Par Moon of Alabama – Le 26 mai 2021
Voici d’autres informations sur l’incident touchant la compagnie Ryanair, en Biélorussie, et sur l’arrestation de Roman Protasevich, un agent œuvrant pour la politique de « changement de régime ».
Nous commencerons par ce dernier.
Les sympathiques portraits de Protasevich dans le New York Times et le Guardian ne sont intéressants que pour ce qu’ils omettent de dire.
FOIA Research et The Canadafiles ont produit des articles très bien documentés et beaucoup plus complets sur lui. Ils renvoient à une montagne de preuves sous la forme de publications sur les médias sociaux, de photos et de vidéos qui étayent leurs conclusions.
On y apprend que Protasevich est membre depuis longtemps de la milice fasciste « Young Front », au Belarus. Il a combattu aux côtés du bataillon néo-nazi Azov dans la guerre civile ukrainienne post-Maidan.
Voici une photo de Protasevich, en 2017, de lors d’une audience au tribunal biélorusse.
Voici Protasevich, en 2015, sur la couverture du magazine de recrutement « Soleil noir » du Bataillon Azov.
Voici Protasevich lors d’une parade du bataillon Azov (vidéo de l’événement).
D’autres photos proviennent des comptes de médias sociaux de ses amis. Elles le montrent toutes en tenue de combat, avec les insignes et les armes d’Azov. Certains affirment que Protasevich ne travaillait que comme journaliste pour un journal azovien. Cela semble être faux. Son père a confirmé que son fils avait « combattu » dans le Donbass. Le leader d’Azov, Andriy Biletsky, a confirmé que Protasevich a combattu avec eux dans le Donbass et qu’il a été blessé.
Ni le NYT ni le Guardian ne mentionnent la position idéologique de Protasevich ou son implication avec les néo-nazis d’Azov. Le London Times avait initialement rapporté que Protasevich était impliqué dans Azov, mais a ensuite silencieusement retiré ce passage de son article.
Un autre point que les médias « occidentaux » n’ont pas abordé est que Protasevich est depuis longtemps à la solde de divers médias de propagande financés par les gouvernements « occidentaux » :
Après avoir été arrêté pour hooliganisme, Protasevich est parti à Prague, en République tchèque, en décembre 2017, et a commencé à s'intégrer officiellement dans la sphère médiatique impérialiste. En 2017-18, Protasevich fut un boursier Vaclav Havel en journalisme, à Prague, pour le média de changement de régime financé par les États-Unis qu’est Radio Free Liberty/Europe. le 31 août 2018, quatre mois après un séjour d'une semaine au département d'État américain, Protasevich a commencé à travailler pour une radio biélorusse financé par l'USAID, l'Euroradio.fm. En décembre 2019, il démissionne de ce poste et, en mars 2020, annonce son nouvel emploi ; rédacteur en chef de Nexta, une chaîne de messagerie Telegram couvrant l'actualité biélorusse, basée en Pologne et financée par l'étranger. Stepan Putila, l'associé de Protasevich chez Nexta, a travaillé pendant des années chez Belsat, qui est financé par le ministère polonais des Affaires étrangères depuis 2007, avant de s'engager étroitement avec Nexta. Nexta a joué un rôle clé dans l'organisation de manifestations pro-coup d'État en Biélorussie pour supporter la candidate soutenue par l'Occident, Sviatlana Tsikhanouskaya, qui n'a obtenu que 11 % des voix, tout en affirmant, sans preuves, que l'élection a été truquée en faveur de Loukachenko, rôle joué en parallèle avec des militants financés par la NED, l'organisation chargée de changer le régime en Biélorussie.
La visite de Protasevich à Washington DC, en 2018, est particulièrement intéressante :
Le 20 avril 2018, il s'est rendu à Washington via Bruxelles. Le 23 avril 2018, il a posté une photo avec le sous-titre "La semaine la plus importante de ma vie commence." Le même jour, il a posté une photo de lui à l'intérieur du département d'État américain, en déclarant "Je n'ai jamais fait autant de rencontres importantes et intéressantes de ma vie. Fatigué mais très heureux". À DC, il a rencontré une autre créature de marécage chargée des changements de régime, l'Américain d'origine ukrainienne, Gleb Zhavoronkov.
Quelqu’un devrait demander au Département d’État ce qu’il pense des habitudes vestimentaires de Roman Protasevich.
Volodymyr Ishchenko @Volod_Ishchenko - 13:20 PM - 26 mai 2021 Le selfie de Protasevich portant une marque explicitement néo-nazie, Sva Stone. Il est extrêmement improbable que l'on puisse porter ces t-shirts sans être un "insider".
Ni le NYT ni le portrait du Guardian ne mentionnent le fait que Protasevich est employé par des médias financés par l’Occident pour favoriser un changement de régime, ni sa visite au Département d’État.
Ce n’est pas étonnant. Une récente offre d’emploi du New York Times pour un poste de correspondant à Moscou exigeait un parti pris russophobe extrême. L’article du Guardian a été co-écrit par Luke Harding, bien connu pour son parti pris russophobe, sa proximité avec le MI6 et ses reportages bidons :
Dans un livre récent, Luke Harding, journaliste d'investigation au Guardian, décrit comment M. Steele avait envoyé son "collecteur" [Danchenko] pour approcher subrepticement un courtier immobilier, Sergei Millian, qui était une figure périphérique dans la saga Trump/Russie. "Millian a parlé longuement et en privé avec cette personne, la croyant digne de confiance - une âme sœur", a écrit M. Harding. Mais le problème pour M. Harding, qui est proche de M. Steele et de M. Simpson, est qu'il a écrit ces lignes avant la publication de l'interrogatoire de M. Danchenko par le FBI. Dans cette interview, le collecteur a déclaré que lui et M. Millian avaient pu se parler brièvement au téléphone, mais que les deux hommes ne s'étaient jamais rencontrés. Harding n'a pas répondu aux demandes de commentaires.
Le fait que le London Times ait silencieusement supprimé de son article la relation Protasevich-Azov, qui est pourtant bien documentée, laisse supposer que le gouvernement britannique a émis une notice de type D pour ordonner de cacher ce fait.
Moon of Alabama
Traduit par Wayan, relu par Hervé, pour le Saker Francophone
Source : Lire l'article complet par Le Saker Francophone
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