Par James Howard Kunstler – Le 19 avril 2021 – Source kunstler.com
La représentante au Sénat Maxine Waters (D – Calif) l’a bien exposé vendredi soir lors d’une visite à Minneapolis, où elle est apparemment allée remuer une marmite de haine raciale qui était déjà en ébullition sans son aide, à la suite du meurtre accidentel du félon Daunte Wright qui a sauté sa caution (vol aggravé au premier degré, fuite devant la police et possession d’une arme de poing sans permis) : « Nous devons rester dans la rue », a crié Mme Waters à la foule rassemblée dans la banlieue de Brooklyn Center, « devenez plus conflictuels ! » Oui, exactement ce dont la ville endolorie a besoin, dans l’attente du verdict de cette semaine dans le procès de Derek Chauvin, à propos duquel elle a ajouté : « J’ai bon espoir… que nous obtiendrons un verdict qui dit coupable, coupable, coupable. Si ce n’est pas le cas, nous ne partirons pas ».
L’ancien policier Chauvin est accusé de meurtre au 2nd degré, meurtre au 3ème degré et homicide involontaire, tous fondés sur des degrés variables d’intention et d’imprudence dans la mort de George Floyd, le saint des peuples opprimés de renommée internationale qui est mort sous les genoux de M. Chauvin dans une vidéo indélébile partagée dans le monde entier en mai dernier. La vidéo a le statut d’une icône religieuse, dépeignant, comme elle semble le faire, la distillation vivante de l’expérience noire en Amérique : l’asservissement pur, sans mélange, haineux et meurtrier.
Le problème, c’est ce qui ne figure pas dans cette image indélébile : L’ingestion prodigieuse par M. Floyd du narcotique le plus dur au monde, le fentanyl, à un niveau susceptible de causer la mort, plus la méthédrine, plus le THC, en plus de l’obstruction à 90 % d’une artère coronaire, et d’autres cardiopathies, et la Covid-19, le tout selon le médecin légiste officiel. De plus, comme cela s’est produit lors de son arrestation, M. Floyd n’a pas suivi les instructions de la police et a agi de manière dangereusement déséquilibrée – un comportement susceptible de conduire à une contrainte policière, sous laquelle il est mort, paix à son âme.
C’est donc au jury qu’il reviendra de démêler tout cela, sous la menace d’être « jeté en pâture » (voir leur adresse personnelle divulguée) par l’organisation Black Lives Matter, et suite au règlement du procès de 27 millions de dollars intenté à la famille Floyd pour « mort injustifiée » par le conseil municipal de Minneapolis avant le début du procès. On pourrait même considérer les expressions publiques des leaders d’opinion et des politiciens noirs comme coercitives – mais alors la coercition est l’esprit qui anime la Wokery libérale, le souhait et la volonté de punir à tout prix.
Quoi qu’il en soit, le beau temps printanier qui règne dans tout le pays invite les jeunes et les gens énergiques à faire des cabrioles dans les rues après un hiver rigoureux et confiné. Les foules vont sortir, des choses vont brûler, des commerces vont être pillés (et détruits), et des gens vont être blessés. Il en sera ainsi pour deux raisons : les groupes de personnes suivent des scénarios sociaux et les sociétés autorisent tacitement l’expression de sentiments – dans ce cas, des sentiments de grief qui exigent rétribution et vengeance.
Ce qui est en fait en jeu ici, c’est de savoir si les Noirs d’Amérique veulent vraiment se joindre aux autres groupes ethniques présents sur le territoire pour former une culture nationale commune – c’est-à-dire un consensus sur le comportement, les cérémonies et les manières – ou s’ils préfèrent s’en écarter, s’y opposer ou détruire violemment ce qui en reste. La clé de ces questions est de savoir comment expliquer l’incapacité d’une grande partie de la population noire à prospérer malgré les victoires apparentes d’une longue campagne pour les droits civiques, les dépenses colossales d’argent des contribuables pour l’assistance, et la discrimination positive à profusion. Je l’expliquerais par l’influence maléfique d’un libéralisme blanc névrosé agissant sur l’ambivalence susmentionnée des Noirs quant à l’adhésion ou au maintien à l’écart de cette culture commune.
Le résultat, pour l’instant, est que le libéralisme blanc a donné à l’Amérique noire la permission d’agir de manière violente et destructrice, de désobéir à la loi, de s’opposer aux agents qui tentent de faire respecter la loi, et de justifier l’ensemble de ce comportement incivil au motif que le « racisme systémique » et la « suprématie blanche » sont les forces qui empêchent les Noirs américains de prospérer. Le scénario de tout ceci prévaut parce que le libéralisme ne peut expliquer autrement son propre échec à élever l’Amérique noire au cours de nombreuses années d’efforts sédentaires. Ils restent déçus, honteux et coupables, et se donnent névrotiquement la permission de soutenir l’hostilité et la haine des Noirs à l’égard des Blancs comme une forme d’autopunition. Le problème est que tous les Blancs américains ne sont pas des libéraux névrosés et qu’ils ne sont pas favorables à la poursuite de l’autopunition blanche.
La question qui se pose est de savoir combien de temps encore on va laisser ce scénario fou se dérouler. Il semble que le pays soit à peu près également partagé entre ceux qui sont favorables à la promotion de l’hostilité des Noirs et ceux qui ne sont pas enclins à se soumettre davantage. C’est aux dirigeants politiques américains de décider, et pour l’instant, ce sont les libéraux qui détiennent les leviers du pouvoir – le gouvernement, en substance, représentant la force brutale qui détermine la direction que prennent les choses. Et à la tête de ce gouvernement se trouve l’inerte et docile Joe Biden, qui semble avoir décidé pour lui.
Pour lui, les choses sont claires, le monde actuel se termine et un nouveau arrive. Il ne dépend que de nous de le construire ou de le subir mais il faut d’abord faire notre deuil de ces pensées magiques qui font monter les statistiques jusqu’au ciel.
Traduit par Hervé pour le Saker Francophone
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