par Christelle Néant.
Non seulement la dernière réunion du groupe de contact trilatéral fut loin d’être une réussite, mais en plus de l’avoir sabotée, l’Ukraine nous a offert à la sortie des commentaires sur les résultats de la réunion qui battent des records niveau mensonge.
Les 27 et 28 avril, avait lieu une nouvelle réunion du groupe de contact trilatéral, dont on espérait la signature d’un document précisant le fonctionnement du mécanisme de coordination entre la RPD, la RPL et l’Ukraine, afin de permettre une diminution du nombre de violations du cessez-le-feu.
Malheureusement, comme à son habitude, l’Ukraine a saboté de long en large cette réunion du groupe de contact trilatéral, et rajouté une couche de mensonge à la sortie.
Le sabotage a commencé dès le premier jour, lors de la réunion du groupe de contact trilatéral en charge des questions politiques. Pour rappel, après plusieurs sessions lors desquelles l’Ukraine refusait de participer aux réunions tant qu’une des représentantes de la société civile de la RPD était présente, un compromis avait été trouvé grâce à la pression de l’OSCE sur Kiev.
À l’issue de ce compromis, les réunions du groupe de contact trilatéral en charge des questions politiques avaient repris au format originel, c’est-à-dire plus de représentants de la société civile des deux côtés (RPD, RPL et Ukraine), seulement les officiels.
Mais il semble que le sabotage de ces réunions manquait trop à l’Ukraine, qui a décidé de ramener un de ses représentants de la société civile (M. Kazanski) à la réunion du 27 avril, en violation de l’accord trouvé plus tôt, histoire de faire perdre son temps à tout le monde.
Résultat la majeure partie du temps de négociation a été consacrée à des discussions avec le coordinateur de l’OSCE pour régler le problème de la violation par Kiev de l’accord conclu. Le représentant ukrainien a refusé toutes les options de compromis proposées par la délégation de la RPD et a même menacé de quitter la réunion si Maya Pirogova (la représentante de la société civile de la RPD qui posait problème à l’Ukraine) participait à la vidéo-conférence.
Le sabotage de la réunion du groupe de contact trilatéral de la part de l’Ukraine s’est poursuivi le lendemain, lors des discussions concernant les questions de sécurité. Lors des discussions concernant le fameux mécanisme de coordination, Kiev a tout fait pour ne pas avoir à mettre noir sur blanc que les parties responsables de la mise en œuvre du cessez-le-feu étaient l’Ukraine, la RPD et la RPL.
« Les médiateurs représentés par la fédération de Russie ont proposé aujourd’hui au niveau du groupe de contact trilatéral de s’entendre sur une déclaration visant à activer dès demain un mécanisme de coordination pour la vérification et la prévention des violations du cessez-le-feu prévu par les mesures de renforcement de la trêve du 22 juillet 2020 et bloqué par Kiev depuis l’automne 2020. Les républiques ont soutenu une telle initiative et ont souligné la nécessité de commencer immédiatement à détailler les dispositions spécifiées dans la déclaration afin de rendre le mécanisme aussi efficace que possible.
Cependant, les négociateurs ukrainiens, tout en saluant du bout des lèvres une telle initiative, ont en fait tout fait pour faire échouer l’accord sur un document réellement efficace, en recourant à leurs méthodes traditionnelles de substitution de langage de manière à remplacer une fois de plus les obligations de respecter le cessez-le-feu permanent par des cessez-le-feu temporaires incompréhensibles. Ce faisant, tout a été fait pour rendre les parties responsables du cessez-le-feu aussi vagues que possible », a déclaré la représentation de la RPD au sein du groupe de contact.
Afin d’avancer malgré la réticence de Kiev, les républiques et la fédération de Russie, ont proposé sept options différentes de texte de compromis.
« Mais, malheureusement, tout ce qui concerne les mesures réelles et constructives, l’Ukraine ne s’y intéresse pas – elle s’est inventé des lignes rouges virtuelles, au lieu de discuter de l’essence, elle s’est lancée dans la casuistique, a refusé toutes nos propositions, uniquement pour empêcher le texte du document d’indiquer clairement que les parties au conflit sont Kiev et les républiques. Nous concluons de ce comportement que l’Ukraine se sent parfaitement bien dans le cadre du lancement constant de slogans vides, sans signification et sans importance dans l’espace médiatique, alors que les activités productives pour assurer une paix durable dans le Donbass sont clairement tout en bas de la liste des priorités des autorités ukrainiennes », a conclu Natalia Nikonorova, la ministre des Affaires étrangères de la RPD.
L’Ukraine aurait pu se contenter de saboter la réunion du groupe de contact trilatéral, mais Kiev a décidé de rajouter les mensonges au sabotage, lors des commentaires de la délégation ukrainienne sur les non-résultats de la réunion. Des mensonges dénoncés par la représentation de la RPD au sein du groupe de contact.
Si le chef de la délégation ukrainienne, Léonid Kravtchouk, a déclaré que le texte de la « trêve de Pâques » n’a pas pu être approuvé par le groupe de contact trilatéral en raison de l’absence d’une compréhension claire des parties responsables de sa mise en œuvre, Alexeï Arestovitch est allé plus loin en prétendant que le représentant russe aurait déclaré que la RPD et la RPL ne faisaient pas l’objet de négociations.
Les deux déclarations sont des mensonges éhontés à plus d’un titre. Tout d’abord le but de la réunion n’était pas une « trêve de pâques » mais la signature d’un document sur le mécanisme de coordination devant permettre une réelle mise en œuvre du cessez-le-feu permanent et indéfini.
Deuxièmement, comme l’a souligné la représentation de la RPD au sein du groupe de contact trilatéral, « tout au long de la réunion, les représentants des républiques et ceux de la fédération de Russie ont insisté pour que le texte de la déclaration définisse clairement les républiques et l’Ukraine comme des parties au conflit directement responsables du respect de tous les accords de cessez-le-feu conclus de longue date ».
« Pendant plusieurs heures, les représentants ukrainiens se sont vus poser une question simple, à savoir pourquoi ils ont pris soin d’éviter de mentionner l’Ukraine et les républiques ensemble dans la déclaration sur le lancement d’un mécanisme de dialogue direct pour prévenir les violations du cessez-le-feu. Résultat, la seule réponse reçue a été une déclaration du représentant ukrainien selon laquelle le fait de ne pas mentionner Donetsk et Lougansk comme sujets d’interaction était « une question de principe » pour Kiev.
Ainsi, c’est le refus de principe de Kiev de reconnaître le fait évident que le conflit militaire qui dure depuis sept ans est entre l’Ukraine et le Donbass, qui a empêché un accord sur le texte final de la déclaration, qui aurait aidé l’Ukraine à mettre enfin en œuvre les accords conclus et signés il y a longtemps et à réduire l’escalade sur la ligne de contact, » a déclaré la représentation de la RPD.
Il n’y a donc pas de problème de compréhension, ni de déclaration délirante de la part de la Russie concernant les républiques populaires, mais un manque de désir de la part de Kiev d’appeler un chat un chat. Kiev veut signer un document non pas avec la RPD et la RPL mais avec la Russie, qui, je le répète, n’est pas partie au conflit. C’est là que le bât blesse.
En ayant cela en tête les propos de Zelensky sur la vitesse trop lente de la mise en œuvre des accords de Minsk, qui justifierait de modifier ces derniers, sonnent comme le summum de l’hypocrisie. Que l’Ukraine commence par envoyer ses commentaires sur le projet de feuille de route soumis par la RPD et la RPL il y a sept mois, et arrête de saboter sans cesse les réunions du groupe de contact trilatéral, et la vitesse de mise en œuvre des accords de Minsk augmentera considérablement.
source : https://www.donbass-insider.com
Source : Lire l'article complet par Réseau International
Source: Lire l'article complet de Réseau International