Réforme de la loi 101 : Réactions syndicales

Réforme de la loi 101 : Réactions syndicales

« Plusieurs de nos revendications historiques enfin entendues » – Denis Bolduc, secrétaire général de la FTQ

Près de 45 ans après l’adoption de la mythique Loi 101, l’État québécois se devait de remettre le dossier linguistique à l’avant-plan pour assurer la pérennité de notre langue commune. La FTQ tient à saluer le dépôt du projet de loi no 96, Loi sur la langue officielle et commune du Québec, et se réjouit de la volonté gouvernementale d’assumer par des mesures concrètes le rôle exemplaire que doit jouer l’État dans la promotion du français. La création d’un ministère de la Langue française et du poste de Commissaire à langue française indépendant, nommé par l’Assemblée nationale, ainsi que le renforcement des champs d’action de l’OQLF montre tout le sérieux du gouvernement en matière de promotion et de défense de la langue nationale du Québec.

« Il est rassurant de lire que le projet de loi du ministre prévoit que les travailleurs et travailleuses auront droit à un milieu exempt de discrimination ou de harcèlement relativement à l’usage du français. La mise en place de nouveaux moyens pour assurer la prédominance du français dans les milieux de travail nous permettra de donner un souffle nouveau aux comités de francisation. Nos revendications en matière de langue du travail ont aussi été entendues et les syndicats affiliés à la FTQ seront prêts à collaborer avec les employeurs pour la mise en place des programmes de francisation dans les entreprises de 25 employés et plus. Quant au renforcement des mesures pour contrer les exigences de bilinguisme souvent farfelues de certains employeurs, il était temps que l’on agisse pour arrêter cette lourde tendance », déclare le secrétaire général de la FTQ, Denis Bolduc.

Depuis plusieurs années, la FTQ réclame aussi que les travailleuses et travailleurs de compétence fédérale soient assujettis à la Charte de la langue française. Nous sommes heureux de constater que nos revendications ont porté fruit et nous demandons au gouvernement fédéral de collaborer rapidement dans la mise en place de cette mesure.

« Nous saluons également la mise sur pied de Francisation Québec, un guichet unique voué à la francisation des personnes immigrantes. Nous demeurerons cependant vigilants quant à l’accessibilité des programmes qui y seront offerts. Pour la FTQ, le succès de la francisation est lié à une offre de cours de français pendant les heures de travail et sur les lieux de travail. Les employeurs québécois auraient tout intérêt à constater qu’une francisation réussie de leurs nouveaux employés peut aussi agir sur la productivité. L’avenir du français au Québec est aussi tributaire de la francisation de ces nouveaux Québécois et Québécoises », ajoute Denis Bolduc.

« Enfin, nous nous réjouissons de voir apparaitre de nouvelles règles pour assurer la francisation des commerces de même que l’imposition de mesures pour freiner la baisse de la fréquentation scolaire dans les cégeps francophones », conclut le secrétaire général.

 

 

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CSN : Des mesures qui ont enfin du mordant

La CSN applaudit le dépôt du projet de loi sur la réforme de la loi 101 attendue depuis des mois et se réjouit à première vue de voir le gouvernement se pencher enfin sur le sort des travailleuses et des travailleurs francophones du Québec. « Il était temps qu’on arrête de jouer à l’autruche en refusant d’admettre la lente anglicisation de l’ensemble du Québec, et du Grand Montréal en particulier. Des mesures s’imposaient et nous sommes soulagés aujourd’hui de constater les efforts notoires du ministre Jolin-Barrette en ce sens », a souligné d’entrée de jeu le président de la CSN, Jacques Létourneau.

Exigence de l’anglais

L’un des principaux indicateurs de l’anglicisation est l’omniprésence des exigences en anglais dans les critères d’embauche. Malheureusement, peu de moyens étaient disponibles pour faire respecter le droit de travailler en français contenu dans la loi 101. Avec le projet de loi déposé aujourd’hui, l’employeur aura l’obligation de démontrer que le bilinguisme est absolument nécessaire avant de pouvoir en faire un critère d’embauche. « La réécriture des articles portant sur l’exigence d’une autre langue est un message clair envers les employeurs et les tribunaux : l’exigence du bilinguisme lorsqu’elle n’est pas justifiée n’a tout simplement pas lieu d’être », soutient le président de la CSN, Jacques Létourneau.

« Malheureusement, depuis quelques années, nous constatons une dérive de différents ministères à bilinguiser les emplois, enchaîne-t-il. Le ministère de la Santé et des Services sociaux est particulièrement un mauvais élève à cet égard. En effet, il n’est pas rare que certaines directions exigent le bilinguisme tous azimuts sans en démontrer le besoin concret. Espérons que les ministères comprendront le message envoyé aujourd’hui et qu’ils prendront les mesures nécessaires pour faire respecter la loi. »

Francisation

Le président de la CSN souligne par ailleurs que la francisation des lieux de travail et des personnes, particulièrement dans le Grand Montréal, a été trop souvent mise de côté. « La simple traduction des affiches au travail ne suffit pas à franciser les milieux. Le gouvernement doit valoriser, promouvoir et soutenir la francisation des travailleurs et des travailleuses ainsi que des cadres dans les PME et les grandes entreprises. En ce sens, la création de l’organisme Francisation Québec est une excellente nouvelle », ajoute-t-il.

 Jacques Létourneau est également satisfait de voir que le rôle des travailleuses et travailleurs sera enfin reconnu au sein des comités de francisation dans les grandes entreprises. « Ces comités, qui réunissent travailleurs et employeurs, aident les milieux de travail à trouver les meilleures solutions en matière de francisation. En y officialisant le rôle des travailleurs, ces comités deviendront de véritables mécanismes de valorisation de la langue française au travail. »

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