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par Christelle Néant.
Depuis l’arrestation de Roman Protassevitch à Minsk après l’atterrissage d’urgence du vol Ryanair où il se trouvait, une véritable bataille pour sa réputation a été lancée entre la Biélorussie et l’Occident, entre autre pour savoir s’il a ou non combattu pour le bataillon néo-nazi Azov dans le Donbass.
Côté russe et biélorusse très vite certains ont pointé du doigt que Roman Protassevitch avait combattu au sein du bataillon néo-nazi Azov au début du conflit dans le Donbass. Ce que médias occidentaux et même certains Ukrainiens, comme Andreï Biletski, l’ancien commandant du bataillon Azov, ont nié.
Sur son blog hébergé sur le site Ukraïnskaya Pravda, Biletski nous explique en effet que Protassevitch était bien avec le bataillon Azov dans le Donbass, mais prétendument en tant que « journaliste ».
« Je vais immédiatement mettre tous les points sur les « i ». Oui, Roman s’est vraiment battu avec Azov et d’autres unités militaires contre l’occupation de l’Ukraine. Il était avec nous près de Chirokino, où il a été blessé. Mais son arme en tant que journaliste n’était pas un fusil mitrailleur, mais les mots, » a écrit Biletski.
Sauf que le problème c’est qu’on a beau chercher sur Internet, impossible de trouver un article signé de sa main concernant la guerre dans le Donbass. Plutôt bizarre.
C’est alors qu’est apparue la couverture du 15e numéro du magazine du bataillon néo-nazi Azov, sur laquelle on voit clairement Protassevitch poser en uniforme, l’arme à la main !
Là ce fut l’affolement général côté occidental, il fallait absolument sauver le soldat Protassevitch en prouvant qu’il n’était pas un mercenaire néo-nazi, et lui éviter de finir comme Navalny dont les positions politiques d’extrême droite lui avaient valu de perdre son statut de prisonnier politique auprès d’Amnesty International (avant de le retrouver après un changement de direction approprié), et sa réputation.
Pour une mission aussi difficile, c’est Bellingcat et ses affidés comme The Insider (basé en Russie) qui ont été mis sur l’affaire.
C’est d’abord Michael Colborne, un « journaliste » de Bellingcat qui a lancé l’opération « il faut sauver le soldat Protassevitch » en essayant de prouver que s’il était bien membre du bataillon néo-nazi Azov, il l’était seulement en tant que journaliste.
1/3 I wrote yesterday (or earlier today, for those in US/CA) that « there’s no firm evidence [Roman] Protasevich had any Azov ties »
But thanks to @kooleksiy‘s sleuthing, some of that « firm evidence » I was seeking has arrived; he spent time with them as a journalist in 2014/15 https://t.co/4K6tPRr4nQ
— Michael Colborne (@ColborneMichael) May 25, 2021
Certains émettent alors l’hypothèse que la photo de couverture a été trafiquée pour ajouter le visage de Protassevitch. Mais très vite on retrouve une archive du fichier PDF publié le 8 juillet 2015 sur une page d’Azov hébergée sur le réseau social VK ! Il n’y a aucun doute la couverture est donc bien authentique !
Le lendemain, The Insider tente une autre approche et publie un article prétendant que l’homme qu’on voit sur la photo de couverture n’était pas Protassevitch mais un autre soldat, mort depuis lors, Andreï Snitko.
Mais entre temps un paquet d’autres photos et vidéos sont sorties des placards, et entre autre du téléphone même de Protassevitch, qui prouvent de manière indéniable qu’il a bien combattu au sein du bataillon néo-nazi Azov.
On y voit Protassevitch en uniforme avec chevron du bataillon, l’arme à la main et un paquet de chargeurs pour son fusil mitrailleur dans le gilet pare-balles ! Drôle d’accoutrement pour un « journaliste » ! On le voit aussi dans une vidéo et des photos prises lors d’une parade du bataillon Azov à Marioupol ! Depuis quand les journalistes défilent lors d’une parade militaire ???
Lors d’une manifestation en faveur de la Biélorussie, le père même de Protassevitch avait admis que son fils avait combattu dans le Donbass.
« Des dossiers ont été déposés contre mon fils dès 2014, alors qu’il se trouvait sur le territoire du Donbass et qu’il combattait aux côtés de l’armée ukrainienne », avait alors déclaré son père qui s’est rétracté bien sûr une fois son fils arrêté à Minsk.
Devant les preuves qui s’accumulent très rapidement, The Insider supprime purement et simplement l’article, mais trop tard. Une archive a été conservée, montrant les efforts de ce « média » affidé de Bellingcat pour tenter de blanchir Protassevitch.
Le coup de grâce est venu de Protassevitch lui-même. En effet, en septembre 2015, il avait donné une interview au média Nacha Niva. Sa tête est cachée sur la photo illustrant l’article mais il n’est pas difficile de reconnaître la photo de Protassevitch trouvée dans son téléphone !
Dans l’interview, Protassevitch y est surnommé « Kim ». Il y raconte qu’il a été blessé près de Chirokino, ce qui colle avec les autres éléments de la biographie de Protassevitch. Il y dit aussi qu’il combat en Ukraine parce qu’il a des ancêtres ukrainiens, qu’il déteste les communistes et la Russie qui est le successeur de l’URSS, et pour « arrêter la horde russe de Poutine » avant qu’elle s’en prenne à la Biélorussie. Il raconte même son premier combat et son premier tir ! Drôle de journaliste décidément.
Vient alors l’argument classique « oui mais ils ne sont pas tous néo-nazis chez Azov ».
Problème une autre photo de Protassevitch prouve qu’il est bien un néo-nazi. Sur cette photo on le voit clairement (à gauche) porter un t-shirt de la marque Sva Stone arborant quatre svastikas !
Cette marque est un soutien actif des bataillons néo-nazis Azov et Secteur Droit, comme on peut le voir sur cette affiche.
La marque vend des t-shirts au nom explicite comme « sang pur » ou « sekira perouna » (le nom d’un groupe de musique néo-nazi), ainsi que les gilets « blitzkrieg », ou « Romper Stomper » (nom d’un film à propos d’un gang de skinheads néo-nazis de Melbourne), etc.
En clair Roman Protassevitch n’est ni un gentil garçon venu apporter la démocratie en Biélorussie, ni un journaliste, mais un ancien combattant du bataillon néo-nazi Azov, qui adhère à l’idéologie de ce bataillon, et voulait organiser un coup d’État violent façon Maïdan dans son pays d’origine. Décidément il faut croire que l’Occident n’arrive à recruter que des néo-nazis et des terroristes islamistes pour mener ses révolutions de couleur.
source : https://www.donbass-insider.com
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