Tag ton prêtre

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La nouvelle est tombée avec grand fracas.

Entre le bilan mortuaire de la journée d’hier et la saison en dents de scie de nos (pas si) Glorieux, on apprenait grâce aux confrères de Présence-Info que le Vatican préparait un excitant symposium intitulé Vers une théologie fondamentale du sacerdoce, prévu pour 2022.

Bon. Avec grand fracas c’était peut-être un peu fort.

En tout cas, on peut s’imaginer que l’annonce a ému la Société des théologiens spécialisés en ministères ordonnés dans l’Église catholique contemporaine (la STSMOÉCC), si jamais elle existe. 

Moi qui croyais que, médiatiquement parlant, la seule manière pertinente d’en parler serait d’attendre le prochain scandale de prêtre afin de défendre ou de pourfendre la position de l’Église sur le célibat et sur l’ordination des femmes.

Je m’en confesse, mon père : j’errais complètement. 

Des nouveaux modèles?

Depuis quelques semaines, des prêtres font les manchettes pour de bonnes raisons. 

Pincez-vous et relisez si vous voulez. Pour. De bonnes. Raisons.

En voici quelques exemples marquants.

On connaissait déjà les succès du Padreblog en France, mais la fraicheur du jeune abbé Vincent Cardot, utilisateur de TikTok a de quoi surprendre. Tout ça, pendant que le célèbre Tibo InShape (8 millions d’abonnés YouTube, s’cusez) passe 24h dans la vie d’un padré. 

Puis, de ce côté-ci de l’océan, il semblerait que le podcast le plus téléchargé ces derniers temps soit celui du père Mike Schmitz, détrônant même les célèbres production audio du New York Times

Mais aussi, plus près de nous, en rafale, le père Alex Cordoni a vraisemblablement été inspiré par le père Schmitz et a mis sur pied son propre balado quotidien sur la Bible; le père François Proulx a fait l’objet d’un des premiers reportages diffusés par la nouvelle chaine d’infos Noovo; l’abbé Patrice Bergeron commence à faire parler de lui bien au-delà des murs de la sacristie de Saint-Bonaventure; et le père Dominic LeRouzès est sans conteste le prêtre le plus geek du diocèse de Québec.

Étrange sacrifice

Le rôle d’un prêtre, s’il peut être un modèle (pensons à Don Bosco ou au biologiste Johann Gregor Maendel), ne saurait se limiter à cette dimension d’exemplarité.

En fait, ça serait catastrophique.

L’histoire récente nous le démontre douloureusement. 

Ériger ces simples hommes en monuments de leur vivant, en guides à suivre aveuglément, c’est courir deux gros risques à la fois : les affliger d’une pression indue, et mousser artificiellement les vocations par un attrait pour un soi-disant « statut » sacerdotal privilégié.

Le rôle du fondamental du prêtre est ailleurs. (C’est ici que les participants au symposium de février prochain à Rome doivent commencer à prendre des notes. Clin d’œil, clin d’œil.)

Il est dans le sacrifice. Évidemment, on pense tout de suite au sien, à ce qu’il choisit de mettre de côté (sexe, drogue, rock’n’roll et changements de couches). Ainsi, vécu sainement, ce choix radical peut s’avérer un formidable antidote à la « masculinité toxique ».

C’est toujours très cool de présenter les nouvelles formes de vie sexuelle, aussi chastes soit-elles : demisexuelsasexuelssapiosexuels, etc. Mais le célibat pour les prêtres, beurk. Étrange, non?

Faut que ça saigne

Or, ce sacrifice que le prêtre fait par ce choix de vie est surtout l’image et le symptôme d’un sacrifice plus violent encore. Un sacrifice réactualisé chaque jour dans la messe.

On a soif de sang. Mais on ne se l’avoue pas. L’homme porte en lui cette violence, que notre drôle d’époque canalise tant bien que mal. Voir des globules rouges gicler de la gueule d’un lutteur de l’UFC, amen! Méditer sur le mystère d’un homme flagellé et crucifié par amour pour les lutteurs de l’UFC autant que pour les curés de campagne, non merci.

Pardon. Je m’égare un peu. Je voulais simplement apporter mon humble contribution en vue de ce symposium qui s’annonce passionnant. Comme dans Passion.

Source: Lire l'article complet de Le Verbe

À propos de l'auteur Le Verbe

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