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Alors que la situation actuelle au Tchad nécessite selon l’opinion publique un consensus solide pour éviter au pays de sombrer, les diverses parties ne semblent guère près d’accorder leurs violons. Entre la population excédée qui gronde, l’opposition qui crie au coup d’État, la rébellion qui a repris les armes devant le refus du Conseil national de Transition de négocier, et l’UA qui est divisée sur sujet, l’après Idriss Déby est plutôt mal engagé.
Il est néanmoins un acteur – et non des moindres –, dont l’implication que l’on sait décisive, est pourtant difficile à cerner. Oui, la France ne s’est pas cachée d’avoir soutenu militairement le défunt président tchadien, pas plus qu’elle ne cache son approbation du régime de transition. Présent aux obsèques, Emmanuel Macron a promis de ne laisser personne menacer le Tchad (militairement, Ndlr.).
Si les raisons officielles sont la lutte contre le djihadisme au Sahel ainsi qu’une amitié/coopération de longue date entre les deux pays, d’aucuns y perçoivent des effluves de Françafrique, affirmant que le Tchad est l’un des derniers véritables précarrés de la métropole en Afrique. Entre autres pour nourrir leur suspicion, les propos d’Idriss Déby lors d’une interview accordée mi-2017 à TV5 Monde.
L’ex-chef de l’État exprime alors des regrets quant à la mainmise française sur la gestion politique africaine. Ses mots sont sans équivoque vis-à-vis de ses amis : « …dans la politique africaine, la France intervient souvent, je le dis haut et fort. […] C’est toujours la France qui le fait, c’est toujours elle qui critique et c’est toujours elle qui est derrière (qui tire les ficelles, Ndlr.) ».
Évoquant à titre d’exemple la réforme constitutionnelle de 2005, il affirme que la France est l’une des raisons pour lesquelles elle a été effectuée, et qu’il ne l’a jamais voulue. « Le constitutionnaliste qui est venu ici, je ne connais même pas son nom. Moi j’ai refusé de changer la constitution, mais ils sont passés par d’autres moyens – puisqu’en Afrique, il n’y a rien de caché pour la France, c’est entre leurs mains – pour la changer ».
Des paroles qui, si elles sont véridiques, interpellent forcément quant à la souveraineté de l’État tchadien, plus importante que jamais au moment où son peuple a besoin de se fédérer derrière un gouvernement compétent, soucieux de ses intérêts et surtout ayant les coudées franches. À l’heure actuelle, qui tient réellement les rênes au Tchad ?
source : https://www.agenceecofin.com
Source: Lire l'article complet de Réseau International