par Léo.
Il est des symboles qui ne s’inventent pas et qui résument à eux seuls l’univers burlesque (façon de parler) dans lequel nous vivons. Tel est le cas de ce croisement de la rue de Rivoli à Paris qui « comporte quatre sens interdits pour autant de voies » (Orange Actu 22/04/21). Une fois engagé dans la rue qui y mène et qui est en sens unique, il est « impossible d’échapper à une amende », en atteste l’amusante vidéo postée sur le site BFMTV.
Ainsi est devenue la France : un patchwork de réglementations tatillonnes, de contraintes courtelinesques, de mesures coercitives avec pour splendide résultat une inhibition générale qui confine à l’ankylose. Tel un déséquilibré qui s’enlise dans ses troubles obsessionnels compulsifs autopunitifs, la France se corsète, se contraint, s’entrave, s’empêche, se prive, s’interdit, se condamne…
Voici quelques exemples choisis parmi le délire de prohibitions de toutes sortes qui fait notre spécificité :
Au pays des contraintes, les textes de loi sont rois
Lors d’un recensement réalisé par le Conseil d’État, la France dénombrait « plus de 8 000 lois applicables et 110 000 décrets en vigueur ». Ces chiffres sont en constante augmentation. En 2003, par exemple, le Conseil d’État a été amené à examiner 1 142 projets de textes. Selon Marie de Greef-Madelin et Frédéric Paya, « il y aurait aujourd’hui près de 400 000 normes, 11 500 lois avec leurs 320 000 articles auxquels il convient d’ajouter 130 000 décrets ». La machine à produire des réglementations s’emballe et ne sait plus s’arrêter.
Hélas, aucune amélioration significative n’a encore vu le jour. Même la « réformette » du code du travail engagée par le gouvernement Macron a consisté à rajouter des textes à des textes : au bas mot, 5 ordonnances d’un total de 160 pages, 26 décrets d’application publiés au Journal officiel, le tout portant sur 117 mesures. Pour si peu…
Inexorablement, les couches se superposent au fil des ans, tout simplement parce que cette pulsion normative française est inassouvissable.
Une limitation à 80 km/h sous le contrôle d’une flotte de 440 radars mobiles
La limitation à 80 km/h imposée par le gouvernement Macron/Philippe fournit une caricature dramatique de cette fureur punitive hexagonale. Alors que la mortalité sur route est en France à peine supérieure à la moyenne européenne qui est elle-même la plus basse du monde, alors que cette limitation a été évaluée contre-productive sur le plan économique et social, alors même qu’il y a 3 fois plus de mortalité par suicide que sur la route, le gouvernement l’a malgré tout instaurée.
Ni les manifestations, ni le déclenchement du mouvement des Gilets jaunes ne sont venus à bout de cette décision anachronique derrière laquelle on imagine des motivations d’une toute autre nature. Loin d’assumer son erreur, Édouard Philippe s’est d’ailleurs défaussé sur les Préfets, laissant le soin à ces derniers de maintenir ou pas la mesure, tout en lançant une expérimentation d’une flotte de 440 véhicules banalisés équipés de radars. Par chance, les premiers tests de ces véritables « mitrailleuses à PV » ne semblent absolument pas concluants. Mais la limitation demeure, avec de véritables pièges à automobilistes sur les portions à sens unique sans signalisation, ou pire encore, sur celles où les anciens et les nouveaux panneaux ne succèdent, quand ils ne cohabitent pas.
Qu’un pays en arrive à mettre en place contre ses propres citoyens une véritable flotte de miradors mobiles et indétectables en dit long sur son mental. Qu’un premier ministre ose s’enticher de telles mesures est un symptôme encore plus grave : celui d’un puissant mépris des libertés individuelles.
Des lois et règlements qui font le bonheur de nos concurrents
On ne compte plus le nombre de secteurs économiques dont les entreprises se plaignent de ne pouvoir se battre à armes égales avec ne serait-ce que nos voisins européens. Les transporteurs hollandais, les fermes industrielles allemandes, les laboratoires britanniques de recherche sur les cellules souches mais aussi les viticulteurs californiens ou australiens (liste non exhaustive), tous peuvent nous remercier de saborder notre économie sur l’autel des réglementations les plus diverses. Droit du travail, surfaces agraires autorisées, contraintes de pollution, réglementations commerciales ou éthiques, tout est bon pour nous faire mal.
S’il fallait choisir dans cette inextinguible logorrhée de contraintes qui plombent l’hexagone, la loi des 35 heures mériterait la plus haute distinction. Véritable mutilation que notre pays s’est infligée à lui-même, et dont aucun autre n’a bien évidemment voulu, cette mesure a impliqué de tels sacrifices qu’il a fallu financer les PME pour qu’elles la mettent en place. Une mesure qui non seulement handicape notre économie, mais qui en plus a coûté très cher à instaurer. Le comble.
Inutile d’ajouter que les causes de l’impressionnante chute de nos parts de marché industrielles mondiales sont parfaitement identifiées.
La « pandémie Covid-19 », terrain de jeu rêvé pour nous corseter
La « pandémie » fournit un exemple d’autant plus récent et démonstratif de cette pulsion oppressive que celle-ci s’est développée au-delà de toute notion de sécurité sanitaire et d’intérêt général. Il faut le lire pour le croire :
– interdiction du port du masque chez les policiers (jusqu’à ce que les syndicats réagissent) et menaces envers les municipalités qui ont voulu s’en procurer pour leurs administrés ;
– interdiction de déplacement pendant les confinements puis les couvre-feux avec l’obligation d’un questionnaire justificatif digne de l’occupation. Les moyens mis en œuvre pour les contrôles de la population dépassent l’imagination puisqu’on dénombre plusieurs arrestations de citoyens sur des plages désertes grâce à la surveillance par hélicoptère ;
– interdiction de la chloroquine (sur la simple base d’une étude « orientée » du Lancet dont la publication a très vite été annulée) et de l’ivermectine alors que ces molécules sont très utilisées en prévention des formes graves de par le monde et font naturellement l’objet de nombreuses investigations scientifiques ;
– interdiction d’ouverture des bars, restaurants, cinémas, salles de spectacles, et certains types de magasins. Certains linéaires de grandes surfaces sont bannis à coups de rubans adhésifs. Certains points de vente d’une même enseigne sont fermés dans les galeries marchandes mais restent ouverts par ailleurs ;
– menaces envers les municipalités qui se sont débrouillées pour se procurer des vaccins en nombre suffisant (dixit David Lisnard, maire de Cannes) ;
La camisole de force comme avenir politique ?
En 1966, alors premier ministre, Georges Pompidou avait déclaré à l’un des chargés de mission de son gouvernement : « Mais arrêtez donc d’emmerder les Français ! Il y a trop de lois, trop de textes, trop de règlements dans ce pays ! On en crève ! ». C’était il y a 55 ans. Depuis, la situation n’a cessé de se détériorer. N’y-a–t-il pas urgence à engager les réformes courageuses nécessaires afin de libérer le pays de ce carcan monstrueux ?
source : http://www.eradiquons.fr
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