d’un projet de loi relatif à la bioéthique, d’ailleurs une vraie tarte à la crème, ce projet d’ordre législatif va-t-il se pencher sur le problème de la lente désagrégation de la cellule familiale favorisée par l’ensemble des nouvelles technologies relatives à la procréation médicalement assistée dont les conséquences sociétales sont imprévisibles.
Il m’a paru opportun de relater un « fait divers » illustrant l’ensemble de cette problématique de révolution de la reproduction dont devraient se préoccuper les représentants élus du peuple car il s’agit de l’avenir de la société. L’histoire se passe dans l’État de l’Oregon. Un multimillionnaire par ailleurs philanthrope vient de gagner une bataille juridique qui a conclu que la mère biologique de son enfant n’avait strictement rien à voir avec son fils. C’est difficile à imaginer mais vous allez comprendre. Jordan Schnitzer âgé de 70 ans aujourd’hui avait obtenu un accord de son ex-épouse Cory Sause maintenant âgée de 42 ans au sujet de la production d’embryons susceptibles plus tard d’être utilisés pour des fécondations in vitro et par conséquent le père serait alors le seul parent d’un enfant à naître plus tard. Il faut avoir l’esprit un peu tordu pour imaginer un tel scénario mais ce n’est pas ici le sujet. Jordan a eu deux filles avec Cory puis ils ont rompu toute relation. Schnitzer a lors décidé d’avoir un autre enfant et a fait appel à une mère porteuse. Samuel, l’enfant issu de l’implantation de l’embryon soigneusement préservé, âgé maintenant de cinq ans, a incité la mère biologique à réclamer un droit de visite pour son enfant avançant qu’elle était justement la mère biologique de l’enfant. Le tribunal lui accorda ce droit mais Schnitzer fit appel et présentant l’accord privé mentionné plus haut obtint satisfaction.
L’avocat de Schnitzer a été comblé par la décision du tribunal qui a déclaré que l’enfant n’avait qu’un seul parent et que cette clarification d’une situation concernant des dizaines de milliers de couples ou de personnes célibataires rêvant d’avoir un enfant était finalement bénéfique. Il faut préciser que selon la loi en vigueur dans l’État de l’Oregon (décision SB512) les donneurs de sperme et les donneuses d’ovules ne peuvent en aucun cas être considérés comme mère ou père : seule la femme gestante peut être considérée comme mère biologique. Donc, selon cette loi, ni Schnitzer ni son ex-compagne Cory sont les parents biologiques de l’enfant. Ce sont au contraire la mère porteuse et son époux qui sont les parents légaux. Ces derniers ont abandonné tout droit sur l’enfant, probablement pour une épaisse liasse de dollars mais l’histoire ne le dit pas. Dans peu d’années Samuel sera donc orphelin …
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