Mais où sont les agendas ? En octobre 2019, 323 députés de la majorité LREM-Modem avaient promis de sourcer les amendements proposés par les lobbyistes et de rendre public leurs rendez-vous avec ces mêmes représentants d’intérêts, dans une tribune au Monde appelant à des « pratiques radicalement nouvelles et volontaristes en matière de transparence ». Si le sourcing des amendements a gagné du terrain, selon Transparency France, un pointage réalisé par l’ONG concernant le second engagement, la publication des agendas, montre qu’une très large majorité des signataires de la tribune ne s’exécute pas.
Dans le détail, seuls 15 % d’entre eux, soit 48 députés, ont pris l’habitude de rendre public l’agenda de leurs rencontres avec les lobbyistes. À l’image de Stanislas Guérini, délégué général de LREM, certains le font sur les réseaux sociaux. D’autres, comme le vice-président de l’Assemblée nationale Sylvain Waserman (MoDem), dévoilent ces informations sur leur site internet personnel.
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Au total, la part des signataires de la tribune ayant respecté leur engagement est à peine supérieure à celle qui prévaut dans l’ensemble de l’hémicycle, où 62 députés sur 573 publient leurs agendas, ce qui représente 11 % de l’ensemble des élus. Autre enseignement : en matière de transparence des rendez-vous avec les lobbies, aucun groupe parlementaire ne se distingue vraiment. À l’initiative de la tribune, les formations LREM et MoDem comptent respectivement 36 (sur 269) et 5 (sur 58) députés qui jouent le jeu.
Le bilan est, peu ou prou, aussi décevant à gauche. Pour le groupe socialistes et apparentés (10 % de ses membres publient leur agenda), les communistes (13 %) et La France insoumise (12 %). De l’autre côté de l’hémicycle, Les Républicains (4 %) et le groupe UDI et indépendants (6 %) se partagent le bonnet d’âne avec respectivement 4 (sur 104) et 1 (sur 18) députés qui rendent public leurs agendas. […]
Pour dépasser le stade des promesses et promouvoir les bonnes pratiques en matière de transparence des agendas, Transparency France rappelle que le président de l’Assemblée nationale, Richard Ferrand, et les présidents des groupes parlementaires ont un rôle d’exemplarité à jouer. Or, ni le titulaire du perchoir, ni les patrons des diverses formations politiques représentées au palais Bourbon (Christophe Castaner, Jean-Luc Mélenchon, Jean-Christophe Lagarde, Damien Abad…) ne rendent publiquement compte de leurs rendez-vous avec les lobbies.
Plus surprenant encore, l’ONG Transparency France a remarqué que 3 des 5 députés initiateurs de la tribune n’ont pas tenu leur engagement. […]
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Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation