Le 5 novembre 1792, Robespierre se présente de nouveau à la tribune. C’est toute l’action de la Commune de Paris qu’il défend : “Citoyens, vouliez-vous une Révolution sans révolution ? Les insurgés doivent être regardés comme fondés de procuration pour la société toute entière. Si vous désavouez les moyens que nous avons employés pour vaincre, laissez-nous les fruits de la victoire ; reprenez votre Constitution et toutes vos lois anciennes, mais rendez-nous nos concitoyens qui sont morts pour la cause commune ! La sensibilité qui gémit presque exclusivement pour les ennemis de la liberté m’est suspecte. Cessez d’agiter sous mes yeux la robe sanglante du tyran, ou je croirai que vous voulez remettre Rome dans les fers.” Les applaudissements de la tribune et de la majeure partie de la Convention saluent Robespierre. En vain certains s’efforcent de se faire entendre, de limiter l’effet produit. Une foule immense l’acclame et lui fait cortège. C’est la réponse de la canaille aux honnêtes gens de la Gironde. »
Écrivain et musicologue, Jean Massin (1917-1986) publie la première édition de cette biographie en 1956. À la croisée des recherches universitaires et du souci de construire un récit accessible au plus grand nombre, ce livre s’impose très vite comme une référence, qui donne l’exacte mesure de la place occupée par Robespierre dans le processus révolutionnaire : celle, comme dit Massin, de « sentinelle de la Révolution ».
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