Quand l’Occident a commencé à sérieusement mal tourner

Quand l’Occident a commencé à sérieusement mal tourner

par Pepe Escobar.

J’écris ceci du point de vue cynique/stoïque d’un nomade mondial du XXIe siècle.

Si nous avons besoin d’une date, commençons par Rome au début du Ve siècle.

Suivez l’argent. C’est à cette époque que les revenus des propriétés des temples ont été transférés à l’Église catholique – renforçant ainsi son pouvoir économique. À la fin du siècle, les dons aux temples étaient même interdits.

En parallèle, on assiste à une surenchère de destruction – via l’iconoclasme chrétien : depuis les croix gravées sur des statues païennes jusqu’aux bains transformés en églises. Se baigner nu ? Quelle horreur !

Très peu de choses ont survécu. Exemple : la fabuleuse statue en bronze de Marc-Aurèle à cheval, au Capitole (aujourd’hui au musée). Elle n’a survécu que parce qu’on a cru que l’empereur représenté était Constantin.

Le tissu même de Rome a été détruit – les rituels, le sens de la communauté, le chant et la danse (rappelez-vous que les gens baissent encore la voix en entrant dans une église).

Pendant des siècles, nous n’avons pas entendu les voix des dépossédés. Une exception est un texte du début du VIe siècle rédigé par un philosophe d’Athènes.

Il écrit que les chrétiens sont « une race dissoute dans toutes les passions, détruite par une auto-indulgence contrôlée, rampante et féminine dans sa pensée, proche de la lâcheté, se vautrant dans toutes les bassesses, avilie, se contentant de la servitude dans la sécurité ».

Si cela ressemble à une proto définition de la culture de l’annulation occidentale du XXIe siècle, c’est parce que c’est le cas.

Les choses allaient mal aussi à Alexandrie. Une foule chrétienne a tué et démembré la remarquable Hypatie, mathématicienne et philosophe. C’était la fin de l’ère des mathématiques grecques. Il n’est pas étonnant que Gibbon ait fait de l’assassinat d’Hypatie une pièce maîtresse de son ouvrage « Déclin et chute de l’Empire romain ».

Sous Justinien – empereur de 527 à 565 – la culture de l’annulation s’est attaquée au paganisme sans retenue. L’une de ses lois mettait fin à la tolérance impériale de TOUTES les religions, qui était en vigueur depuis Constantin en 313.

Si vous étiez païen, il valait mieux vous préparer à la peine de mort. Les enseignants païens – en particulier les philosophes – étaient interdits. Ils perdaient leur « parrhesia » : leur droit d’enseigner.

La « parrhesia » est une question extrêmement sérieuse : pendant MILLE ANS, c’était la définition de la LIBERTÉ DE PAROLE.

La première moitié du VIe siècle : c’est à ce moment-là que la liberté d’expression a été annulée en Occident.

Le dernier temple égyptien – à Isis, dans une île du sud de l’Égypte – a été fermé en 526.

La légendaire Académie de Platon – après 900 ANS d’enseignement – a été fermée à Athènes en 529.

Devinez où les philosophes grecs ont choisi de s’exiler.

LA PERSE.

C’était l’époque – au début du IIe siècle – où le plus grand stoïcien, Épictète, un esclave affranchi de Phrygie, admirateur de Socrate et de Diogène, était consulté par un empereur, Hadrien, et devenait le modèle d’un autre empereur, Marc Aurèle.

La tradition intellectuelle grecque ne s’est tout simplement pas éteinte en Occident.

Elle a été la cible de la CULTURE DE L’ANNULATION.

Pepe Escobar

source : https://vk.com/pepeasia

traduit par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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