La religion
Jacques Debronckart
Il m’a fallu des années et c’est long
Pour ôter de moi toute religion
Ce que c’est quand même que les habitudes et la trouille
Peur de déplaire à sa famille
Peur déjà de supporter sa dernière heure
Sans qu’aucun espoir d’un monde meilleur ne gazouille
Enfin j’en suis sorti et c’est tant mieux mais voilà que mon fils
Ouvre les yeux ne demandant qu’à croire aux merveilleux Évangiles
Qu’il me pardonne de lui dégonfler son Superman pour bande dessinée
Faudra vivre sans lui, tant pis si c’est moins facile
Des Jésus depuis le début des temps
il y en eut plus d’un heureusement
À vouloir nous sortir de notre banc de galère
À prêcher l’amour à prêcher la foi
Par des miracles épater le bourgeois
Et alors, je ne vois là rien d’extraordinaire
Il guérissait les malades et puis quoi
Des guérisseurs j’en connais deux ou trois
Dont la mère n’était pourtant pas immaculée
Ton Jésus range le chez les héros
Admire-le sans chanter de credo
Et des églises ne va pas croire aux contes de fée
Et puis quand tu seras sorti de là
Ne tombe pas de Charybde en Sylla
Tu sais tous les prêtres ne donnent pas le baptême
Il y en a qui hurlent garde à vous
D’autres prolétaires unissez-vous
Mais regarde-les de près ce sont tous les mêmes
Des gens qui veulent t’apprendre à penser
Rien que par réflexe conditionné
À marcher au pas en brandissant des emblèmes
Méfie-toi des rouges des blancs et des noirs
Ne cotise pas chez les marchands d’espoir
Vis ta vie tout seul écris ton histoire toi-même
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Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec