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Heureux d’un printemps (Paul Piché, 1977)
Heureux d’un printemps qui me chauffe la couenne,
Triste d’avoir manqué encore un hiver.
J’peux pas faire autrement, ça me fait de la peine.
On vit rien qu’au printemps.
Le printemps dure pas longtemps.
Assis su le bord de mon trou, j’me creuse la tête.
J’pense au bonheur des gens, j’sais ben qu’ça va pas durer.
Ça l’air qu’ça prend des sous pour faire la fête.
À qui appartient le beau temps l’hiver, l’été durant?
L’été c’est tellement bon quand t’as la chance
D’avoir assez d’argent pour voyager sans t’inquiéter.
Pour le fils du patron, c’est les vacances.
Pour la fille du restaurant, c’est les sueurs pis les clients.
On dit que l’hiver est blanc comme un nuage
Mais ça. évidemment, dans le chalet près du foyer.
Dans l’fond c’est salissant pour aller skier. L’chauffage,
Y a pas pire moment de l’année quand t’es pris pour t’endetter.
Faut que je m’en retourne dans mon trou, creuser ma peine,
J’ai vu le surintendant, j’peux rien t’dire en attendant.
Le jour où ce sera nous qui feront la fête,
Imaginez le printemps quand l’hiver sera vraiment blanc.
Heureux d’un printemps qui me chauffe la couenne,
Triste d’avoir manqué encore un hiver.
J’peux pas faire autrement, ça me fait de la peine.
On vit rien qu’au printemps.
Le printemps dure pas longtemps.
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Source: Lire l'article complet de Les 7 du Québec