Alors que la question des réfugiés a révélé le premier grand clivage au sein de son parti, le président américain s’est résolu à augmenter le nombre d’admissions dans le pays à 62 500 pour l’année en cours.
Après avoir jeté des milliers de candidats à l’asile sur les routes par ses promesses d’accueil massif, puis un rétropédalage qui lui a valu l’inimitié de l’aile gauche de son parti, Joe Biden a finalement augmenté l’accueil de réfugiés admis dans le pays en 2021. Le président américain Joe Biden a décidé le 3 mai de faire passer à 62 500 le nombre de réfugiés potentiellement admis aux États-Unis pour l’année en cours.
« Nous travaillons d’arrache-pied pour réparer les dégâts des quatre dernières années », a-t-il expliqué.
Cette décision, très attendue dans le camp démocrate, lui permet, un peu plus de 100 jours après son arrivée au pouvoir, de marquer sa rupture revendiquée avec Donald Trump, qui avait fixé un plafond historiquement bas de 15 000 personnes. Sous pression devant un flux ingérable de candidats à l’asile, le nouveau président avait à la mi-avril maintenu ce chiffre, provoquant un tollé à gauche.
La députée Alexandria Ocasio-Cortez, égérie de l’aile gauche du parti, avait dénoncé le 16 avril dernier sur Twitter un choix « absolument inacceptable ».
« Biden a promis d’accueillir les immigrés, et les gens ont voté pour lui sur la base de cette promesse. Conserver les politiques xénophobes et racistes de l’administration Trump […] est une erreur complète », avait-elle fustigé.
Le président démocrate de la commission des Affaires étrangères du Sénat, Bob Menendez, avait dénoncé un nombre « terriblement bas ». Il a salué la nouvelle annonce, y voyant « une étape importante » afin de protéger la « tradition » américaine de protection des réfugiés.
Pour l’année prochaine, le locataire de la Maison-Blanche a fixé un seuil de 125 000 réfugiés. Il a tout de même déclaré qu’il était peu probable que les États-Unis soient en mesure d’accueillir un total de 62 500 réfugiés d’ici le 30 septembre – fin de l’année fiscale actuelle – ou d’atteindre l’objectif de 125 000 admissions l’année prochaine.
Une sélection drastique des cas
Ce programme ne concerne que des réfugiés sélectionnés par les agences de sécurité et de renseignement américaines dans les camps de l’ONU à travers le monde pour être réinstallés aux États-Unis, essentiellement parmi les plus vulnérables.
Évoquant, début février, les « 80 millions de déplacés qui souffrent dans le monde », Joe Biden avait annoncé, comme il s’y était engagé en campagne, son intention de multiplier par huit le nombre de réfugiés qui pourraient être admis aux États-Unis.
Mais la situation aux frontières du pays a été confrontée à une pression massive de candidats à l’immigration et l’asile, ce qui a forcé les autorités américaines à changer de ton devant la situation.
« Je peux dire clairement : ne venez pas », avait déclaré Joe Biden en mars à l’attention des candidats à l’immigration. L’argument avancé depuis cette crise par l’administration Biden pour justifier sa gestion des flux en deçà du niveau escompté est l’état dans lequel système migratoire américain a été laissé par son prédécesseur
Sous le mandat de Barack Obama, 100 000 personnes étaient accueillies chaque année en moyenne.
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