Pénurie de main-d’œuvre: Ottawa freine la relance économique

Pénurie de main-d’œuvre: Ottawa freine la relance économique

Christine Normandin, porte-parole du Bloc Québécois en matière d’Immigration, accompagnée de Louise Chabot, porte-parole en matière d’Emploi et d’Yves Perron, porte-parole en matière d’Agriculture, ont dénoncé la mauvaise gestion des dossiers de travailleurs étrangers temporaires par Ottawa, occasionnant du même coup d’importants problèmes de ressources chez un grand nombre d’entreprises et de PMEs québécoises, faisant déjà face à une importante pénurie de main-d’œuvre.

« Alors que la relance économique est sur toutes les lèvres, Ottawa ne fournit pas à la demande pour les entreprises qui ont besoin de main-d’œuvre étrangère, et ne priorise que le traitement des travailleurs jugés essentiels, laissant en plan un pan complet de l’économie. Tout en demandant aux entreprises de continuer à déposer leurs demandes de travailleurs étrangers temporaires, Ottawa avoue ne pas traiter en priorité ces mêmes demandes. Faute de main-d’œuvre, plusieurs entreprises se voient ainsi forcées à réduire leur capacité de production », a dénoncé Louise Chabot.

Certaines entreprises triplement pénalisées

Afin d’avoir accès à de la main-d’œuvre étrangère, les employeurs doivent d’abord débourser des sommes cossues afin de fournir des demandes d’évaluations attestant que les futurs travailleurs étrangers répondent réellement à un besoin. Les coûts liés à ces demandes dépassent les 1000$ par employé. Toutefois, en ne priorisant de son côté que les demandes pour les travailleurs dits essentiels, les autres demandes ont parfois le temps d’être échues ou ne sont tout simplement plus pertinentes lorsqu’on en vient à leur traitement et Ottawa refuse d’en rembourser les frais.

« Certaines entreprises sont triplement pénalisées : non seulement ont-elles déboursé des sommes inutilement pour le traitement de demandes, mais en plus de la perte de revenus associée à une activité ralentie faute de main-d’œuvre, certaines doivent aussi payer des pénalités lorsqu’elles n’arrivent pas à honorer leurs contrats », a déclaré Christine Normandin.

Une hausse des plafonds demandée par plusieurs

À la lenteur du traitement de ces dossiers s’ajoute la problématique du plafonnement du nombre de travailleurs étrangers. Dans plusieurs secteurs, les employeurs sont limités à ne recourir qu’à l’équivalent de 10% de main-d’œuvre étrangère par rapport à leur main-d’œuvre totale. C’est le cas du secteur de la transformation agroalimentaire, où la capacité d’expansion de nombreuses entreprises est limitée par ce plafond.

« Le monde de l’agroalimentaire souffre d’un manque de main-d’œuvre criant depuis déjà plusieurs années et le contexte de la COVID a empiré les choses. Dans certains cas, il ne s’agit plus de fonctionner à capacité réduite, mais bien de savoir si on va pouvoir fonctionner tout court. Le plafond de travailleurs étrangers doit être augmenté à 20% dans le milieu agroalimentaire, en concordance avec les demandes de l’industrie. Il en va de notre approvisionnement et de notre autonomie », a dénoncé à son tour Yves Perron.

Une nécessité de changement

Une entreprise sur deux refuse présentement des contrats en raison du manque de main-d’œuvre, et ce partout au Québec et dans tous les secteurs. Par sa mauvaise gestion, le gouvernement fédéral freine la relance économique. Le Bloc Québécois lui demande ainsi d’agir au plus rapide afin de traiter les demandes et répondre aux besoins des entreprises.

« Ottawa peut et doit rapidement recentrer la gestion de ses ressources. Il l’a d’ailleurs déjà fait dans le passé, en procédant à des embauches supplémentaires et en relocalisant certains employés dans des secteurs spécifiques. Il n’est pas normal que les PMEs québécoises aient à payer pour la mauvaise gestion d’Immigration Canada », a réagi Mme Chabot.

Il y a plus d’un an déjà, Québec annonçait son intention de rapatrier les programmes des travailleurs étrangers et de les gérer de façon exclusive.

« Le Bloc Québécois appuie cette revendication qui tombe sous le coup du gros bon sens, puisqu’elle permettrait non seulement de cesser le dédoublement déjà existant au niveau des démarches à effectuer, mais elle permettrait également une gestion beaucoup plus adaptée à la réalité territoriale et économique du Québec », a conclu Mme Normandin.

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