« Il va être de plus en plus difficile à un être humain avec un cerveau biologique d’avoir une utilité sociale productive dans un monde où l’intelligence artificielle et la robotique se développent à une vitesse folle. C’est une vraie angoisse qui va saisir les générations, les générations futures. » (Laurent Alexandre, prophète déshumaniste)
Nous sommes en octobre 2015, sur Terre, mais un peu dans le ciel aussi, avec l’émission futuro-sioniste de Franz-Olivier Giesbert. Pourquoi futuro-sioniste ? Déjà parce que FOG, en bon agent américano-sioniste, invite sur le plateau des Grandes Questions, ce titre vaniteux, le transhumaniste réducteur d’humanité Laurent Alexandre, le mage Jacques Attali, l’écrivain séfarade Éliette Abécassis (fille du grand talmudiste du même nom), la fille de François Mitterrand et d’Anne Pingeot, Mohamed Mbougar Sarr, sans oublier la chroniqueuse Géraldine Muhlmann.
La jolie brune castée par FOG s’adresse alors à Laurent Alexandre, qui brosse un portrait démoralisant de notre futur (à 3’46).
Muhlmann : Sur ceux qui ne tiendraient pas le coup, là, sur 100 ans, 200 ans, pour des raisons qui les regardent, il ne faudrait pas envisager une certaine aide au suicide, puisque la médecine sera absolument toute puissante dans votre fantasme ?
Alexandre : Non, ce n’est pas mon fantasme, c’est le fantasme de la Silicon Valley, je n’ai pas dit que j’y adhérais. Je pense que le droit au suicide est un droit fondamental et que si on est profondément malheureux à 75 ans et que… On doit avoir le droit au suicide. Mais c’est à nous de créer un monde dans lequel chacun peut s’évanouir, s’épanouir, dans lequel chacun peut trouver des raisons d’être heureux et où le suicide n’est pas obligatoire.
Après ce lapsus fabuleux, Alexandre, cette intelligence très artificielle, explique en trois points à Abécassis, qui dénonce l’« eugénisme » de cette vision, ce qu’est le projet transhumaniste (à 6’45) :
Alexandre : Les transhumanistes veulent nous rendre immortels, c’est pour ça que Google a développé beaucoup d’entreprises pour augmenter notre espérance de vie ; veulent développer l’intelligence artificielle de manière à ce qu’elle ait conscience comme notre cerveau ; et puis les transhumanistes veulent augmenter nos capacités, capacités physiques et capacités intellectuelles, c’est ça, le rêve transhumaniste.
C’est alors que Jacques Attali intervient, pour aller plus loin encore que son comparse.
Attali : C’est une longue histoire qui fait que l’homme, progressivement, cesse d’être un homme pour devenir un objet… Un objet parce que la seule chose qui est immortelle c’est l’objet, nous sommes mortels, la table ne l’est pas. Et donc la seule façon de devenir immortel, c’est de devenir un objet. Donc la grande tentation du transhumanisme c’est progressivement…
Alexandre : … De nous transformer en cyborgs.
Abécassis : Oui, mais d’éliminer l’humanité !
Alexandre : Non, mais la première étape c’est pas celle-là, la première étape est de garder un corps biologique pendant quelques siècles, pendant quelques millénaires, et d’augmenter nos capacités par l’ingénierie génétique.
Faux, monsieur Attali : la table, dans des conditions naturelles normales, se délite avec le temps. Même un sac plastique, s’il vit plus longtemps qu’un homme, meurt au bout de 400 ans, sa structure moléculaire ne tenant pas le coup en milieu oxygéné. Mais peut-on dire que le sac plastique vit ? Qui veut être un sac en plastoc, à part Laurent Alexandre et Jacques Attali ?
Ce qu’Attali entend derrière « l’homme augmenté »…
Un sac plastoc pensant, peut-être, mais à ce tarif, on préfère être des mortels. Non, ce qui se profile derrière l’homme augmenté, c’est l’homme supérieur qui régira la vie d’êtres inférieurs, car tout le monde ne pourra pas être augmenté, ou alors les différences naturelles (sinon politiques), même augmentées, conduiront à la même hiérarchie sociale : il y aura toujours des dominants et des dominés, et on peut être sûrs qu’Alexandre et Attali voudront faire partie de la première catégorie.
Les hommes-objets ou les objets humains dont rêve celui qui se rêve en président du monde seront alors les nouveaux esclaves, des esclaves dominés (gentiment) par des hommes augmentés qui eux, détiendront la science de l’organisation, grâce à leur conscience de classe… supérieure. Quand tous les coureurs du Tour de France se dopent, finalement, à part celui qui bénéficie d’une drogue spéciale supérieure aux autres drogues, c’est la hiérarchie « naturelle » qui demeure. Ou alors la hiérarchie actuelle…
Toute ressemblance entre le transhumanisme et le sionisme ne serait donc que fortuite, aurait dû notifier l’émission dans son générique de fin.
Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation