Le Bloc Québécois a déposé aujourd’hui une motion pour enjoindre le gouvernement libéral de renoncer à la tentation de tenir des élections « tant et aussi longtemps » que durera la pandémie. Le Bloc consacrera sa journée d’opposition à la Chambre des communes à cette proposition qui donne l’opportunité aux partis d’échanger sur le projet de loi C-19 du gouvernement libéral adopté sous le bâillon et sans débat plus tôt cette semaine, lequel établit les règles de la tenue d’une possible élection en contexte de crise sanitaire.
Au cours des derniers jours, le Bloc Québécois a soulevé l’incohérence des libéraux qui imposent un bâillon pour limiter les débats en Chambre et ainsi précipiter l’adoption du projet de loi C-19, tout en prétendant ne pas vouloir tenir d’élections dans les prochains mois.
« Tous les partis avaient convenu qu’ils ne voulaient pas d’élections durant la crise sanitaire; la priorité étant évidemment la santé et la sécurité de la population. Maintenant, si l’on ne fait pas d’élections durant la pandémie, nul besoin d’une loi établissant les règles sur la tenue d’élections en temps de pandémie. Si nous attendons que la pandémie soit contrôlée avant de tenir des élections, nous n’avons pas besoin d’une telle loi. Il y a, dans l’adoption précipitée de cette loi, une contradiction certaine entre l’intention annoncée et le geste », a souligné Yves-François Blanchet.
La motion du Bloc Québécois sera débattue aujourd’hui entre les députés et sera soumise au vote à leur retour en Chambre le 25 mai prochain. Cette proposition donnera l’opportunité à chacun des partis d’exprimer une position franche sur la tenue d’élections en temps de pandémie, d’ouvrir la discussion sur un sujet de nature hautement démocratique et d’en arriver à un consensus.
Voici le libellé de la motion. Que :
a) la Chambre rappelle au gouvernement que des élections générales se sont tenues en octobre 2019 et constate avec tristesse que plus de 1,3 million de Canadiens, dont près de 360 000 Québécois, ont été atteints de la COVID-19 et que près de 25 000 personnes en sont mortes;
b) de l’avis de la Chambre, tenir des élections en temps de pandémie serait irresponsable, et qu’il est de la responsabilité du gouvernement de tout mettre en œuvre pour éviter que les électeurs soient appelés aux urnes tant et aussi longtemps que durera cette pandémie.
« Il est démocratiquement essentiel que l’on puisse s’exprimer sur un enjeu aussi crucial et que nous puissions en arriver à une solution commune d’ici la fin de la session parlementaire. Il est clair que les Québécois ne veulent pas d’élections à court terme et le gouvernement doit agir en conséquence », a conclu le chef du Bloc Québécois.
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