par Marie-France de Meuron.
Un concept est, de prime abord, facile à saisir. Google le décrit comme une idée générale, une représentation abstraite d’un objet ou d’un ensemble d’objets ayant des caractères communs. Notre culture occidentale s’appuie beaucoup sur ce mode de formulation de pensées qui facilite l’organisation pratique de nos existences et sert très souvent de socle de référence susceptible de rassurer.
Un concept peut être considéré comme un pilier mental bien structuré par des éléments rationnels. À partir de là, il est possible de le consolider davantage avec des arguments ou alors construire un édifice avec un corps substantiel, vibrant et mobile, en fait son corps vital.
De la sorte quand nous évoquons un corps humain, nous pouvons en voir l’image sous différentes formes illustrées ou alors nous habitons notre corps avec notre conscience, ce qui permet de percevoir et ressentir tout ce qui l’anime, le vivifie, le fait souffrir ou l’handicape.
La crise covidémique actuelle, avec ses dimensions à la fois sanitaires, politiques, économiques et sociales présente un champ d’expérience très vaste pour scruter la part des concepts sur lesquels nous nous appuyons et de la façon dont nous tenons compte de leurs relations avec les dimensions humaines dans le vécu quotidien.
Depuis plusieurs mois, nous sommes envahis par le concept de la vaccination et lui prêtons des gages d’espoir, de l’amélioration de la santé, de l’allégement des mesures sanitaires telles les distanciations et les confinements. À la base, le concept vaccinal repose sur un produit à injecter, ce qui est bien une substance mais dont les dirigeants mettent en avant le concept du pouvoir immunitaire alors que dans sa réalité très concrète, il contient bien d’autres substances qui ont chacune leur « personnalité ». Il est rare que des sites nous présentent l’ensemble des ingrédients d’un produit vaccinal, ce qui peut survenir à l’occasion d’effets secondaires patents, comme avec le produit de Johnson & Johnson. La liste a de quoi susciter des craintes : « Le vaccin J&J contient également une protéine de pointe du SRAS-CoV-2, de l’acide citrique monohydraté, du citrate trisodique dihydraté, de l’éthanol, de la 2-hydroxypropyl-β-cyclodextrine (HBCD), du polysorbate 80, du chlorure de sodium, de l’hydroxyde de sodium et de l’acide chlorhydrique – cultivés dans le Lignée cellulaire foetale avortée PER.C6® ». Sur un autre plan, à l’ère où l’on prône tant les produits bio, un tel complexe devrait nous faire frémir !
C’est effectivement le cas pour bien des gens et les dirigeants préfèrent décréter qu’il s’agit d’un manque d’information de la population. Même un professeur de médecine s’appuie sur un tel argument : « L’État devrait améliorer sa communication ». Lui-même se sent fort de son concept d’épidémiologiste et estime que : « l’objectif est de vacciner le plus possible. Il est donc important de s’adresser au plus grand nombre ». Ce concept du plus grand nombre est très facile à émettre, alors qu’il est bien plus laborieux d’en estimer ne fût-ce que le coût et l’investissement de personnel, à quoi s’ajoute l’imprévisibilité d’un vaccin qui n’en est qu’à une phase d’essai, déjà bien remise en question lors du bilan dans d’autres pays : « Le Chili, pourtant bon élève de la vaccination, replonge ».
Sur le plan politique, les concepts se déploient généreusement en stratégies et en investissements : « Les États-Unis deviennent le premier donateur du Covax » Washington a confirmé jeudi son grand retour à l’Organisation mondiale de la Santé et a annoncé une contribution 2 milliards de dollars au mécanisme qui veut faciliter l’accès aux vaccins anti-covid dans les pays pauvres. Ces nations présentent sans doute une déficience de leurs PIB mais ils ne sont pas aussi pauvres en traitements efficaces, lesquels mériteraient un investissement des États-Unis pour leurs propres habitants ! En voici un exemple au Cameroun.
Le concept de la mortalité chiffrée veut aussi booster la politique de vaccination. Pour ce faire, les chiffres sont régulièrement mis en avant, comme si le fait de mourir est une nouveauté ! En outre, les décès pour une autre cause sont souvent rajoutés au totaux, De plus, on accuse le coronavirus d’une façon générale alors qu’il ne fait que révéler des problèmes immunitaires préalables.
Le concept vaccinal est soutenu par des mouvements économiques et idéologiques si puissants que ses responsables ont le vent en poupe pour proposer toujours plus : « Le patron du géant pharmaceutique américain a déclaré que les personnes ayant reçu le vaccin auront sans doute besoin d’une injection de rappel chaque année ».
Le patron Pfizer décrète encore : « Il est extrêmement important de réduire au maximum le nombre de personnes vulnérables au virus ». Il souligne ainsi à quel point l’état de santé du peuple ne peut dépendre, selon lui, que des industries pharmaceutiques alors que les causes de vulnérabilité des humains sont multiples et pourraient grandement tirer profit des milliards investis préférentiellement dans les vaccins.
Dans ce même article, il est mentionné que le directeur de la cellule anti-COVID de l’administration Biden a lui aussi assuré que les Américains devaient s’attendre à recevoir un rappel du vaccin afin de les protéger contre les variants du coronavirus en circulation. Il n’est vraiment pas tenu compte des organismes humains et de leurs complexité pour gérer des situations pathologiques alors que le concept organisationnel domine les décisions : « Pour des raisons logistiques, et seulement pour des raisons logistiques, je pense que nous devrions envisager qu’il puisse y avoir un rappel », a fait savoir M. Kessler. Ainsi, devant l’incertitude qu’il précise sur un autre plan, il montre aussi combien les études sur les pouvoirs immunologiques des organismes humains sont focalisées : « Nous étudions la durée de la réponse des anticorps. Elle semble forte mais elle connaît une certaine baisse et les variants sont un défi ».
Ses propos dénotent aussi à quel point la notion d’efficacité des vaccins ne relève que d’un concept séduisant quand on décrète publiquement : « À ce stade, ces deux vaccins sont les plus performants avec une efficacité de 95% pour celui de Pfizer/BioNTech et 94,1% pour Moderna contre la COVID-19, selon les études cliniques ».
Alors qu’une infection par un microorganisme relève d’abord de la pratique médicale, la politique sanitaire s’en est emparée avec des mesures plus conceptuelles que relevant de la physiopathologie humaine. Le Conseil scientifique indépendant créé par des médecins de terrain pose à juste titre la question : « Les interventions non-pharmaceutiques ou mesures de restrictions sociales ont-elles un impact sur l’épidémie de Covid-19 ? »
La relation entre l’organisation de la vaccination et sa logistique peut prendre un écart important avec la réalité concrète de l’accueil des personnes à vacciner individuellement : Des doses de vaccins ont bien été perdues en Europe, mais dans des proportions acceptables au regard des normes fixées par l’OMS. Le défi de l’optimisation est cependant lancé. Il est frappant de lire que l’OMS décrète ce qui est acceptable. Selon quel concept en regard de la valeur de toutes ces doses gaspillées ?
Cet article présente une illustration intéressante du manque de relation entre le produit vaccinal (principe yang !) et la seringue (principe yin !) : « Au Japon, le ministre de la Santé Norihisa Tamura a reconnu en février que des millions de doses du vaccin Pfizer-BioNtech (potentiellement 24 millions) seraient jetées en raison d’un manque de seringues adaptées ».
Cet exemple criant de la rupture entre un principe et la réalité vivante, les enfants l’expérimentent de façon dramatique. Dans une entrevue où elle s’exprime avec toute son empathie pour cette classe d’âge et ses connaissances de praticienne, une psychothérapeute décrète avec beaucoup d’intelligence et de conviction : « Nous, psychologues, on n’est pas là pour faire accepter l’inacceptable ! » Autrement dit, la mesure préconisée par Macron d’offrir dix séances à chaque enfant de 3 à 17 ans ne va pas corriger la situation dans laquelle on prive les enfants de ce dont ils ont le plus besoin pour se développer physiquement et psychiquement : les grands-parents, l’école, les camarades, les sports et d’autres activités – à signaler aussi l’illusion de la notion de gratuité qui ne correspond pas à la réalité que ce sont justement ces enfants qui devront rembourser les dettes faites actuellement.
Elle ajoute très justement : « C’est un âge où on n’est pas censé piocher dans son capital santé. On en arrive à prescrire aux enfants tout ce qui est mauvais pour eux (beaucoup d’écrans) afin d’être de bons citoyens solidaires. Comme l’exprime aussi fortement une journaliste ces forfaits psy en disent long sur notre societe : Le primat de l’hygiène sur la sociabilité a bouleversé durablement nos modes de vie vers une société sans contact. L’on a transmis à nos enfants et nos adolescents que les interactions sociales étaient devenues dangereuses. Beaucoup moins nocives, les relations virtuelles allaient compenser ce besoin d’échanges.
La psychologue citée ajoute une dimension lourde de sens : C’est une aberration philosophique de demander aux enfants de porter les adultes ; aujourd’hui on est dans une inversion des valeurs. On empêche les jeunes de se développer pour notre peur d’une maladie. On les prive d’école et de contacts sociaux sous prétexte que : « il est important de limiter la contamination par les enfants ». Cela peut s’expliquer par le fait que cette population fait davantage de formes asymptomatiques du Covid, or les symptômes favorisent la contagion. Ainsi on leur donne une responsabilité démesurée dans la contagiosité du microorganisme qui dépend de tant de facteurs pour envahir certaines personnes. D’autre part, alors que les vaccins sont en phase d’essai, comme du reste le système immunitaire est en phase d’évolution perpétuelle d’autant plus chez les enfants, par conséquent en risque d’être dévié de sa juste croissance, on peut même lire : « Vaccinons en priorité les jeunes ! » « Notre génération, celle des 55-65 ans, qui a maintenant l’autorisation de se faire vacciner, pourrait patienter encore quelques mois, sans que nos vies en soient vraiment affectées. Les jeunes, eux, paient trop cher cette pandémie ». Oui, les jeunes paient trop cher mais pas à cause de la pandémie mais à cause des réactions démesurées de toutes parts et du fait que la politique sanitaire impose des mesures dictatoriales au lieu de soutenir les médecins de terrain, tout en se basant sur des concepts qui relèvent d’un credo quasi religieux en certains arguments qui s’éloignent de la vie réelle telle que manifestée si intensément dans l’enfance.
Un exemple de credo en un sondage – qui, de plus, fut utilisé comme une étude scientifique – a servi de concept pour justifier la mesure de confinement des restaurants et des bars. L’explication plus en détail à la minute 18′ par le mathématicien interviewé se trouve dans cette entrevue mais il faut s’accrocher car il parle vite et utilise un langage de professionnel ! Il démontre que les données de départ ont été utilisées de façon déviée, ce qui dénote d’une coupure entre la structure de base et la substance qu’on a forgée pour arriver à une certaine conclusion. Sur un autre plan, cette coupure se manifeste dramatiquement dans la rupture de la vie sociale très importante qui se déroule et se recrée constamment dans les établissements de rencontres que sont les bars, les restaurants et les cafés.
Bravo de vous être accrochés pour me lire jusqu’ici! Le sujet me semble fondamental car à tout moment nous pouvons être confrontés à cette rupture entre le concept et son corps substantiel, entre une structure de base et ce que nous édifions autour, autrement dit les épousailles entre les deux pôles d’un même sujet, épousailles que nous avons le libre-arbitre de créer ou au contraire d’en augmenter le divorce.
Voici une forte illustration de ce qu’il est possible de concevoir et de créer, apportée par une dame qui, en partant d’une formation de conseil stratégique et d’informatique, a mis en œuvre des solutions qui englobent les problématique sociétales. Elle encourage les femmes – ce que je traduis par le féminin de l’être – à vivre leur créativité. Les titre de ses articles évoquent bien le thème :
Pour répondre à la question du thème de mes propos, je dirais que ce qui relie le concept à son corps substantiel c’est notre éther, l’énergie que nous donnons de nous-mêmes – un peu, beaucoup, passionnément ! – aux actes que nous posons.
source : https://mfmeuron.blog.tdg.ch
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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