Par James Howard Kunstler – Le 17 mail 2021 – Source kunstler.com
Derrière tout le bavardage psychotique qui assaille l’esprit collectif de la ruche nationale à propos d’une pandémie qui va et vient par vagues, et des fantômes d’animosité identitaire inventée, se profile une économie qui s’effondrerait sans les gigantesques perfusions d’« argent » du faux dieu qu’est devenu notre gouvernement. L’effondrement est en train de se produire d’une manière étrange, tandis que nous créons des solutions de rechange toujours plus étranges pour l’éviter – comme les panneaux « Aide recherchée » qui restent sans réponse alors que des légions de chômeurs adultes encaissent les chèques de soutien du gouvernement.
Bien sûr, un grand nombre de ces panneaux sans réponse concernent ce que l’on appelait autrefois des emplois de merde, comme retourner des hamburgers, emballer des produits alimentaires, etc. Pour beaucoup d’Américains, ce sont les seuls emplois. Nous pouvons discuter pour savoir si le gouvernement a délocalisé les emplois d’usine peu qualifiés et mieux rémunérés ou si d’autres nations auraient développé des industries dans le cours naturel des choses (ou un mélange des deux). Mais le résultat final est un pays rempli de personnes qui peuvent à peine subvenir à leurs besoins, sans parler d’une famille, et la perte conséquente de toute l’infrastructure psychologique d’une société qui peut se respecter elle-même.
Avec le souffle des zéphyrs printaniers, on s’attend à un retour à la « normale », qui semble consister principalement en des restaurants animés, des ventes de voitures en plein essor et la construction de maisons de banlieue. Ce n’est pas que ce soient les seules choses que nous pouvons faire dans la vie, mais c’est ce que la dynamique du moment permet. Ces dynamiques comprennent les incitations, les lois, les règlements, les habitudes et les coutumes.
Les lois sur le zonage et les codes de construction n’autorisent que certains types d’habitations, généralement trop coûteuses pour les personnes qui cherchent à s’y installer, sans parler des coûts sociaux liés à la construction de banlieues encore plus insoutenables basées sur la vente de voitures toujours plus inabordables. La solution est la manipulation officielle des marchés de la dette, des taux d’intérêt artificiellement bas et l’abandon du cadre de la solvabilité. Les conséquences involontaires incluent l’inflation des prix des logements et l’exposition des acheteurs de logements à une plus grande fragilité (risque) en cas de saisie. En fin de compte, le fait de soutenir les banques qui détiennent les prêts hypothécaires et leurs titres dérivés permet à ce jeu de tir malhonnête de continuer… jusqu’à ce qu’il s’arrête.
Une chose qui arrêtera tout cela sera la mort lente de l’argent, l’inflation, qui est en train de passer d’un spectre lointain à l’horizon à une condition ici et maintenant. Vous aurez beaucoup d’argent et cet argent deviendra de plus en plus sans valeur. Les autorités pensent probablement que c’est mieux politiquement que d’avoir des gens sans aucun argent, mais c’est en fait la même chose qu’on décale dans le temps pour tromper tout le monde. Les gouvernements aiment l’inflation car cela réduit le coût nominal de la dette – sauf qu’aujourd’hui, la dette publique est tellement gigantesque que rien ne pourra y remédier, et pendant ce temps, ils sont très occupés à aggraver la situation de la dette en donnant autant d’argent nouvellement emprunté que la situation l’exige pour maintenir l’illusion d’une économie qui fonctionne.
Quoi qu’il en soit, à mesure que la période inflationniste avance, les gens remarquent que leur argent ne leur permet pas d’acheter ce dont ils ont besoin, et ils s’agitent, peut-être dangereusement. Dans le processus, le gouvernement commence à paraître incompétent, en plus de la perception habituelle qu’il est corrompu, et avant que vous le sachiez, la légitimité glisse à travers des fissures grandissantes dans le sol. Jusqu’à présent, les autorités ont réussi à monter les citoyens les uns contre les autres, et la mauvaise volonté déclenchée a été spectaculaire. Mais les mèmes de « suprématie blanche » sont si manifestement malhonnêtes qu’ils n’ont réussi qu’à mettre en colère l’importante population blanche qui lutte désespérément pour rester employée, logée, mobile et capable d’élever des enfants qui ne sont pas rendus fous.
La situation du coronavirus n’est pas aussi rassurante. Il ne reste plus qu’une vague de maladie grave avant que ce qui reste de cette économie vaporeuse ne s’effondre. Une tendance émergente suggère que des taux de vaccination plus élevés pourraient générer plus efficacement des itérations nouvelles et améliorées de la maladie – au moment même où le gouvernement tente de vendre plus agressivement la vaccination au public. Le public remarque également les statistiques alarmantes, et beaucoup ne sont pas convaincus que les vaccins sont même des vaccins au sens habituel du terme, mais plutôt des expériences exotiques insuffisamment testées et employées désespérément contre quelque chose qui ressemble de plus en plus à une arme biologique dont le gouvernement lui-même a été le complice de la création.
Mon État de New York est censé déconfiner aujourd’hui. Qui n’a pas envie de revenir à la « normale » ? Mais qui n’est pas un peu anxieux à l’idée que se mélanger normalement avec d’autres personnes ne va pas recommencer tout le cycle ? Et, de toute façon, qui ne se demande pas si la normalité fait vraiment partie du passé et a disparu dans le rétroviseur ? Alors que le mème plein d’espoir qui circule sur Internet annonce que la tempête est terminée, nous ne voyons pas la grosse tempête historique qui tourbillonne autour de nous car nous ne sommes que dans l’œil.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé, relu par Wayan, pour le Saker Francophone
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