« Ouïghours, victimes et otages » … du brouillard diplomatique — André LACROIX

« Ouïghours, victimes et otages » … du brouillard diplomatique — André LACROIX

Dans « Le Monde diplomatique » d’avril 2021, on peut trouver un article intitulé « Ouïgours, victimes et otages » (1), signé par Martine Bulard, Rédactrice en chef. En décembre 2019, elle nous avait déjà gratifiés d’un article mi-figue mi-raisin sur le Tibet (2). La voilà qui « remet ça », cette fois à propos du Xinjiang. Rien que le titre pose question ; il y manque à tout le moins un point d’interrogation.

Les Ouïghours sont bien des otages

Selon la définition du Petit Larousse, un otage est une « personne dont on s’empare et que l’on utilise comme moyen de pression contre quelqu’un pour l’amener à céder à des exigences ».

Tel est effectivement le statut des Ouïghours utilisés par les États-Unis – de Blinken comme de Pompeo, plus les suivistes européens et autres – pour essayer d’enrayer la marche de la Chine qui conteste leur hégémonie.

Le syllogisme états-unien est simple : Les Ouïghours habitent principalement au Xinjiang, point de départ des nouvelles routes de la soie, ferroviaires et routières. Or, les routes de la soie sont appelées à briser le containment de la Chine décidé à Washington. Donc, il importe d’entretenir au Xinjiang un abcès de fixation sur les flancs de la Chine, en espérant que ça suffira…

Depuis que le Tibet est sorti des radars et que plus personne ne croit que la Chine s’y livre à un quelconque génocide des pauvres bouddhistes (3), les pauvres musulmans ouïghours ont opportunément pris la relève : ce sont des otages rêvés (4).

Pour démontrer ce qui devrait être une évidence pour tout analyste de la géopolitique, Martine Bulard se fonde sur le livre de Maxime Vivas Ouïghours – Pour en finir avec les fake news, dont elle reproduit la couverture.

Prenant ses distances par rapport au monde médiatique aligné qui s’est empressé de mettre ce livre à l’index sans l’avoir lu, Martine Bulard a le chic de le prendre au sérieux et d’en résumer parfaitement le contenu : le soi-disant « génocide » des Ouïghours par les Chinois han est une invention d’ « informateurs » financés par le NED (National Endowment for Democracy, rejeton de la CIA), qu’il s’agisse « du réseau Défenseur chinois des droits humains (CHRD), du WUC [World Uyghur Congress], ou encore du très contesté Institut australien de politique stratégique (ASPI) (…) ».

Et Martine Bulard de poursuivre :

« Quant au ‘chercheur indépendant’ Adrian Zenz, sur lequel s’appuient nombre de rapports, il est membre de la Fondation pour la mémoire des victimes du communisme et clame : ’Je me sens clairement guidé par Dieu’ (The Wall Street Journal, 21 mai 2019). (…) l’image du ‘Ouïgour tabassé au sol par un militaire ’qu’il a fait circuler est en fait celle d’un ‘truand frappé par un soldat indonésien’.

Vivas cite d’autres fake news et rappelle les multiples mensonges destinés à justifier la politique agressive des États-Unis (dont la fameuse fiole de M. Colin Powell aux Nations Unies à la veille de la guerre d’Irak. Il souligne aussi la présence de djihadistes ouïgours en Syrie ou les attentats perpétrés en Chine. »

Ces considérations montrent à l’évidence que les Ouïghours sont bien les otages des dirigeants états-uniens, Démocrates comme Républicains, unis dans une Sainte-Alliance antichinoise, usant selon leur habitude, pour justifier leur politique, du prétexte des Droits de l’Homme et de la défense de la démocratie (un comble quand on se souvient du sort qu’ils réservent chez eux à leurs minorités et des désordres désastreux que leur agressivité a causés dans le monde).

Les Ouïghours sont-ils aussi des victimes ?

Mais pourquoi Martine Bluard se croit-elle obligée de présenter les Ouïghours comme des victimes ? Si au moins, elle avait précisé que les douze millions de Ouïghours sont victimes des quelques milliers d’activistes séparatistes islamistes… ; mais non : ce qu’elle suggère, c’est, bien entendu, qu’ils sont victimes des … Chinois han.

Mon désappointement a été grand de voir Le Monde diplomatique accueillir cette thèse à la mode, ce qui n’a pas dû plaire non plus à certains membres de la rédaction ; sans doute est-ce pour cette raison que, dans sa traditionnelle présentation mensuelle des articles du Monde diplomatique dans le site « Le Grand Soir », Bernard Gensane a fait l’impasse, le 6 avril 2021, sur l’article de Martine Bulard (5)…

Pour prouver que les Ouïghours sont persécutés, Martine Bulard s’appuie d’entrée de jeu sur le « témoignage » de Gulbahar Haitawaji, tel que mis en musique par Rozenn Morgat dans le livre Rescapée du goulag chinois, dont elle reproduit la couverture dans le même format que la couverture de Ouïghours – Pour en finir avec les fake news, comme si cette présentation symétrique n’induisait pas à l’avance un discrédit pour le livre de Maxime Vivas.

Plutôt que de consacrer 51 lignes à résumer cet ouvrage à la couverture accrocheuse, Martine Bulard n’aurait-elle pas dû s’enquérir d’abord de sa crédibilité, en se souvenant du recours systématique au faux témoignage cher aux défenseurs de la « cause ouïghoure » (6) ? Personnellement, dès que j’ai eu vent de la parution de ce livre, mon premier réflexe, alors que je ne suis même pas journaliste mais seulement un prof retraité de l’enseignement secondaire, ce fut de demander l’avis de quelques ami(e)s au sens critique non émoussé. Et voilà ce qu’ils et elles m’ont répondu entre le 22 et le 25 janvier :

« Un essayiste belge

Les mêmes inanités ont été publiées dans Le Monde de mercredi ! Vive la paresse des journalistes !

Un journaliste et écrivain français

De quel témoignage est-il question ? Elle témoigne partout. La « rescapée » (Gulbahar Haitiwaji) était avec sa fille (Gulhumar) au « 28minutes » d’Arte il y a quelques jours, pour la nième fois.

J’ai retenu au passage que la pureté intrinsèque et génétique de l’ethnie (la race ?) ouïghoure était souillée par des mariages mixtes et que c’est ainsi que se fait le génocide.

Et cela puait son Hitler envoyant un officier étudier la « race pure tibétaine » et les théories du « grand remplacement » des « Français de souche ».

Il faudrait peut-être les attaquer là-dessus aussi.

Une journaliste belge

Oui, il s’agit d’actions orchestrées dans les médias ; il y a même eu un dossier du Canard Enchainé sur la Chine, alors que ce journal n’a JAMAIS fait de dossier sur un Etat étranger (sauf le Vatican : c’est des bouffeurs de curés tout de même)

Même eux ont tapé sur la Chine, mélangeant articles bien faits et critiques. Il n’y avait heureusement qu’une page sur les Ouïgours.

Un chercheur luxembourgeois

« L’intéressée est ouïghoure, de confession musulmane, et sa communauté est persécutée en Chine » a-t-on pu lire au sujet de Gulbahar Haitiwaji et de sa « communauté » dans nos médias, mais aussi : « L’ironie de tout cela, c’est que ma femme n’est même pas musulmane, dit Kerim. Elle s’est convertie au christianisme il y a plusieurs années déjà. »

Oups ! Au moins un de ces journalistes n’a pas bien fait son travail. Ces deux citations nous montrent déjà à quel sérieux, à quelle éthique, à quelle quête de la vérité on a affaire de la part d’un journalisme mainstream qui mérite de plus en plus l’attribut « dépravé ».

L’interview de Gulbahar Haitiwaji par la journaliste vedette Léa Salamé en est un autre exemple parfait. Voilà une journaliste complaisante et servile à souhait qui, au lieu de poser ne fût-ce qu’une seule question critique, raconte elle-même la version de son interlocutrice et lui envoie des mots-clés fixés d’avance, puis se contente d’acquiescer ou de répéter ses allégations. Entre cette prestation et un journalisme respectable, c’est-à-dire critique, objectif et véridique, il y a des années-lumière.

Un blogueur belge

Tout est flippant dans ce bouquin : les entourloupes rhétoriques, les témoignages de violences sans preuves, une quantité invraisemblable d’incohérences.

Un journaliste et réalisateur français

Comment arriver à déconstruire cette incroyable propagande qui vient de tous les côtés et surtout de gens soi-disant de « gauche » qui trouvent là une manière de paraître de profonds humanistes luttant contre une dictature. Il commence à y avoir de très nombreuses analyses pour déconstruire cette cascade continuelle de fake news, que ce soit le livre de Maxime [Vivas] mais aussi les différentes déconstructions de soi-disant preuves filmées, photographiées, dronées, satellitées, les itvs de Ouigours vivant en Occident, la complaisance des émissions télé, les ONGs….Un travail monumental de salubrité publique. »

Depuis lors, le « blogueur belge », à savoir Emmanuel Wathelet, qui est aussi docteur en information et professeur dans une école supérieure bruxelloise, s’est livré à une déconstruction magistrale du livre des Mmes Gulbahar Haitawaji et Rozenn Morgat (7), confirmant ainsi l’impossibilité de prendre pour argent comptant tout ce qu’elles racontent et ce sur quoi se base Martine Bulard pour justifier son titre sur les « Ouïghours, victimes (…) ».

Comment se fait-il qu’une journaliste professionnelle leur fasse davantage confiance qu’à ses collègues sérieux, que sont, par exemple,

– le journaliste canadien anglophone Ajit Singh,

– le journaliste canadien francophone Paul Lavoie,

– le journaliste états-unien Max Blumenthal,

– etc. (liste non exhaustive dans http://tibetdoc.org/index.php/politique/ouighours-et-tibetains/627-une… (8) ?

Des punitions collectives ?

La fin de l’article est du même tonneau : les 16 dernières lignes avec les 51 premières forment comme une pince pour inexorablement écraser les vérités centrales, sans doute trop dérangeantes, énumérées par Maxime Vivas. Qu’on en juge d’après cette citation complète de la conclusion de l’article de Marine Bulard :

« À le [Maxime Vivas] suivre, la politique chinoise d’éradication, qu’il se garde de condamner, rappellerait la lutte française contre la radicalisation et le ‘séparatisme’. L’échelle n’a pourtant rien à voir. Et il oublie que soupçonner (et punir) une communauté entière au nom des exactions de quelques-uns est non seulement injuste et immoral, mais aussi inefficace (*). Reste que les rumeurs tomberaient d’elles-mêmes si les possibilités d’enquête journalistique (sans entrave ni mentor) étaient ouvertes. »

(*) Rémi Castets, « Les Ouïgours à l’épreuve du ‘vivre-ensemble’ chinois », Le Monde Diplomatique, (mars 2019).

En d’autres termes, les autorités chinoises commettraient au Xinjiang des punitions collectives à l’abri des regards.

Le Gouvernement chinois n’a pourtant jamais caché qu’il luttait sans pitié contre « les trois fléaux du séparatisme, de l’extrémisme et du terrorisme ». Dans son « Livre blanc » publié en mars 2019, il précise qu’en cinq ans 12 955 terroristes ont été arrêtés et 30 645 personnes, sanctionnées. Si je compte bien, ces 43 600 personnes

inquiétées ne représentent que 0,34 % de la population ouïghoure, forte de 12 718 000 personnes.

Je ne m’étendrai pas, même s’il y aurait beaucoup à en dire, sur la comparaison avec les États-Unis dont la population carcérale est estimée à 0,65 %. Je me contenterai de faire remarquer qu’empêcher de nuire une toute petite minorité d’individus (1 sur 300) pour permettre ainsi à la communauté entière de vivre dans la sécurité, c’est très exactement le contraire d’un comportement « injuste et immoral, mais aussi inefficace ».

Injuste et immoral ? À quel droit théorique et à quelle éthique éthérée les autorités chinoises auraient-elles dû se conformer pour que cessent les bien réels attentats criminels ? Inefficace ? La vague terroriste au Xinjiang n’aurait-elle pas pourtant considérablement reflué ? (9)

Notre manière occidentale de lutter contre le terrorisme islamique et de « déradicaliser » nos citoyens fanatisés serait-elle plus juste, plus morale et plus efficace ?

Des crimes commis en cachette ?

Dans son article sur le Tibet, précisément intitulé « Une visite très guidée » (2), Martine Bulard déplorait que les journalistes de son petit groupe aient été « contraints de ne voir que ce que l’on veut bien leur montrer. »

Bien sûr, les dirigeants chinois, comme les dirigeants de tous les pays du monde, ont à cœur de faire voir aux visiteurs étrangers les réalisations positives plutôt que les coins d’ombre. Mais ça n’a jamais empêché des gens curieux, journalistes ou non, de parcourir le monde, le Tibet et même le Xinjiang hors des sentiers battus, comme ce fut le cas, en positif, pour l’écrivain et journaliste Maxime Vivas, la journaliste française Laurène Beaumond (10) ou le touriste australien Jerry Gray (11), et, en négatif, pour Sylvain Louvet, auteur d’un documentaire angoissant pour Arte-France intitulé “7 milliards de suspects”.

Maxime Vivas rapporte d’ailleurs un épisode révélateur aux pp. 127-128 de son essai. Suite à une rumeur faisant état du détournement d’un prêt de 50 millions de dollars consenti au Xinjiang par la Banque mondiale, cette dernière a aussitôt envoyé sur place une équipe de cadres supérieurs, lesquels n’ont rien trouvé de suspect, comme en témoigne leur rapport du 11/11/2019.

En juin de cette même année, le Secrétaire général adjoint du Bureau de lutte contre le terrorisme des Nations Unies, Vladimir Voronkov, s’était rendu en Chine sur invitation. Loin de se plier aux injonctions de la pensée unique, il n’a pas contesté la légitimité des mesures prises pour lutter contre le terrorisme.

La Chine s’est d’ailleurs déclarée ouverte en 2020 à l’accueil d’observateurs au Xinjiang après une demande de l’Union européenne « d’avoir accès à cette région où Pékin est soupçonné d’internement massif de musulmans » (12).

Cette offre a été confirmée récemment à l’occasion de la rencontre d’Anchorage du 18 mars 2021 : « La partie chinoise est prête à s’engager dans des échanges avec la partie américaine sur la base du respect mutuel et les portes du Xinjiang sont grandes ouvertes au monde, a-t-elle dit, tout en prévenant qu’elle n’y acceptera aucune enquête basée sur une présomption de culpabilité de la part de ceux qui sont partiaux et condescendants et qui veulent lui faire la leçon. »

Cela suffira-t-il à décider les sceptiques (journalistes, parlementaires, membres d’ONG, etc.) à se rendre au Xinjiang ou bien préféreront-ils ou elles se débiner, arguant à l’avance que leur présence ne ferait que cautionner un régime exécré, attitude que Jerry Gray qualifie dans son interview de « childish and pedantic », soit puérile et vétilleuse (13) ?

Puisse Martine Bulard se rendre prochainement au Xinjiang et nous faire cadeau d’un nouvel article inspiré par le proverbe tibétain : « mieux vaut voir une fois qu’entendre dire cent fois ».

(1) https://www.monde-diplomatique.fr/2021/04/BULARD/62978

(2) Relire : http://tibetdoc.org/index.php/politique/mediatisation/510-reflexions-s…

(3) Par son arrêt irrévocable du 17 décembre 2020, la CEDH (Cour européenne des Droits de l’Homme) siégeant à Strasbourg a mis un terme définitif aux prétentions de ceux qui rêvaient de faire condamner la Chine pour un génocide qu’elle aurait commis au Tibet.

(4) https://www.legrandsoir.info/le-monde-diplomatique-avril-2021.html

(5) et qui bénéficient d’un vaste réseau chouchouté par l’extrême droite internationale. Voir, entre autres,

– Ajit Singh, journaliste canadien : Inside the World Uyghur Congress : The US-backed right-wing regime change network seeking the ‘fall of China’,

– Danielle Bleitrach, sociologue française : https://histoireetsociete.com/2021/04/04/activistes-ouighours-agents-d…;f5CWQ.

(6) Plusieurs exemples dans Maxime Vivas, Ouïghours – Pour en finir avec les fake news, éd. Les Routes de la Soie, 2020. Voir aussi :

– http://tibetdoc.org/index.php/politique/chine-en-general/532-la-chine-…,

– http://tibetdoc.org/index.php/politique/ouighours-et-tibetains/614-vol….

Autre exemple, postérieur à la rédaction de l’article de Martine Bulard : le 6 avril 2021, dans sa « fameuse » émission « Touche pas à mon poste », le « fameux » Cyril Hanouna mettait en scène un pauvre Ouïghour enchaîné à sa table dans un numéro aussi convaincant que la prestation de la petite Koweitienne sur les bébés tués par Saddam Hussein.

(7) Voir sur le « Blog du radis », J’ai lu « Rescapée du goulag chinois », une étude en cinq volets.

(8) Cette liste est déjà à compléter comme suit :

Publications

* Shane Quinn, journaliste à « Global Research » et au « Morning Star » : https://popularresistance.org/beijings-decades-long-policies-in-xinjiang/ et https://www.globalresearch.ca/u-s-sponsored-uyghur-insurgency-in-xinji…

* Danielle Bleitrach, sociologue française : https://histoireetsociete.com/2021/04/04/activistes-ouighours-agents-d…;f5CWQ,

* Laurène Beaumond (pseudo d’une journaliste française) : https://www.legrandsoir.info/mon-xinjiang-halte-a-la-tyrannie-des-fake-news.html,

Vidéos

* Carlos Martinez, journaliste britannique, initiateur de « No Cold War » : https://www.youtube.com/watch?v=y30SZSSzXRk (19:44),

* Jerry Gray, touriste australien :

https://www.youtube.com/watch?v=-jlUy2DR8TQ (14:44),

* Max Blumenthal, journaliste états-unien : https://www.youtube.com/watch?v=qZkxaEC1xjY (28:51).

(9) À voir le documentaire de près d’une heure réalisé par Han Bin et diffusé par la CGTN intitulé « La guerre dans l’ombre » : https://www.youtube.com/watch?v=VvWmWhbd5tc.

(10) https://www.legrandsoir.info/mon-xinjiang-halte-a-la-tyrannie-des-fake-news.html.

(11) https://www.youtube.com/watch?v=-jlUy2DR8TQ (14:44).

(12) Voir La Libre Belgique et Mediapart, 15/09/2020.

(13) vidéo : référencée sub 11, à la fin (12:06).

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Source: Lire l'article complet de Le Grand Soir

À propos de l'auteur Le Grand Soir

« Journal Militant d'Information Alternative » « Informer n'est pas une liberté pour la presse mais un devoir »C'est quoi, Le Grand Soir ? Bonne question. Un journal qui ne croit plus aux "médias de masse"... Un journal radicalement opposé au "Clash des civilisations", c'est certain. Anti-impérialiste, c'est sûr. Anticapitaliste, ça va de soi. Un journal qui ne court pas après l'actualité immédiate (ça fatigue de courir et pour quel résultat à la fin ?) Un journal qui croit au sens des mots "solidarité" et "internationalisme". Un journal qui accorde la priorité et le bénéfice du doute à ceux qui sont en "situation de résistance". Un journal qui se méfie du gauchisme (cet art de tirer contre son camp). Donc un journal qui se méfie des critiques faciles à distance. Un journal radical, mais pas extrémiste. Un journal qui essaie de donner à lire et à réfléchir (à vous de juger). Un journal animé par des militants qui ne se prennent pas trop au sérieux mais qui prennent leur combat très au sérieux.

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