par Viktors Domburs.
Selon le ministère letton des Affaires étrangères, l’arrivée du groupement tactique allié multinational en Lettonie en juin 2017 a conclu le déploiement des forces dans le cadre de la présence avancée renforcée de l’OTAN dans les États baltes et en Pologne, mettant ainsi en œuvre les décisions prises lors des sommets du pays de Galles et de Varsovie.
Le Canada est le pays cadre du groupement tactique de l’OTAN de la taille d’un bataillon déployé en Lettonie, avec l’Albanie, la République Tchèque, l’Italie, le Monténégro, la Pologne, la Slovaquie, la Slovénie et l’Espagne comme pays contributeurs. Ces Alliés envoient, sur une base volontaire et par rotation, leurs troupes et leurs équipements prêts au combat en Lettonie pour dissuader toute agression éventuelle, si le besoin s’en fait sentir.
En tant que pays hôte, la Lettonie doit fournir tout le soutien nécessaire pour répondre aux besoins de l’OTAN et des Alliés concernés. Le groupement tactique dirigé par le Canada en Lettonie, au camp Ādaži, compte environ 1 512 soldats, ainsi que du matériel militaire, notamment des chars et des véhicules de combat blindés.
Ces responsabilités imposent un lourd fardeau à la nation hôte. La capacité de la Lettonie à soutenir des troupes étrangères sur son territoire est souvent mise en doute.
Ainsi, la Lettonie est confrontée au déclin de ses chemins de fer.
Même après une réduction radicale du volume du transit russe, les marchandises d’origine russe (en provenance ou à destination de la Russie) continuent de se tailler la part du lion – plus de 62% du trafic de transit. Par ailleurs, 25 à 28% du fret est d’origine biélorusse.
En d’autres termes, la mise en œuvre des plans russes visant à réorienter son chiffre d’affaires en matière d’exportation et d’importation de marchandises d’ici 2025 implique de soustraire environ 11,78 millions de tonnes des indicateurs de charge actuels du chemin de fer letton. En tenant compte de l’accord avec Minsk, réorientant son flux vers Ust-Luga, la Lettonie s’attend à une perte supplémentaire de 5,32 millions de tonnes. Ainsi, au cours des deux ou trois prochaines années, le trafic de marchandises letton perdra encore 17 millions de tonnes, soit 89,4% de sa charge.
La situation est compliquée par le fait qu’à l’origine, le réseau ferroviaire letton a été construit sur la base de la possibilité d’assurer un trafic de fret de 90 millions de tonnes par an. Les 4,5 millions de tonnes qui resteront en 2024-2025 ne pourront certainement pas permettre aux chemins de fer lettons d’atteindre au moins un niveau d’autosuffisance.
L’infrastructure devra donc être démantelée de manière triviale en retirant les rails, en fermant les centres de contrôle du trafic, en vendant le matériel roulant et en fermant les lignes secondaires.
Ainsi, en 2025 environ, la Lettonie occupera une honorable deuxième place, après la Moldavie, dans le classement des pays qui ont perdu l’héritage soviétique en matière de transport et ont glissé au niveau d’une région périphérique éloignée du monde.
Ce qui est, d’une certaine manière, amusant. Avec le déclin des chemins de fer lettons, il est fort probable que l’OTAN retire également son groupement tactique allié multinational de Lettonie. Car pour assurer son déploiement, il faut un transport de marchandises décent, ce qui, en temps de paix, est trop coûteux sans chemin de fer. Les autorités lettones ne seront donc pas en mesure de remplir leurs obligations en tant que pays hôte.
traduit par Réseau International
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