Le risque de conflit catastrophique a augmenté « de façon spectaculaire au cours des deux dernières années », préviennent les chercheurs de l’Université de Princeton.
Note du Cri des Peuples : Cette simulation n’indique pas la cause du déclenchement de ce conflit hypothétique, mais fait tout de même de la Russie le premier utilisateur de l’arme nucléaire, et celui qui y recourt le plus. Cela n’est pas cohérent avec l’histoire et l’actualité récente (les Etats-Unis sont le seul pays à avoir utilisé l’arme nucléaire, contre des cibles purement civiles de surcroît, et fomentent des guerres, massacres & provocations partout dans le monde depuis des décennies, en particulier autour de la Russie), ni avec la Doctrine nucléaire de la Russie, qui stipule que « La Fédération de Russie se réserve le droit d’utiliser des armes nucléaires en réponse à l’utilisation d’armes nucléaires et d’autres types d’armes de destruction massive contre elle et / ou ses alliés, ainsi qu’en cas d’agression contre la Fédération de Russie avec l’utilisation d’armes classiques lorsque l’existence même de l’État est menacée. » Mais elle a le mérite d’attirer l’attention sur le danger nucléaire qui pèse sur l’humanité en général, et tout particulièrement sur l’Europe, ce risque mortel étant trop souvent occulté par le pseudo-risque climatique qui ne mange pas de pain pour nos gouvernants. Pourtant, s’il est complexe de lutter contre le changement climatique, il serait très simple de préserver notre pays d’un holocauste nucléaire : il suffirait de quitter l’OTAN, comme l’avait fait De Gaulle ! Mais c’est impensable pour nos gouvernants, qui sont vassalisés au point de sacrifier leurs propres populations en théorie et même en pratique, comme le prouve la gestion de la pandémie, le rejet continu du vaccin russe pour complaire à Washington et à Big Pharma, etc. Le fait que la France semble relativement épargnée dans cette simulation ne doit pas nous tromper : Londres et Paris, laquais de l’OTAN les plus hargneux et les plus russophobes, seront certainement les plus touchés en Europe de l’Ouest.
Par Jon Sharman
Source : The Independent
Traduction : lecridespeuples.fr
Plus de 90 millions de personnes seraient tuées ou blessées dans une guerre nucléaire entre les États-Unis et la Russie si un conflit conventionnel allait trop loin, selon une nouvelle simulation créée par des chercheurs.
Un tel scénario est devenu « dramatiquement » plus plausible au cours des deux dernières années parce que les deux pays ont abandonné leur soutien aux mesures de maîtrise des armements, selon une équipe de l’Université de Princeton.
La simulation, résultat d’une étude du programme Science et Sécurité Globale (SGS) de Princeton, suggère que 34 millions de personnes seraient tuées et 57 millions blessées rien que dans les premières heures d’une conflagration nucléaire totale, sans compter celles contaminées par les retombées radioactives et tous les autres problèmes à long terme.
Dans l’animation vidéo, des traînées électroniques de missiles balistiques traversent l’écran, avant de s’épanouir dans un tapis de disques blancs.
La destruction mondiale inclurait l’incinération nucléaire de l’Europe, qui, selon les scientifiques de Princeton, pourrait être provoquée par l’escalade d’une guerre conventionnelle entre la Russie et l’OTAN.
Voici ce que prédit la simulation du SGS :
« Dans l’espoir d’arrêter une avance américano-OTAN, la Russie lance un coup de semonce nucléaire depuis une base près de la ville de Kaliningrad. L’OTAN riposte avec une seule frappe aérienne nucléaire tactique.
À mesure que le seuil nucléaire est franchi, les combats dégénèrent en une guerre nucléaire tactique en Europe. La Russie envoie 300 ogives nucléaires via des avions et des missiles à courte portée pour frapper les bases de l’OTAN et les troupes en approche. L’OTAN répond avec environ 180 ogives nucléaires par avion. »
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Après cela, des centaines de nouvelles frappes sont menées des deux côtés contre les forces nucléaires militaires. Dans la vidéo, les stries rouges de la Russie se détachent du sol quelques instants avant que la pluie bleue des États-Unis n’efface des pans entiers du pays ; puis, les bombes de Moscou s’écrasent sur les États-Unis d’un océan à l’autre.
Plus tard, Washington et Moscou cibleraient tous deux des centres de population, avec jusqu’à 10 missiles par ville lancés depuis leurs arsenaux sous-marins restants. Princeton estime qu’il y aurait 91.5 millions de victimes immédiates, incluant les décès (34,1 millions) et les blessés (57,4 millions), résultant de la série des échanges nucléaires. Les décès dus aux retombées nucléaires et à d’autres effets à long terme augmenteraient considérablement cette estimation.
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SGS affirme que la vidéo est « basée sur des postures de force, des cibles et des estimations de mortalité réelles ». La première explosion nucléaire simulée semble se produire juste à l’intérieur de la Pologne, près de Wroclaw et des frontières avec l’Allemagne et la République tchèque.
The Independent a demandé à Princeton s’il y avait d’autres scénarios modélisés, comme celui dans lequel l’OTAN lance la première arme nucléaire, et ce qui pourrait déclencher la guerre conventionnelle en premier lieu.
Zia Mian, physicienne du programme SGS, a déclaré : « Ce scénario a été développé sur la base d’un conflit conventionnel entre les États-Unis et l’OTAN et la Russie, la Russie lançant une frappe d’armes nucléaires de « désescalade » conformément à sa politique actuelle.
« Elle a été tracée avant que l’administration Trump n’annonce, dans le cadre de la Revue de la Posture Nucléaire les plans américains de développement d’une arme nucléaire à faible rendement et élargisse les conditions dans lesquelles les États-Unis pourraient utiliser des armes nucléaires. »
Le Département américain de la Défense et l’ambassade du Royaume-Uni ont été contactés pour commentaires.
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Sam Dudin, chercheur au Royal United Services Institute, a déclaré à The Independent que le scénario de destruction mutuellement assurée envisagé par SGS ne se produirait probablement pas car la politique américaine depuis 1950 a été d’éviter une guerre conventionnelle directe avec la Russie. Moscou ne veut pas non plus d’une guerre avec l’OTAN, a-t-il déclaré.
M. Dudin a ajouté :
« D’un point de vue opérationnel, il semble également que les systèmes intégrés de défense aérienne aient disparu d’Europe. Ces systèmes auraient un impact majeur sur les frappes nucléaires lancées depuis des avions. Les estimations des pertes semblent également faibles.
De plus, plusieurs cibles probables semblent avoir été oubliées. Considérant que la France est une puissance nucléaire et que les sous-marins nucléaires britanniques opèrent à partir de Faslane en Écosse, cela semble être un oubli qui démontre la tendance américaine à ignorer les alliés.
La terminologie est assez typique de la façon dont les États-Unis considèrent l’OTAN. Alors que le Royaume-Uni parlerait d’une opération de l’OTAN, par opposition à une opération conjointe entre le Royaume-Uni et l’OTAN, les États-Unis considèrent généralement l’OTAN comme quelque chose de distinct d’eux.
La simulation de SGS intervient alors que les chercheurs en physique de Princeton lancent un projet visant à persuader d’autres scientifiques de la nécessité de réduire la menace posée par les armements nucléaires.
Plus tôt cette année, Vladimir Poutine a signé un projet de loi suspendant le rôle de la Russie dans un pacte nucléaire clé avec les États-Unis, après que Donald Trump a retiré Washington du Traité INF.
Ce Traité sur les forces nucléaires à portée intermédiaire de 1987 interdisait la production, les essais et le déploiement de missiles de croisière et balistiques terrestres d’une portée de 310 à 3 410 milles.
Le seul Traité toujours en vigueur sur le contrôle des armes nucléaires est le New Start, que Trump voulait abandonner mais qu’a renouvelé Biden in extremis après son élection. Les termes de ce traité limitent à 700 le nombre de lanceurs nucléaires stratégiques déployés et à 1 550 le nombre de têtes nucléaires déployées sur ces lanceurs. Ils établissent aussi un nouveau système d’inspection et de vérification du respect des clauses de l’accord. Le traité New Start ne limite cependant pas le nombre d’ogives nucléaires inactives stockées et ne concerne pas les armes nucléaires tactiques. Il est valable jusqu’au 5 février 2026.
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