Dans sa campagne électorale, Jo Biden avait promis que « les États-Unis s’engageraient à examiner soigneusement les décisions politiques prises sous l’Administration précédente contre Cuba », et que Washington était « déterminé » à réexaminer la décision de l’ancien président Donald Trump de désigner Cuba comme « État parrain du terrorisme ».
Mais plus de 4 mois après sa prise de fonction le 20 janvier dernier, Biden, qui a pourtant été le vice-président d’Obama, n’a strictement rien fait, ni même entrepris ! Il n’a absolument pas bougé d’un pouce pour soulager Cuba, prétextant que la réforme de la politique de Washington à l’égard de Cuba « ne faisait pas partie de ses priorités pour le moment ».
C’est une autre façon pour l’Empire yankee, peut-être moins brutale que celle de Trump, mais terriblement plus hypocrite et toute aussi ignominieuse, d’affirmer l’acharnement du tyran à maintenir des châtiments cruels contre le peuple cubain en raison de son choix politique et de son audace à ne rien céder depuis 60 ans, malgré les graves souffrances qu’il endure.
Alors que Washington continue d’étouffer économiquement le peuple Cubain par un blocus d’une incroyable cruauté, Biden ose, comme ses prédécesseurs, reprocher au gouvernement cubain de ne pas respecter les Droits de l’Homme. Il ne faut avoir ni honneur ni dignité, pour accuser Cuba de violation des Droits de l’Homme alors même que son administration exerce sur l’Île un blocus économique et financier soixantenaire féroce, et que pour cette raison, l’Île ne peut être considérée comme un pays libre.
Mais malgré un état de siège de 60 ans, Cuba figure aujourd’hui à la 17ème place au niveau mondial selon l’Indicateur de développement humain non économique (Santé, Éducation, Culture, Droits des Femmes, Droit des enfants, Droit à un logement, Élimination de l’analphabétisme, de l’extrême pauvreté, de la faim, etc…). C’est le pays en développement affichant les meilleurs résultats. Cuba peut ainsi sans difficulté administrer aux yankees, une leçon magistrale en matière de Droits de l’Homme.
En effet question Droits de l’Homme, les États-Unis n’ont aucune légitimité. Il suffit par exemple de regarder les résultats tragiques de leur incompétence dans le contrôle de la pandémie (Mortalité la plus forte, chômage de masse, couverture maladie quasi inexistante), le chaos politique causé par le désordre « démocratique » étasunien (la politique faussée par l’argent dénature et étouffe l’opinion publique, transformant les élections en un « one-man-show » de la classe riche), la discrimination raciale dont souffrent les minorités ethniques, la menace à la sécurité publique posée par la défiance envers l’ordre social, l’aggravation des inégalités sociales due à la polarisation croissante entre riches et pauvres (la misère s’est encore accrue dans les couches populaires) et les catastrophes humanitaires causées par les décisions étasuniennes de fouler aux pieds les règles internationales. Et je ne parle pas de la zone de non-droit de la base de Guantanamo, des massacres par armes à feu, etc… etc…
Pourtant, ils ne cessent de les invoquer en gesticulant et accusant tous les pays qui ne se soumettent pas à leur domination, de les violer systématiquement. Le but : faire oublier leur bilan désastreux, et donner en pâture à la naïveté populaire, les gouvernements qui leur désobéissent en les accusant des pires forfaits contre leurs peuples.
Voilà donc un pays, les Etats-Unis, qui persiste à poursuivre une politique particulièrement égoïste « America First » (« l’Amérique d’abord »), une politique isolationniste et unilatérale, à imposer des sanctions pour leur seul bénéfice et selon leur bon vouloir, à intimider et menacer des organisations internationales, des pays, à soutenir les pires dictatures, et à traiter avec cruauté les demandeurs d’asile ! Le voilà ce pays qui se permet de donner des leçons au monde entier ! Alors qui sont les plus grands fauteurs de troubles pour la sécurité et la stabilité mondiales, sinon les États-Unis ?
Nous devons témoigner notre reconnaissance aux efforts que fournit Cuba dans la défense des droits de l’être humain, malgré les terribles difficultés que représente le blocus yankee. Ça devrait être le principal motif de dénonciation de toutes les organisations qui, sur la planète, parlent des droits humains. En effet, malgré toutes les limitations, malgré tous les problèmes, l’important est qu’à Cuba, l’économie et la société n’ont qu’un seul objectif : l’intérêt général, l’intérêt de l’être humain et non le profit économique de quelques uns.
Monsieur Biden, chacun sait que vous étouffez Cuba parce que ce petit pays vous fait peur, parce que son choix de société, celui de son développement économique et humain risquent fort de vous donner tort, de contrarier durablement votre ancrage capitaliste libéral, de signifier au monde des exploités qu’une autre voie, celle qui privilégie l’être humain, est possible et viable, et de lui cheviller au cœur et au corps l’espoir d’y parvenir un jour. Toute autre allégation est mensonge et manipulation, donc nulle et non avenue !
C’est pourquoi, Monsieur Biden, si vous avez encore une once d’humanité en vous, un soupçon de discernement, le 23 juin prochain, votez pour la résolution que va défendre Cuba pour la 29ème fois consécutive à l’ONU ! Ne vous y opposez pas. Cette résolution juste est en faveur de la levée du blocus que votre Empire impose depuis 60 ans à un tout petit pays pacifique qui a eu l’outrecuidance en 1959 de s’émanciper et d’y rester fidèle à quelques miles de vos côtes.
Monsieur Biden, osez marquer l’Histoire, osez devenir populaire, osez devenir ce 23 juin, le président qui aura libéré tout un peuple, osez voter pour la levée de votre abject blocus ! Osez l’altruisme !
Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir