Publié aux Éditions Actes Sud en 2002, l’ouvrage de Sebastian Haffner (de son vrai nom Raimund Pretzel), Histoire d’un allemand, Souvenirs, 1914-1933 — et dont le titre original Defying Hitler en dit plus que son homologue français — constitue une chronique offrant une vue saisissante sur la façon dont les gens lambdas — que ce soit dans les mémoires d’Haffner ou aujourd’hui — deviennent corrompus jusqu’au cœur et comment les décisions qu’ils prennent individuellement jour après jour ont des ramifications qui vont bien au-delà de leur choix de « se plier à la décision du plus grand nombre », pour le meilleur, pensent-ils.
Sebastian Raffner écrit :
« L’âme collective et l’âme enfantine réagissent de façon fort semblable. Les idées avec lesquelles on nourrit et ébranle les masses sont puériles à n’y pas croire. Pour devenir une force historique qui mette les masses en mouvement, une idée doit être simplifiée jusqu’à devenir accessible à l’entendement d’un enfant. »
Histoire d’un Allemand, Éditions Actes Sud, Collection Babel, page 34
Nous offrons à nos lecteurs une plongée dans ce témoignage incomparable — et saisissant d’actualité — de la montée en puissance du totalitarisme nazi. À la lecture de ce qui suit, il est impossible de ne pas faire le lien, jusque dans les moindres détails de notre vie quotidienne, avec les événements qui ont aujourd’hui cours dans le monde. En conséquence, toute ressemblance avec la période actuelle animée par la montée d’un totalitarisme globalisé n’est pas fortuite.
Haffner raconte ce qu’il a ressenti et ce à quoi il a assisté lorsque Hitler est nommé chancelier le 30 janvier 1933 :
« Je ne sais pas exactement quelle fut la première réaction générale. La mienne fut la bonne pendant une minute environ : je fus glacé de terreur. Certes, c’était « dans l’air » depuis longtemps. Il fallait s’y attendre. Et pourtant, c’était tellement irréel. Tellement incroyable, maintenant qu’on le voyait noir sur blanc. « Hitler — chancelier… » L’espace d’un instant, je sentis presque physiquement l’odeur de sang et de boue qui flottait autour de cet homme, je perçus quelque chose comme l’approche à la fois dangereuse et révulsante d’un animal prédateur — une grosse patte sale qui plaquait ses griffes acérées sur mon visage. » — page 162
L’ouragan prenait de l’ampleur et la machine du Troisième Reich se mettait en branle :
« En usant des pires menaces, cet État exige de l’individu qu’il renonce à ses amis, abandonne ses amies, abjure ses convictions, adopte des opinions imposées et une façon de saluer dont il n’a pas l’habitude, cesse de boire et de manger ce qu’il aime, emploie ses loisirs à des activités qu’il exècre, risque sa vie pour des aventures qui le rebutent, renie son passé et sa personnalité, et tout cela sans cesser de manifester un enthousiasme reconnaissant. » — page 16
[…]
« Ce qui se produisait, c’était l’inversion cauchemardesque des notions normales : brigands et assassins dans le rôle de la police, revêtus du pouvoir souverain ; leurs victimes traitées comme des criminels, proscrites, condamnées d’avance à mort. » — page 189
Pour valider l’examen d’entrée dans la magistrature, le jeune Haffner doit faire un stage d’« éducation idéologique » dans un camp géré par des SA dans laquelle il découvrira ce qu’il décrit comme l’essence de l’emprise nazie : la camaraderie.
« En acceptant de participer au jeu qu’on jouait avec nous, nous nous transformions automatiquement, sinon en nazis, du moins en matériau que les nazis pouvaient utiliser. Et nous l’acceptions. » — page 400
[…]
« Pendant la journée, on n’avait jamais le temps de penser, jamais l’occasion d’être un « moi ». Pendant la journée, la camaraderie était un bonheur. Aucun doute : une espèce de bonheur s’épanouit dans ces camps, qui est le bonheur de la camaraderie […] j’affirme avec force que c’est précisément ce bonheur, précisément cette camaraderie, qui peut devenir un des plus terribles instruments de la déshumanisation — et qu’ils le sont devenus entre les mains des nazis. » — pages 416 & 417
[…]
« la camaraderie annihile le sentiment de la responsabilité personnelle, qu’elle soit civique ou, plus grave encore, religieuse. L’homme qui vit en camaraderie est soustrait aux soucis de l’existence, aux durs combats pour la vie. Il loge à la caserne, il a ses repas, son uniforme. Son emploi du temps quotidien lui est prescrit. Il n’a pas le moindre souci à se faire. » — page 419
[…]
« Beaucoup plus grave encore, la camaraderie dispense l’homme de toute responsabilité pour lui-même, devant Dieu et sa conscience. Il fait ce que tous font. Il n’a pas le choix. Il n’a pas le temps de réfléchir …] Sa conscience, ce sont ses camarades : elle l’absout de tout, tant qu’il fait ce que font tous les autres. » — page 420
Quel est le lien avec notre présent à nous, ici et maintenant ?
Par le biais des agents gouvernementaux que sont les médias corporatistes — organes de propagande tels qu’ils en furent aussi sous la férule d’Hitler — on nous martèle chaque jour que « nous devons faire des sacrifices » sinon le monde et tout ce qu’il contient va imploser et disparaître en agonisant dans une mort douloureuse. Chaque nouveau « décret d’urgence » établi aujourd’hui semble aux masses nécessaire étant donné qu’ils sont brandis comme étant « notre unique planche de salut ». Les nouvelles législations ou les amendements nous sont vendus comme autant de garanties d’une sécurité générale, au nom d’une responsabilité fiscale, d’une stabilité financière, voire depuis près de dix-huit mois au nom d’un sanitarisme délétère qui supplante toutes les fumisteries jamais concoctées par les élites au Pouvoir, mais, pour dire le vrai, ce qu’ils impliquent en termes de restriction des libertés — sous couvert de ne constituer que quelques mots ambigus soigneusement choisis — n’est vraiment compris que lorsqu’il est trop tard, comme l’explique avec une grande acuité Sebastian Haffner.
La suite de l’article est tiré de plusieurs sources listées à la fin et dont le contenu a légèrement été remanié.
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Introduction
L’ouvrage de Sebastian Haffner a eu un curieux destin. Écrit entre 1938 et 1939 pour une commande de l’éditeur Warburg alors que l’auteur est en exil en Angleterre, le manuscrit ne fut jamais publié à cause de la guerre. Revenu en Allemagne en 1954, Haffner devint un journaliste et un historien renommé mais le livre était tombé dans l’oubli. Ce n’est qu’à sa mort, en 1999, que le manuscrit fut retrouvé par ses enfants, avant d’être publié pour la première fois en 2000. L’ouvrage a connu un grand succès dans les pays de langue allemande. Il constitue un récit et un témoignage incomparables sur la montée du nazisme et sur la vie des allemands dans la période qui précède la Seconde Guerre mondiale.
Il n’est guère étonnant que l’Histoire d’un Allemand, que Sebastian Haffner a écrite durant son exil anglais et qu’il n’a jamais cherchée à publier par la suite, ait jeté le trouble chez un certain nombre d’historiens qui crièrent à la supercherie, lorsque ce livre fut publié en 2000. Il était absolument impossible à leurs yeux qu’une personne n’appartenant pas à leur si prestigieuse et lucide coterie pût jouir d’une si extraordinaire lucidité sur les événements qui se déroulaient sous ses yeux, alors même que tous les pleutres s’étaient cachés, alors et depuis cette sombre période, derrière le paravent à vrai dire inexistant du nous ne pouvions pas savoir. Sebastian Haffner, lui, c’est du moins l’impression troublante et parfois, en effet, difficilement acceptable, que nous éprouvons à lire son texte, savait tout, comme s’il n’était qu’un regard prodigieux, d’une justesse époustouflante et même miraculeuse, seul capable de se fixer sur l’éclosion des monstres, pour ne rien perdre du spectacle. Le témoignage d’Haffner, déjà en 1938, semble à ce point clairvoyant sur la nature du régime hitlérien et les suites qu’on peut en attendre, que des doutes furent émis par quelques historiens allemands sur l’authenticité du document. L’analyse scientifique du manuscrit a démontré qu’il s’agissait bien d’un inédit datant des années trente et que son auteur ne l’avait pas remanié après la guerre.
Intérêt de l’ouvrage
Le récit de Haffner nous permet d’appréhender les événements d’une période majeure de l’histoire de l’Allemagne et de l’Europe à partir de l’histoire personnelle d’un enfant et d’un jeune homme. Le style très simple à travers lequel s’exprime le point de vue du narrateur, la précision des scènes évoquées à travers le regard de l’enfant, nous font la démonstration de l’évidence qu’était pour les contemporains du jeune homme la brutalisation de la société allemande dans les années trente. Il constitue également un témoignage exemplaire sur les étapes successives par lesquelles une société peut être amenée aux pires crimes, les méthodes et les stratégies par lesquelles des criminels au pouvoir gagnent chaque jour du terrain et effacent peu à peu toute possibilité de résistance et de contestation, les effets progressifs d’une certaine accoutumance aux logiques de ségrégation et d’exclusion, la rapidité, enfin, avec laquelle toute une société et une civilisation sûre de ses valeurs peu s’effondrer, victime de la barbarie.
Thèmes et problèmes
L’ouvrage est structuré en trois parties. La première — « Prologue » — relate les quatre années de la Première Guerre mondiale et celles qui précèdent la Seconde Guerre mondiale. La deuxième — « La révolution » — commence avec l’arrivée d’Hitler au pouvoir en 1933 et décrit la découverte de ces nouveaux hommes au pouvoir, de leurs méthodes et de leur idéologie par quoi prend fin toute une société et une civilisation, celle du père de Sebastian. Enfin, la troisième — « L’adieu » — dépeint les événements de la vie privée du jeune homme qui vont le conduire à choisir l’exil.
1 — Le vent de l’histoire
Dès le début de son ouvrage, l’auteur le signale lui-même : ce qui fait la force de son témoignage, c’est qu’il peut nous restituer ce qu’aucune historiographie scientifique ne peut restituer, l’intensité incomparable de certaines périodes historiques, de certains événements. A cet égard, nous dit Haffner, la proposition « 1890 : Guillaume II renvoie Bismarck » est un énoncé qui équivaut dans un récit historiographique à cet autre qui déclare, « 1933 : Hindenburg nomme Hitler chancelier » : même objectivité dans l’énoncé des faits, même parenthèse sur le cataclysme émotionnel, individuel et social que put constituer dans la vie des allemands le deuxième événement.
Or, de ce point de vue, le jugement de l’auteur est sans appel. La plupart des événements de l’Histoire, même parmi ceux qui furent les plus décisifs pour une nation et un peuple, n’affectent guère la vie privée, individuelle et familiale, des hommes, au-delà du petit cercle des politiques qui sont concernés. Mais ce qui distingue à jamais la période et les événements de l’avant-Seconde Guerre mondiale, selon Haffner, c’est qu’ils ont constitué au contraire un exemple unique de l’irruption de l’histoire jusque dans la sphère la plus intime de la vie de chacun. Il montre comment, avec l’avènement du totalitarisme nazi, éclatait cet îlot protecteur de la sphère privée où l’individu peut toujours se mettre à l’abri de l’histoire majuscule pour continuer de cultiver sa biographie personnelle. Or la dernière partie du livre intitulée « L’Adieu » illustre bien ce mouvement de l’histoire qui va briser rapidement tous les liens et toutes les attaches du jeune homme dans son pays natal pour le précipiter sur le chemin de l’exil. L’égarement profond d’un père qui voit disparaître en quelques années la société qui fut la sienne et les valeurs qui la fondaient, les persécutions progressives auxquelles se voit soumise sa jeune amie ainsi que sa famille de par ses origines juives, les différends et les hostilités qui le séparent de ses anciens camarades, la mise au pas d’une justice réduite à une caricature : tout concourt à une forme d’isolement et prépare le jeune homme à un exil prévisible.
2 — Les signes annonciateurs de la Révolution
Haffner appelle révolution cet avènement de quelque chose qui dépasse de très loin la dimension d’un simple événement et vient bouleverser le cours de la vie de chaque individu. Pour autant, cette révolution ne survient pas du jour au lendemain : elle est comme une fatalité qui a disposé sur son chemin un certain nombre de signes annonciateurs pour qui sait voir. Haffner entreprend un retour en arrière pour retrouver ces signes.
Il y eut cette atmosphère belliciste de la guerre de 14 qui avait saisi d’enthousiasme le jeune garçon, et les premières sensations liées à l’apparition des masses sur la scène de l’histoire (p. 30) qui marquèrent à jamais une très jeune génération : Haffner affirme qu’un phénomène tel que le nazisme trouve ses racines non dans l’« expérience des tranchées », mais bien dans l’expérience qu’eurent les écoliers allemands de la guerre, comme d’une sorte de jeu très intense.
Il y eut d’autre part cette épreuve douloureuse de la défaite allemande en 1918 dont Haffner rappelle qu’elle détermina chez un Hitler une rage de revanche et le choix d’une carrière politique.
Il y eut ensuite la révolution de 1918, indécise et très embrouillée, tant du point de vue de ses acteurs que de ses spectateurs, et les premiers signes d’une brutalisation des pratiques politiques : l’apparition des corps francs parmi ces hommes qui trahissent la cause révolutionnaire et se retournent contre les leurs, l’assassinat de Liebknecht, et de Rosa Luxemburg selon une méthode qui fera date selon Haffner et qui consiste à abattre l’ennemi « alors qu’il tente de s’enfuir » (p. 59). Les corps francs furent selon l’auteur la préfiguration des troupes nazies, par leurs opinions, par leurs pratiques décomplexées du meurtre et de la torture : Hitler allait leur donner une théorie.
Il y eut encore les événements qui rapprochèrent de la chute de la république de Weimar : l’assassinat crapuleux de Rathenau par deux jeunes garçons et cette année de 1923 qui allait consacrer selon l’auteur le sentiment de vivre dans un monde sans règles où le plus absurde devient possible, l’inflation galopante et la passion boursière qui renversaient en quelques heures les fortunes les plus assises et élevaient au-dessus de tous quelques jeunes arrivistes peu scrupuleux… La violence et le nihilisme sont désormais sur le devant de la scène…
Un intermède de paix, de 1924 à 1929 ramena quelque stabilité pendant la gouvernance de Stresemann. Mais pour Haffner les signes avant-coureurs de la catastrophe sont bien là, sous la surface. Et tout d’abord la folie collective du sport qui s’empare des allemands pendant ces années-là, et qui constitue comme un succédané des expériences intenses de la Première Guerre mondial vécue par les écoliers de la génération de l’auteur. Puis la mort de Stresemann et la nomination de Brüning comme chancelier, sorte de dernier rempart contre Hitler, la date du 14 septembre 1930 où le petit parti ridicule d’Hitler devint le deuxième aux élections législatives, la célébrité croissante de Hitler proportionnelle à son enragement, l’anesthésie de ses adversaires, sa nomination, enfin, comme chancelier le 30 janvier 1933.
3 — Le désastre
La révolution, telle qu’elle est rapportée par Haffner, désigne à la fois un événement bouleversant, jusque dans l’intimité de la vie de chacun, mais aussi un véritable changement d’ère sous forme d’effondrement civilisationnel. L’auteur prend à témoin son père dont la vie, dit-il, s’achevait, non sur une défaite, ce qui aurait impliqué d’avoir perdu contre des ennemis bien identifiés, mais sur une catastrophe, celle de la victoire de la barbarie contre la civilisation incarnée ici par la tradition de l’État de droit. Ce faisant, Haffner emboîte le pas à l’analyse d’un Marc Bloch dans L’étrange défaite, ouvrage lui aussi très précurseur, écrit dans les premières années de la Seconde Guerre mondiale. La victoire des nazis [sur la France – NdE] n’y est pas vue comme le résultat d’une bataille perdue mais bien comme l’effet d’une guerre qui n’eut pas lieu faute de combattants, une victoire qui n’était pas due aux qualités et aux vertus du vainqueur, mais aux faiblesses de l’adversaire et à son effondrement avant même le début du combat.
Ici, la conjonction des causes historiques profondes et des causes conjoncturelles liées à la montée du nazisme eurent des effets apocalyptiques. D’un côté une modernité où les individus désinvestissent la sphère publique et se replient dans « le mécanisme de la vie courante », pieds et mains liés à leur profession et leur emploi du temps, de l’autre une poignée d’hommes enragés et décidés, armés par l’idéologie et la terreur : en conclusion, une population traquée et acculée à pactiser avec le diable, l’ouverture des camps, pour tous les récalcitrants ou désignés comme tels, la stigmatisation et les humiliations pour les juifs et, par delà ce désastre humain, social et politique en cours, un nouvel ordre qui se met en place, plus proche de l’enfer que d’une vie humaine.
En effet, cette victoire des nazis, ce fut aussi celle d’une idéologie et d’un langage qui s’impose à tous les esprits par la force et la terreur. L’auteur mentionne alors les nouveaux sujets soulevés par les nazis, absurdes dans le contexte de l’ancienne société : la menace de mort appliqué à certains groupes, et en premier lieu les juifs, faisait tout d’un coup que le droit à l’existence de tel ou tel groupe devenait l’objet de discussion pour tous, enclenchant par là-même toutes sortes de considérations oiseuses et de catégories stupides (p. 212). Un idiome brutal envahissait de ses vocables les discours et les écrits : « engagement, garant, fanatique, frère de race, dégénéré, sous-homme » (p.127).
4 — La solution de l’exil
De la même façon qu’il avait souligné que l’attitude revancharde et va-t-en-guerre d’un Hitler à l’annonce de la défaite allemande de 1918 ne fut pas une réaction unanime et inévitable chez les Allemands de sa génération, de même Haffner laisse t-il entendre que l’exil se présenta comme un choix pour lui, un choix que ne suivirent pas les autres membres de sa famille, en particulier son père. Pour autant, ce choix se présente bien comme l’une des deux branches d’une alternative tragique à laquelle fut acculé le peuple allemand dans les années qui ont précédé la Seconde Guerre mondiale : se mettre du côté des brutes et des bourreaux et se trahir, ou bien renoncer à sa patrie et tenter d’échapper à la déferlante barbare quelque part dans une Europe bientôt assiégée. Le choix de l’Angleterre par notre narrateur fut heureux.
Citations
« La génération nazie proprement dite est née entre 1900 et 1910. Ce sont les enfants qui ont vécu la guerre comme un grand jeu sans être le moins du monde perturbés par sa réalité. » — page 36
« Je voudrais souligner encore une fois que la réaction politique des enfants est tout à fait intéressante pour l’historien : ce que « tous les enfants savent » est en général la quintessence ultime et irréfutable d’un processus politique. » — page 55
« Je compris que la révolution nazie avait aboli l’ancienne séparation entre la politique et la vie privée, et qu’il était impossible de la traiter simplement comme un événement politique. » — page 311
« On aurait évidemment tort de supposer que l’Allemagne et sa culture étaient superbes et florissantes en 1932, et que les nazis ont tout démoli d’un seul coup. L’histoire de l’autodestruction de l’Allemagne du fait de son nationalisme pathologique est plus ancienne, et il vaudrait la peine de la conter. » — page 319
« Ce n’était pas seulement sur une défaite que s’achevait la vie de mon père…, elle s’achevait sur une catastrophe. Ceux qu’il voyait triompher n’étaient pas ses adversaires… c’étaient des barbares qu’il n’avait jamais estimé dignes d’être même ses ennemis. » — page 326
Sources de l’article :
Voir aussi notre Focus sur l’ouvrage de Sebastian Haffner :
Ouvrages supplémentaires :
- Considérations sur Hitler, Sebastian Haffner
- La mort est mon métier, Robert Merle
- Les origines du totalitarisme, Hannah Arendt
Source: Lire l'article complet de Signes des Temps (SOTT)