Le tout Paris (sioniste) s’est précipité pour rendre hommage à Sarah Halimi, pauvre dame tuée (et non pas assassinée, ce qui supposerait une préméditation) par un déséquilibré sous canabis parce que présente au mauvais endroit et au mauvais moment. Une triste affaire de voisinage en définitive, causée par l’un de ces nouveaux voisins que les coreligionnaires de la pauvre dame, tous présents à la manifestation, le cœur meurtri et le verbe haut, ont fait venir par millions depuis 50 ans. Las, il y a un siècle déjà, un homme rappelait que le réel est toujours plus fort que le concept. Dont acte.
Le meurtre de Sarah Halimi est-il un meurtre antisémite ? C’est là le fond de l’histoire. La justice a décidé de l’irresponsabilité pénale de Kobili Traoré (un énième du nom) sans toutefois éluder le caractère antisémite de son acte. Mais la communauté juive ne se satisfait jamais de peu.
Le grand rabbin de France Haïm Korsia affirme : « soit le meurtre est antisémite et donc pensé, soit il est l’œuvre d’un irresponsable et donc non pensé. Pas les deux à la fois. Or il a été reconnu comme antisémite par l’instruction ». Nous ne pouvons lui donner tort (mais dans l’autre sens que le sien) : le meurtrier Kobili Traoré, perdu dans une bouffée délirante, n’a pas agi de façon organisée ou planifiée. Et bouffée délirante il y eut, comme le rappelait Paul Bensussan – que l’on pourra difficilement accuser d’antisémitisme – dans l’article que nous avons relayé ce 23 avril :
Nous avons conclu (à l’instar des autres experts) à une bouffée délirante aiguë, ici marquée par l’apparition soudaine d’un délire de persécution et de possession de nature satanique. Décrite par Magnan en 1866, la bouffée délirante survient typiquement chez un patient exempt de tout trouble psychiatrique (on parle de « coup de tonnerre dans un ciel serein »). Elle constitue fréquemment un mode d’entrée dans un trouble schizophrénique. Ce trouble est l’un des cas les plus consensuels d’irresponsabilité pénale. Il se caractérise par l’apparition soudaine d’idées délirantes et/ou d’hallucinations et/ou d’un discours incohérent et/ou d’un comportement grossièrement désorganisé pendant plus d’un jour et, par définition, moins d’un mois. Ce délire aigu engendre des bouleversements émotionnels et une note confusionnelle, toutes modifications que nous avons retrouvées dans les auditions de l’entourage de Monsieur Traoré.
Invité et béni un jour (imposé, même !), haï et banni un autre
Il faut rappeler tout de même que notre jeune issu de la diversité venait de se disputer très gravement avec les voisins d’origine malienne de Sarah Halimi, qu’il les avait séquestrés et barricadés dans une pièce avant de pénétrer par effraction chez la pauvre dame via le balcon mitoyen.
Quant au pedigree du meurtrier, s’il ne surprend plus, il permet de comprendre sa fragilité psychologique décuplée par la consommation de psychotropes, entraînant l’acte fatal, laissant peu de liens entre la judéité de la victime et un homicide dénué de toute motivation et de tout sens :
Les enfants Traoré étaient au nombre de six dont trois filles mais quelques années plus tôt, la famille a perdu un garçon de six ans et a renvoyé au Mali le fils aîné qui présentait les mêmes troubles que Kobili. Son père est mort quand il avait huit ans et depuis, il a vécu une enfance chaotique, changeant fréquemment d’internat. Il arrête les études à 16 ans et tombe dans la délinquance : son casier judiciaire comporte une vingtaine de condamnations pour violences, vol, usage ou trafic de stupéfiants, outrage, port d’arme et de multiples mains courantes mais nulle évocation d’un trouble psychique particulier. Il a écopé de plusieurs peines de prison et depuis celle de 2015, « il passe ses journées dehors à ne rien faire » mais est considéré comme « serviable et gentil » par son entourage. Il a une fiancée au Mali.
Kobili Traoré est un fort consommateur de cannabis depuis l’adolescence, un « délinquant toxicomane ». Il fréquente parfois la célèbre mosquée Omar, rue Morand, « considérée comme un temple de l’islamisme radical » et le jour du meurtre, il y prie à deux reprises.
Selon sa famille, Traoré n’était « pas dans son état normal », les quelques jours avant le drame. La veille, il aurait ressenti ses premières « bouffées d’angoisse » ; il va à la mosquée, consulte un exorciste (les Traoré croient à la sorcellerie), il pense que son beau-père veut l’empoisonner ou le « marabouter », invective l’aide-soignante d’origine haïtienne de sa soeur handicapée, l’accusant de pratiquer des rituels vaudous puis la congédie au motif qu’elle n’est « pas musulmane », et le soir, il se serait endormi chez un ami devant le film The Punisher après avoir fumé du cannabis.
La nuit du meurtre, en bas de pyjama et les baskets à la mains, il quitte l’appartement de son ami qui dit de lui qu’« Il était effrayant, pieds nus, tendu, avec un drôle de regard » et se rend chez ses amis et voisins rue de Vaucouleurs, qu’il réveille et qui se barricadent quand Traoré s’énerve, s’empare de leurs clefs et dit : « Ça va être la mort ». Il reste alors seul dans leur salon à réciter des sourates puis enfile un jean et enjambe leur balcon pour se retrouver chez Sarah Halimi.
Source : Wikipedia
Le frère de la victime prétendra avoir entendu Kobili Traoré traiter sa sœur de « sale juive », mais ces invectives inter-religieuses ou inter-ethniques sont-elles réellement la démonstration d’un racisme viscéral doublé d’une théorisation complexe, ou bien la simple manifestation d’injures sans autre motivation que la colère, d’habitudes culturelles sans autre réelle portée que l’échauffement d’un esprit sous l’empire d’une aigreur passagère ?
En d’autres termes, Kobili Traoré avait-il un projet planifié de génocide ? Non. Nous sommes ici face à un enchaînement de causes et d’effets dont les origines politiques ont 50 ans et dont les victimes aujourd’hui deviennent (aussi) ceux qui ont imposé à l’ensemble des Français cette massive mutation de population.
Où étaient ces belles âmes lorsque l’immigration et le vivre-ensemble tuaient Philippe Monguillot, chauffeur de bus battu à mort, Mélanie Lemée, écrasée par un chauffard sous cannabis, Axelle Dorier, traînée sur 800 mètres et démembrée, etc. ? Pourquoi cela devient-il odieux dès lors que la mort fauche un membre de leur communauté alors que nous avons seulement le droit à un sentencieux « pas d’amalgame » depuis des décennies ?
Alors que des lanceurs d’alerte comme Jean-Marie Le Pen était traînés dans la boue, que ne s’inquiétaient-ils pas de l’arrivée torrentielle de nouveaux ressortissants dont ils se félicitaient de la venue, persuadés que cela diluerait le sentiment patriotique des Français comme cela diluait l’homogénéité de leur population ?
C’est pourtant bien ces donneurs de leçon au peuple français que l’on a retrouvés toute honte bue à la manifestation pour pleurer sur les conséquences dont ils ont chéri les causes. Un juste retour de bâton, mais peut-on seulement se satisfaire encore et toujours de cette justice immanente ?
L’inénarrable imam de Drancy, Hassen Chalghoumi, était de la partie. Les saltimbanques Raphaël Enthoven et Patrick Bruel défilèrent, de même que le député d’extrême droite Meyer Habib. Plus grave, mais peu étonnant pour nos lecteurs assidus, la présence active de Jean Messiha et l’adoubement servile de Jordan Bardella :
De tout coeur avec ceux qui manifestent place du Trocadéro et un peu partout en France pour exiger un procès pour l’auteur du meurtre barbare et antisémite de #SarahHalimi. Ce déni de justice doit maintenant faire évoluer notre droit.
— Jordan Bardella (@J_Bardella) April 25, 2021
Pour les plus masochistes d’entre nous, le discours grandiloquent de Bernard-Henri Lévy, celui qui depuis 40 ans a entraîné la France dans la situation actuelle, avec les Julien Dray, les Jean Pierre-Bloch ou son fils Jean-Pierre, les Marek Halter, et de nombreux autres idiots utiles, people, starlettes, commentateurs divers et plaisantins du petit écran :
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