Rémy Daillet-Wiedemann est visé par un mandat d’arrêt international. Mais c’est sa situation administrative en Malaisie qui est à l’origine de son arrestation.
Nouveau rebondissement dans l’enquête sur l’enlèvement de la petite Mia, 8 ans. Rémy Daillet-Wiedemann, un Français installé en Malaisie depuis plusieurs années, et soupçonné d’avoir influencé les personnes mises en cause dans l’enlèvement de la fillette, a été arrêté par les autorités locales ce week-end. Non pas en exécution du mandat d’arrêt international lancé contre lui par la justice française le mois dernier, mais pour un « problème de visa ».
Une source judiciaire a confirmé au Parisien-Aujourd’hui-en-France que Rémy Daillet-Wiedemann que son visa touristique n’était plus valable et que les autorités malaisiennes le détenaient pour cette raison. Reste à savoir si cette mesure pourrait constituer la première étape de son retour en France, où les magistrats et les gendarmes en charge de l’affaire de l’enlèvement de la petite Mia l’attendent de pied ferme. Le nom de Rémy Daillet-Wiedemann a été cité à plusieurs reprises par les membres du commando qui ont enlevé la fillette, comme une référence idéologique qui les aurait encouragés, directement ou indirectement, à soustraire l’enfant à sa grand-mère maternelle.
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Rémy Daillet-Wiedemann, 54 ans, ex-président du MoDem de Haute-Garonne à la fin des années 2000 (il a été exclu du parti de François Bayrou en 2010) et fils de Jean-Marie Daillet (ex-député UDF), n’est pas un inconnu des services de renseignement. Dernièrement, son nom est apparu dans l’enquête sur l’attaque d’une gendarmerie commise à Dax (Landes), en novembre 2020. Après avoir défoncé le portail d’entrée de la gendarmerie à l’aide de son véhicule, l’auteur des faits, souffrant de problèmes psychiatriques, avait expliqué son passage à l’acte par l’influence exercée sur Internet par Daillet-Wiedemann.
L’été dernier, le même Daillet-Wiedemann, abrité derrière un pseudonyme, s’était félicité sur les réseaux sociaux de l’inscription de tags négationnistes sur une stèle mémorielle d’Oradour-sur-Glane (Haute-Vienne). Dans ce village pris d’assaut par les SS en juin 1944, les hommes avaient été mitraillés, les femmes et les enfants enfermés et brûlés dans l’église. Depuis lors, « RDW » faisait l’objet d’une note bleue (simple recherche d’informations) Interpol émise à la demande des gendarmes de l’Office central de lutte contre les crimes contre l’humanité (OCLCH).
Une figure de la sphère complotiste
En dehors de ces deux épisodes récents, l’homme s’impose depuis plusieurs années comme l’une des figures majeures de la sphère complotiste francophone. Ses vidéos sont vues par plusieurs centaines de milliers d’internautes et la pandémie de Covid-19, terreau de nombreux fantasmes, a encore accru sa popularité.
À la tête d’un site Internet où son nom apparaît noir sur blanc dans l’adresse de contact, il défend notamment un programme intitulé « Appel au renversement du gouvernement de la République française ». Une sorte de coup d’État « pacifique et populaire » qui vise, au-delà des membres du gouvernement, l’éviction d’une partie du personnel politique et judiciaire, ainsi que la mise à pied des forces de l’ordre.
Dans l’affaire Mia, il apparaît que les hommes de « l’opération Lima » n’étaient pas en contact direct avec Lola Montemaggi, la maman, en amont du rapt. En garde à vue, ils ont déclaré avoir reçu « une commande », commande qui émanerait de Daillet-Wiedemann et qui aurait transité via un dénommé « Bouga », un quadragénaire domicilié dans le Doubs.
Source : Le Parisien
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