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par Nicolas Bonnal.
« On aurait dit des grosses bêtes bien dociles, bien habituées à s’ennuyer. » ~ « Le Voyage »
La dictature sanitaire a renforcé la tendance lourde à l’extermination des nations, des cultures et des traditions. L’unification parfois folle et aberrante des politiques de santé au détriment de la santé des nations a bien renforcé ce « capitalisme totalitaire » (Bernanos) et anglo-saxon dont le but est le meurtre du monde par le lit social-impérialiste de Procuste de la mondialisation. Les persécutions et la dérive autoritaire des soi-disant démocraties occidentales et de l’Europe de la monstrueuse Van Der Leyen (descendante de nazis et d’esclavagistes tout de même, voyez Wikipédia) ne connaissent plus de limites et n’en connaitront plus, si nous n’y mettons un terme, d’une manière ou d’une autre.
Liquéfaction des nations, des sexes, des religions (avec la bonne volonté papiste c’est entendu) d’un côté, renforcement du terrorisme sanitaire et administratif de l’autre, le tout pour créer ce paradis infernal dont rêvent nos utopistes depuis des siècles (voyez le grand livre de Mattelart qui détaille bien la montée séculaire de cette utopie planétaire). L’alliance de la finance, du capital, des administrations et des médias sous contrôle rendent cette opération de magie noire apparemment imparable.
Cette dénonciation a souvent été l’apanage de gens de droite comme Céline ou Bernanos. Comme je l’ai montré c’est dans la « Conclusion des mémoires d’outre-tombe » que résonne le premier appel à la mobilisation politique et spirituel contre le monde moderne. Dans mon livre sur Céline j’ai établi un aparallèle entre les dénonciations souvent incomprises de Céline et les meilleurs chapitres du surprenant « Loup des steppes » de Hermann Hesse, qui lui aussi se déchaîne contre l’entrée en vigueur d’une civilisation basée sur la consommation, l’abrutissement et la massification ; j’ai nommé la civilisation américaine, pas la première qui a ses défauts et ses qualités comme toutes (qui va jeter la pierre à Poe, Melville, Frank Lloyd Wright ou Charles Ives ?) mais la deuxième celle de l’écrasement des identités de tout ordre, et qui réunit le monde sous le grand étendard (standardisation) de la consommation. C’est la révolution hollywoodienne si l’on veut, celle que célèbre Bernays dans un livre célèbre que j’ai maintes fois évoqué.
Elle apparait dans les années vingt et commence à gêner des gens plus à gauche, et même des « juifs cosmopolites » comme Stefan Zweig l’alors l’écrivain le plu dans le monde, et qui avant de devenir un nostalgique furieux (voyez l’admirable « Monde d’hier ») tente de dénoncer cette uniformisation/américanisation du monde et de nous donner les moyens (toujours plus difficiles) d’y échapper.
C’est dans une dissertation que Zweig dénonce en 1926 cette entropie du monde moderne. Il voit deux choses : cette menace est américaine, et elle menace l’Europe, qui est encore le continent de la variété et des nations – aujourd’hui un conglomérat affairiste et russophobe. Zweig :
« Une impression tenace s’est imprimée dans mon esprit : une horreur devant la monotonie du monde… Nous devenons les colonies de la vie américaine, de son mode de vie, les esclaves de la mécanisation de l’existence … »
Certes cette américanisation peut aussi enchanter les imbéciles ; mais Zweig voit dans cette américanisation une tendance lourde à la servitude volontaire. À la même époque Céline parle de ce troupeau américain de bêtes dociles, bien habituées à obéir. Un coup de woke et de Biden, de masque et de vaccin ?
Zweig : « Pour les âmes serviles tout asservissement parait doux et l’homme libre sait préserver sa liberté en tout lieu… Le vrai danger pour l’Europe me parait résider dans le spirituel ».
La Boétie parlé comme Chrysosotome des boissons, des tables et des spectacles pour abrutir les masses (voyez le passage sur les origines lydiennes du mot ludique) ; et Zweig de noter :
« La plupart des gens ne s’aperçoivent pas à quel point ils sont devenus des particules, des atomes d’une violence gigantesque. Ils se laissent ainsi entrainer par le courant qui les happe vers le vide ; comme le disait Tacite : « Ruere in servitium » ils se jettent dans l’esclavage ; cette passion pour l’autodissolution a détruit toutes les nations… »
La dissolution ici en Espagne comme en France (où l’on a pas besoin de déconstruire une histoire qui n’est plus enseignée depuis des décennies, pas vraie ?) de la nation est notoire. Et on ne parlera pas de l’Allemagne et du reste.
Zweig ajoute sur ce renforcement à la passivité (le masque étant un vêtement à la mode comme les autres maintenant) :
… Cette uniformité enivre par son gigantisme. C’est une ivresse, un stimulant pour les masses, mais toutes ces merveilles techniques nouvelles entretiennent en même temps une énorme désillusion pour l’âme et flattent dangereusement la passivité de l’individu. Ici aussi comme dans la danse, la mode et le cinéma, l’individu se soumet au même gout moutonnier, il ne choisit plus à partir de son maître intérieure mais en se rangeant à l’opinion de tous… Conséquences : la disparition de toute individualité, jusqu’à dans l’apparence extérieure. »
La conclusion de Zweig :
« Le fait que les gens portent tous les mêmes vêtements, que les femmes revêtent toutes la même robe et le même maquillage n’est pas sans danger : la monotonie doit nécessairement pénétrer à l’intérieur. Les visages finissent tous par se ressembler parce que soumis aux mêmes désirs… Une âme unique se crée, mue par le désir accru d’uniformité, et la mort de l‘individu en faveur d’un type générique ».
Et à l’époque ou un serviteur de la Bête comme Bernays, encense ce monde de la manipulation et de l’uniomisation, Zweig écrit :
« Séparons-nous à l’intérieur mais pas à l’extérieur : portons les mêmes vêtements, adoptons tout le confort de la technologie, ne nous consumons pas dans une distanciation méprisante, dans une résistance stupide et impuissante au monde. Vivons tranquillement mais librement, intégrons nous silencieusement et discrètement dans le mécanisme extérieur de la société, mais vivons enfin en suivant notre seule inclination, celle qui nous est la plus personnelle et gardons notre propre rythme de vie… »
Zweig lutte contre l’empire (le monde moderne donc). Ce n’est pas un hasard s’il se rapproche d’une autre machine à niveler, l’empire romain, dont le résultat fut de rendre les hommes sots (voyez nos réflexions sur Hollywood et l’idiocratie) pour des siècles. Il se rapproche donc notre écrivain de Sénèque qui note (Lettre à Lucilius, V) : « Ayons des façons d’être meilleures que celles de la foule, et non pas contraire (Id agamus ut meliorem vitam sequamur quam vulgus, non ut contrariam…) ».
C’est que Sénèque aussi avait en tant que penseur fort à faire avec son empire…
On peut trouver le texte en bilingue de Zweig aux éditions Allia, pour une somme dérisoire.
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