Les sept jours de confrontation qui déplacent les lignes d’un conflit enlisé

Les sept jours de confrontation qui déplacent les lignes d’un conflit enlisé

La quatorzième confrontation entre l’armée israélienne et les factions palestiniennes à Gaza dure depuis une semaine et semble avoir battu tous les records:

– Les factions palestiniennes à Gaza ont tiré en moyenne 430 roquettes par jour sur les villes et localités israéliennes, surpassant par cette cadence la moyenne achevée par le Hezbollah libanais lors de sa guerre de 2006 avec Israël et toutes les autres confrontations précédentes en Palestine.

– L’aviation de combat israélienne a été mobilisée dans sa totalité. Lors d’un seul raid aérien mené contre des tunnels souterrains à Gaza, 160 avions militaires étaient dans les airs. Le raid sur le domicile et les bureaux du Premier Ministre du Hamas, Yahia Al-Sinwar, à Khan Younes, 80 appareils F-16I Soufa et F-15 Raam ont participé aux frappes. Enfin lors du ciblage des deux plus grandes bases aériennes militaires israélienne par des roquettes palestiniennes, 210 aéronefs avaient décollé dans ce qui s’apparente à la plus grande opération aérienne depuis la Guerre du Liban.

Outre les raids aériens, les navires de guerre israéliens ont pilonné à l’artillerie navale et aux missiles les installations des commandos de la petite marine de l’aile militaire du Hamas. Les unités de plongeurs de combat, mis en place depuis sept ans, ont subi des pertes avoisinant les 84% des effectifs. Un drone submersible équipé d’une charge explosive de 50 kgs de cette unité perdue a été utilisé pour cibler le champ gazier de Tamar au large d’Ashkelon (Askalan). La censure militaire israélienne a évoqué cette opération.

Des combats au sol ont eu lieu sous terre dans une partie restreinte du réseau souterrain utilisé par les combattants palestiniens. Les forces spéciales israéliennes ont utilisé pour la première fois des robots souterrains et des automates mimétiques sous forme d’insectes. Les premières confrontations furent brèves mais extrêmement violentes. Le commandement militaire israélien a tenté de manipuler les médias internationaux en évoquant le début d’une phase terrestre pour achever une ruse de guerre. L’objectif visé était le regroupement des unités combattantes en certains points afin de permettre à l’aviation de les cibler. Ce fut un échec.

Aucun hélicoptère d’attaque n’a été utilisé à Gaza depuis le tir d’un missile Sol-Air portatif Sa-7 d’origine libyenne, cependant tous les aéronefs survolant Gaza ont utilisé des contre-mesures et des manœuvres évasives par précaution.

Les unités de lutte antichar du Hamas, doté du redoutable missile antichar 9M133-1 Kornet ont été dans l’incapacité de cibler les regroupements des blindés et de l’artillerie israélienne en de multiples points à la frontière avec Gaza. En infériorité numérique et ayant subi des pertes conséquentes lors des raids aériens, ces unités ont été occupées à tenter de débusquer d’éventuelles unités spéciales israéliennes après de multiples accrochages près de la ligne de séparation. Les pertes militaires israéliennes de ces opérations secrètes demeurent secret défense.

Tous les commissariats de police de la bande de Gaza ont été bombardés et détruits.

Toutes les agences bancaires de la bande de Gaza ont été ciblées. Les familles les plus riches de Gaza ont été sanctionnées par la destruction annoncée de leurs biens immobiliers. Si certains raids ont été annoncés par texto ou appel téléphonique automatique, ceux ayant frappé des cibles d’opportunité ou classés hautement importantes ne l’ont pas été.

Les bureaux présumés du Renseignement militaire du Hamas ont tous été ciblés.

Toutes les routes menant vers l’unique hôpital central de Gaza ont bombardés par des munitions spéciales. L’objectif était de détruire des tunnels souterrains mais ces raids ont entravé le transport des morts et des blessés civils vers l’hôpital.

L’artillerie et les chars israéliens se sont illustrés par la non précision de leurs tirs par rapport à ceux de l’aviation.

La centrale nucléaire de Dimona, les dépôts d’hydrocarbures d’Ashkelon et de Sderot, les champs gaziers offshore, deux oléoducs, un dépôt d’ammonium, trois bases aériennes, un dépôt de munitions, un site supposé de lancement de missiles nucléaires et une vingtaine d’autres sites industriels ont été la cible des roquettes palestiniennes. Toutes les roquettes tirées ne sont pas guidés.

Les israéliens affirment que le système Iron Dome a intercepté 90% des roquettes palestiniennes. Dans les faits et selon des sources concordantes, plus de 3000 roquettes ont été tirées à partir de Gaza et seules 210 ont été interceptées avec succès par ce système.

Pour la première fois, les factions palestiniennes ont dévoilé des roquettes d’une portée de 250 km et d’autres d’un calibre de 350 mm. L’une de ces roquettes s’est abattue sur un regroupement de militaires israéliens face à Khan Younes. La censure militaire israélienne a passé l’information à la trappe.

Le trafic aérien et maritime vers les principaux aéroports et ports d’Israël a été grandement affecté par cette confrontation. L’aéroport international de Ben Gourion a été fermé à la navigation aérienne et des milliers d’Israéliens demeurent bloqués en Europe et en Amérique du Nord.

Cette guerre à également démontré qu’Israël pouvait prendre le contrôle totale des moyens de communications , des réseaux GSM et 4G et interagir en temps réel via des bots avec des utilisateurs des réseaux sociaux, le plus souvent en les menaçant. Des internautes ont été bloqués avec un message signé de la part des renseignements électroniques israéliens selon lesquels ils sont identifiés et seraient bientôt mis en état d’arrêt. Cet aspect du conflit préfigure ce que sera l’avenir de l’Internet dans un futur très proche.

De source fiable, les deux parties recherchent un cessez-le-feu même si publiquement ils affirment vouloir poursuivre les opérations. Les israéliens semblent préoccupés par le manque de cibles peu dangereuses tandis que les factions palestiniennes veulent un cessez-le-feu rapide pour l’exploiter à des fins politiques. Les médiations internationales butent sur l’inclusion du statut de Jérusalem mais également sur des calculs de politique intérieure israélienne.

La menace d’un effondrement sociétal israélien est réel. La révolte des Arabes israéliens est de nature à refonder les bases d’un contrat social artificial depuis longtemps érodé. La montée des extrémismes menace d’un affrontement armé aux conséquences catastrophiques pour Israël.

Cette confrontation a replacé par dessus tout le statut de Jérusalem au centre du conflit israélo-palestinien après des années d’efforts, de guerres, de conflits hybrides et de chicanes juridiques et diplomatiques pour changer ce statut.

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