par Marie-France de Meuron.
Nous vivons dans un monde terriblement émissif, du moins dans nos contrées. Nous sommes sur un « programme psychique » nous poussant à faire et à avoir, nullement à recevoir ce que le corps, le cœur et la raison nous offrent, à savoir cet être qui traverse le temps et ses expériences évoluant à tout âge, se dirigeant vers la conscience du soi.
Et pourtant, notre dimension réceptive est disponible à chaque instant, il s’agit de nous y connecter, d’aspirer à faire ce retour vers l’intérieur de soi porteur de sens perceptifs à notre disposition si notre libre-arbitre le décide. Le petit enfant tout ingénu nous en donne un merveilleux exemple quand il contemple quelque chose ou quand il « sourit aux anges ». Il sait s’émerveiller devant un cadeau – et même déjà son emballage – qu’il reçoit.
Cette attitude intérieure spontanée est ensuite modifiée par les incitations des éducateurs qui transmettent forcément ce qu’ils ont acquis : « Cesse de traîner, dépêche-toi ! », « fais donc quelque chose », « Il faut y aller », « tu feras ça plus tard » et ainsi, peut à peu, l’enfant fabriquera des programmes réflexes. Certains pédagogues savent respecter cette dimension réceptive ; ceux qui enseignent la musique par exemple peuvent le faire d’une façon plutôt émissive : « c’est faux, recommence » ou alors inviter l’enfant à mieux écouter les sons et découvrir comment il les crée. Les promenades aussi sont des possibilités de développer la réceptivité à tout ce qui nous entoure, ou alors, avoir le souci du nombre de pas à faire comme nous l’indique l’application d’un smartphone. C’est le cas par exemple d’un opéré du cœur qui doit effectuer une réhabilitation : elle peut effectivement se faire mécaniquement par une activité motrice ou alors en étant réceptif à ce qu’il éprouve et qu’il a peut-être oublié de ressentir en conscience pendant des années.
Dans la situation coronavirale que nous traversons, les situations qui illustrent notre propension à utiliser nos facultés émettrices ou réceptrices sont multiples. Il est frappant de constater comment nos gouvernements ont réagi de façon éminemment émettrice, en édictant des décrets, en imposant des gestes de différentes sortes, en utilisant les forces de l’ordre pour intervenir de diverses manières, toutes mesures qui en arrivent à brimer les forces émettrices naturelles aux humains de percevoir leurs états de santé et de se réaliser dans leurs activités qu’elles soient professionnelles, sociales ou sportives. Cette façon de contenir les gens devient intolérable et attire des réactions débordantes et virulentes. Dans un pays plus démocratique – qui a aussi usé de décrets absolus il est vrai – les autorités ont su respecter, lors d’un événement réunissant des milliers de manifestants l’équilibre réceptif – émissif, avec mesure et intelligence : « Les autorités ont indiqué qu’elles avaient tenté de dissuader les manifestants, en arrêtant des voitures se dirigeant vers le centre-ville et en expliquant la nature illégale du rassemblement. Elles ont précisé avoir choisi de ne pas disperser la manifestation de crainte de débordements, estimant qu’une “forte répression n’aurait pas été justifiable en vertu de la loi” ». Ainsi donc, la sagesse qui implique l’équilibre a prévalu !
Nous sommes pris dans un monde émissif sur plusieurs plans : les émissions des médias qui soutiennent les mesures édictées dans un esprit qui confine à la propagande ou encore les émissions de billets de banques pour combattre la faillite du système économique que l’on ne veut pas reconnaître comme telle. La radicalisation stimule aussi des actes très émissifs et empêche l’équilibre de la diversité et de la participation sociale.
Nous sommes témoins d’un foisonnement de démarches sanitaires, de thérapies et de procédés de développement personnel et d’approches spirituelles. Évidemment les cheminements diffèrent mais ce qui importe très fortement, c’est l’attitude des animateurs ou thérapeutes selon leurs propensions à inciter leurs élèves ou disciples à se connecter à leurs pouvoirs réceptifs.
La réceptivité permet de capter toujours plus subtilement ce qui chemine du voir au sa-voir, du rece-voir au perce-voir jusqu’à arriver à la connaissance – la naissance avec soi – la présence à son être intégral.
source : https://mfmeuron.blog.tdg.ch
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