Les bases militaires hébergeant des enfants migrants font l’objet de plaintes pour abus sexuels en série

Les bases militaires hébergeant des enfants migrants font l’objet de plaintes pour abus sexuels en série

par Whitney Webb.

L’administration Biden héberge désormais des enfants migrants non accompagnés sur des bases militaires au Texas et en Californie. Certaines de ces bases sont en proie depuis des années à des plaintes pour abus sexuels en série, l’une d’elles comptabilisant le plus grand nombre de plaintes du pays. Elles subissent toutes une contamination environnementale dangereuse.

Au cours des premiers mois de 2021, la crise des migrants à la frontière américano-mexicaine a explosé. En raison des politiques des administrations Obama, Trump et maintenant Biden, beaucoup de ces migrants, en particulier les mineurs non accompagnés, restent logés dans des « centres de débordement » de plus en plus controversées.

Malgré les promesses de changer cette politique, l’administration Biden a pris la mesure sans précédent d’héberger désormais des milliers de ces mineurs non accompagnés sur des bases militaires américaines, une décision surprenante qui n’a pratiquement pas attiré l’attention des médias grand public ou indépendants. Cela est vrai même pour les médias de gauche qui ont passé une grande partie de l’ère Trump à s’insurger contre et à appeler à la fermeture de ces centres de détention ainsi qu’à la militarisation croissante de la frontière américano-mexicaine. Les seules exceptions ont été les quelques médias qui ont couvert la dangereuse contamination environnementale présente dans certaines des bases maintenant concernées.

Actuellement, les mineurs non accompagnés sont hébergés dans deux bases militaires au Texas et une en Californie. Si la décision d’héberger des enfants et des adolescents dans ces bases a fait l’objet d’une couverture médiatique, les journalistes n’ont guère cherché à approfondir les problèmes de ces bases particulières, dont certaines sont connues pour leurs conditions d’insalubrité extrêmes ou pour avoir permis à des « violeurs en série » de servir sur ces bases pendant des années, malgré les nombreux signalements de leurs crimes aux responsables des bases. L’une de ces bases a le taux le plus élevé d’agressions sexuelles parmi toutes les bases interarmées du Département de la Défense.

De plus, le réseau informatique de l’armée américaine s’est toujours classé parmi les meilleurs fournisseurs d’accès à Internet pour le trafic de pornographie enfantine, ce qui montre bien que les bases militaires, et en particulier celles-ci, sont inappropriées pour des enfants.

Le fait que les responsables américains refusent de dire combien d’enfants sont envoyés dans ces bases est également préoccupant. Le Département de la Santé et des Services sociaux des États-Unis a actuellement plus de 13 000 enfants sous sa garde. Ce nombre ne fait qu’augmenter, puisque le service des douanes et de la protection des frontières prévoit désormais que 184 000 mineurs non accompagnés pourraient se retrouver sous la garde du gouvernement d’ici l’année prochaine.

En outre, ces bases n’ont pas encore publié de photos des endroits où les mineurs sont détenus et ont même interdit aux soldats de ces bases de photographier les zones où les enfants sont détenus. Les tentes dans lesquelles ils sont logés sont censées pouvoir accueillir 1 000 personnes chacune, ce qui implique que chaque base a accueilli des milliers d’enfants migrants ces dernières semaines.

Ces dernières années, avant le pic actuel de gravité de la crise frontalière, des milliers d’enfants migrants qui ont été placés dans ce système de « centres de débordement » et de centres de détention ont été « perdus » par le gouvernement et certains ont signalé des actes d’abus physiques et sexuels dans ces installations. La réunification de ces enfants avec leur famille peut prendre des mois ou des années et, pour beaucoup, elle n’a pas lieu du tout. Aujourd’hui, avec l’ouverture de ces bases militaires spécifiques à ces enfants non accompagnés, il semble évident que ces nouveaux enclos gérés par l’armée risquent d’être encore plus dangereux et ne constituent guère une solution à la situation actuelle à la frontière sud des États-Unis.

Les bases du Texas : Fort Bliss et la base interarmées de San Antonio

Le sergent d’État-major Randall Hughes a été autorisé à servir à Fort Bliss pendant plus de dix ans, bien que les dirigeants de la base le considéraient comme un « violeur en série ». source : US Army Photo

Fort Bliss et la base interarmées de San Antonio, au Texas, sont toutes deux devenues célèbres pour leurs allégations d’abus sexuels inquiétantes et fréquentes, éclipsées seulement par une autre base militaire du Texas – Fort Hood. En 2017, une étude du Pentagone a révélé que la base interarmées de San Antonio avait le taux le plus élevé de signalements d’agressions sexuelles parmi toutes les autres installations de bases interarmées de l’ensemble du Département de la Défense, enregistrant 881 cas entre 2013 et 2017. Avant cette période, la base aérienne de Lackland, qui fait partie de la base interarmées de San Antonio, a vu 62 cadets alléguer que plus de 30 instructeurs de formation de la base les avaient abusés sexuellement d’une manière ou d’une autre. Les chiffres de la base sont probablement beaucoup plus élevés étant donné que la plupart des cas d’abus sexuels ne sont pas signalés dans les forces armées, les médias ayant rapporté en 2014 que seulement 3 300 rapports avaient été déposés sur un total de 26 000 cas signalés de contacts sexuels non désirés ou d’abus sexuels cette année-là.

Dans le cas de Fort Bliss, la base a compté dans ses rangs des criminels sexuels particulièrement odieux qui étaient connus des dirigeants de la base depuis des années et qui ont été autorisés à continuer leur service et se sont attaqués à d’autres soldats, à leurs conjoints et même à leurs propres enfants. Au cours des premiers mois de 2021, deux affaires profondément troublantes concernant Fort Bliss ont récemment fait l’objet de poursuites judiciaires. La première a été rendue publique avec l’arrestation, en janvier, du soldat Christian Alvarado pour trois allégations d’agression sexuelle ainsi que pour des accusations de voies de fait graves et de fausses déclarations aux enquêteurs militaires. L’une des victimes présumées d’Alvarado était la soldate Asia Graham, qui a été retrouvée morte dans sa chambre de caserne presque un an jour pour jour après avoir été violée par Alvarado. Fort Bliss n’a pas révélé les circonstances de sa mort.

La deuxième affaire est encore plus troublante et illustre clairement la façon dont les dirigeants de Fort Bliss ont fermé les yeux sur les abus sexuels commis sur des adultes et des enfants pendant des décennies. La semaine dernière, le sergent d’État-major Randall Hughes a été condamné pour de multiples viols et agressions sexuelles, dont le viol de sa propre fille l’année dernière. Il est troublant de constater que ce n’est que lorsque la fille de Hughes, âgée de 16 ans à l’époque, a dénoncé son père pour l’avoir droguée puis violée, que les responsables de l’armée ont commencé à examiner de près les nombreuses accusations de viol portées contre lui, qui remontent à 2006.

L’une de ces accusations concernait la femme d’un soldat sous la responsabilité de Hughes, qui a été violée par Hughes dans sa propre maison après qu’il ait fait boire son mari au point qu’il se soit évanoui. Cette accusation particulière contre Hughes a fait l’objet d’une enquête, mais Hughes n’a pas été poursuivi et a plutôt reçu une note de réprimande d’officier général ajoutée à son dossier personnel. La victime a déclaré plus tard au Army Times : « On m’a dit que le CID [la Division des Enquêtes criminelles de l’Armée] avait suffisamment de preuves pour croire que cela s’était produit, et Fort Bliss n’a toujours rien fait. Ils m’ont juste dit que le commandement avait déclaré que c’était comme ça – c’est comme ça que ça se passe ».

Après avoir violemment violé sa petite amie de l’époque et l’avoir coupée avec un tesson de bouteille, Hughes a déménagé dans une autre base du New Jersey après avoir obtenu la garde de sa fille adolescente pendant son séjour à Fort Bliss. Ainsi, les dirigeants de Fort Bliss avaient scandaleusement autorisé Hughes à faire venir une mineure sur la base pour vivre avec lui malgré ses antécédents d’agressions sexuelles violentes. En mars 2020, il a drogué et violé sa fille, Lesley Madsen, et a ensuite plaidé coupable d’abus et d’agression sexuels sur un enfant. Les dirigeants de Fort Dix, dans le New Jersey, ont pris des mesures contre Hughes et l’ont empêché de s’en prendre à d’autres, contrairement aux dirigeants de Fort Bliss, dont l’inaction a conduit à l’horrible agression de la jeune fille adolescente de Hughes.

Outre leurs antécédents inquiétants en matière de taux élevés de plaintes pour abus et de culture de la dissimulation, ces deux bases sont également connues pour être contaminées par des polluants et des produits chimiques dangereux qui mettent en danger la vie des soldats, et maintenant des mineurs. Dans le cas de Fort Bliss, l’histoire de la contamination de la base par des composés cancérigènes est bien documentée et la base a abrité au moins 80 sites toxiques au cours de son fonctionnement. Même les sites de la base qui ont été jugés sûrs par l’Agence de Protection de l’Environnement (APE) continuent d’être dangereux, un site « nettoyé » contenant plus de 19 fois la limite légale d’arsenic dans son sol.

À la base interarmées de San Antonio, l’eau est fortement contaminée par des produits chimiques provenant de la mousse anti-incendie toxique utilisée sur la base depuis des décennies. En outre, comme l’ont noté certains journalistes et défenseurs de l’environnement, la base interarmées de San Antonio présente l’une des pires pollutions atmosphériques de tous les États-Unis.

Camp Roberts

L’un des centaines de bâtiments condamnés de Camp Roberts, dont beaucoup contiennent du plomb, de l’amiante et d’autres contaminants. source : Wikimedia

Après que des enfants migrants aient commencé à être envoyés dans les bases du Texas, le Pentagone a annoncé le 3 avril que le Camp Roberts, en Californie, avait été approuvé pour accueillir des enfants migrants non accompagnés. Bien qu’il ne soit pas connu pour son taux élevé de crimes sexuels comme les bases du Texas, Camp Roberts a longtemps connu des problèmes sanitaires et environnementaux majeurs, tout comme Fort Bliss et la base interarmées de San Antonio.

Selon les rapports de Camp Roberts, on peut voir des eaux usées non traitées jaillir régulièrement de différents bâtiments de la base, tandis que d’autres sont régulièrement dépourvus de chauffage ou de climatisation. En 2011, les conditions étaient si mauvaises sur la base que le sergent Dustin Shepard, le sous-officier responsable des opérations du camp, a déclaré à ses supérieurs dans un courriel qu’il était « complètement dégoûté par le manque de soins des soldats » qui résultait de « décennies d’entretien différé et de négligence », selon une enquête publiée la même année par le Sacramento Bee.

Malgré les efforts de rénovation du camp, des infestations de rongeurs sont fréquemment signalées et le câblage électrique présent dans plusieurs bâtiments a été qualifié de peu fiable et, dans certains cas, de dangereux par le commandant du camp. Les dirigeants du camp se sont depuis efforcés de rejeter les allégations selon lesquelles la base est « envahie par les souris » et « saturée d’eaux usées non traitées ». En outre, des centaines de structures condamnées depuis longtemps se trouvent dans tout le Camp Roberts, avec des panneaux avertissant de leur contamination par le plomb, l’amiante et l’hantavirus, une maladie aéroportée et souvent mortelle transmise par les rongeurs. En 2018, le gouvernement de la Californie a accusé le camp d’avoir éliminé de manière inappropriée des déchets dangereux.

Actuellement, l’Agence de Protection de l’Environnement (APE) répertorie l’intégralité du Camp Roberts parmi ses sites actifs « Superfund » qui sont considérés par le gouvernement comme étant les plus contaminés du pays et nécessitant des efforts de nettoyage urgents et souvent coûteux. Le Camp Roberts est un site Superfund actif, mais il ne figure plus sur la liste nationale prioritaire des sites Superfund. Le site Web de l’APE offre peu d’informations sur les raisons pour lesquelles la base figure sur la liste des sites Superfund, refusant de fournir des rapports pertinents ou des listes de contaminants connus pour être présents sur ses terrains.

Pourquoi confions-nous à ces bases des enfants vulnérables ?

Il va sans dire que ces trois bases militaires sont encore plus inadaptées pour héberger des enfants et des adolescents que les centres de détention qui ont été utilisés pour les héberger sous les trois dernières administrations présidentielles. Les mineurs vivant à l’extérieur de ces bases sous des tentes, la contamination environnementale et les crises sanitaires présentes sur ces bases constituent un danger direct pour leur santé, notamment dans le cas de Camp Roberts. Dans le cas des bases du Texas, une culture qui ferme les yeux sur les violeurs violents pendant plus d’une décennie et une réputation de taux extrêmement élevé de crimes sexuels font qu’il est tout à fait clair que les mineurs vulnérables séparés de leurs parents ou tuteurs ne devraient pas y être logés.

L’affirmation faite par les dirigeants de Fort Bliss lorsqu’ils ont ignoré les horribles crimes sexuels de Randall Hughes parce que « c’est comme ça » est particulièrement inquiétante. Si le comportement épouvantable de Hughes, qui a ensuite violé une mineure, a été considéré de cette manière par les dirigeants de Fort Bliss, comment peut-on faire confiance à ces mêmes autorités pour assurer la sécurité et le bien-être de milliers d’enfants non accompagnés et vulnérables ?

source : https://unlimitedhangout.com

traduit par Réseau International

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À propos de l'auteur Réseau International

Site de réflexion et de ré-information.Aujourd’hui nous assistons, à travers le monde, à une émancipation des masses vis à vis de l’information produite par les médias dits “mainstream”, et surtout vis à vis de la communication officielle, l’une et l’autre se confondant le plus souvent. Bien sûr, c’est Internet qui a permis cette émancipation. Mais pas seulement. S’il n’y avait pas eu un certain 11 Septembre, s’il n’y avait pas eu toutes ces guerres qui ont découlé de cet évènement, les choses auraient pu être bien différentes. Quelques jours après le 11 Septembre 2001, Marc-Edouard Nabe avait écrit un livre intitulé : “Une lueur d’espoir”. J’avais aimé ce titre. Il s’agissait bien d’une lueur, comme l’aube d’un jour nouveau. La lumière, progressivement, inexorablement se répandait sur la terre. Peu à peu, l’humanité sort des ténèbres. Nous n’en sommes encore qu’au début, mais cette dynamique semble irréversible. Le monde ne remerciera jamais assez Monsieur Thierry Meyssan pour avoir été à l’origine de la prise de conscience mondiale de la manipulation de l’information sur cet évènement que fut le 11 Septembre. Bien sûr, si ce n’était lui, quelqu’un d’autre l’aurait fait tôt ou tard. Mais l’Histoire est ainsi faite : la rencontre d’un homme et d’un évènement.Cette aube qui point, c’est la naissance de la vérité, en lutte contre le mensonge. Lumière contre ténèbres. J’ai espoir que la vérité triomphera car il n’existe d’ombre que par absence de lumière. L’échange d’informations à travers les blogs et forums permettra d’y parvenir. C’est la raison d’être de ce blog. Je souhaitais apporter ma modeste contribution à cette grande aventure, à travers mes réflexions, mon vécu et les divers échanges personnels que j’ai eu ici ou là. Il se veut sans prétentions, et n’a comme orientation que la recherche de la vérité, si elle existe.Chercher la vérité c’est, bien sûr, lutter contre le mensonge où qu’il se niche, mais c’est surtout une recherche éperdue de Justice.

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