Décès en prison de l'escroc Bernard Madoff, surnommé « le bon du Trésor juif »

Décès en prison de l'escroc Bernard Madoff, surnommé « le bon du Trésor juif »

Nous allons commencer par un rappel, celui du blog de Pierre Jovanovic à la fin de 2008. C’est cinglant, et Madoff est dedans.

30-31 décembre 2008 : Cette année, j’ai lu des milliers d’articles de presse pour tenir ce blog et je crois que si je devais décerner un prix du meilleur article de l’année 2008, je le donnerais sans hésiter à Mme Jill Drew (aidé par Zachary A. Goldfarb), journaliste du Washington Post. Dans un grand article, elle a décrit, étape par étape, comment Wall Street en est arrivé au Krach de -777,7 points du 29 septembre 2008, et cela en partant des origines de la manipulation.

Grosso-modo, on peut le résumer de la façon suivante : des mathématiciens doublés de financiers ont inventé sur leurs ordinateurs une méthode imparable pour gagner de l’argent sans se fatiguer en découpant tous les prêts des banques en petits morceaux d’actions qui permettait de garantir doublement le prêt en question. Disons que vous avez pris un prêt pour acheter votre nouvelle Skoda à 20.000 euros. Vous, vous donnez déjà des garanties à votre banque. Si vous ne payez pas, votre pavillon de la Courneuve est en garantie. Là, votre banque se frotte les mains car elle va créér une seconde richesse, fictive, mais bien réelle sur le papier, en vendant votre prêt à la Vampire Brothers Bank. Et celle-ci va verser une commission à votre banque la Société Jérôme Kerviel qui se frotte les mains car elle a fait d’une pierre deux coups. Elle gagne sur votre dos et aussi grâce à la Vampire Brothers Bank. Celle-ci à son tour va vendre votre emprunt à Assureurs Escrocs et Cie qui a une tour à La Défense. Tout beigne et tout le monde se reverse des commissions par millions de dollars chaque jour. C’est la fête, et ils se payent 4 millions de dollars par an en bonus. Par exemple, pour la Bank of America qui accordait 10.000 crédits voiture ou 5.000 prêts immobiliers ou 20.000 financements d’entreprises par mois, cela représentait des milliards de dollars en commissions sur l’année…

C’était le meilleur des mondes où tout le monde gagnait de l’argent avec tout le monde sur le dos d’une seule personne, l’emprunteur, c’est-à-dire vous. Le système rapportait tant que des petits malins de Wall Street n’ont pas pu y résiter : ils ont inventé des outils financiers encore plus vicieux, aux effets encore plus pervers et cela pour juste une chose : gagner 5 millions de dollars de plus, en plus des 5 millions qu’ils gagnaient déjà ! Ces outils vont être des emprunts encore plus pervers où on commence à rembourser avec un taux de 2% et au bout de 2 ans, on passe à 8%, puis à 12%…

Et ils ont gagné encore plus d’argent au point qu’ils vomissaient du Dom Perignon à force de trop en boire chaque soir. Les démons faisaient la fête et la planète entière les regardait, envieuse de leur luxe tapageur, de leurs putains qui dansaient sur les tables de Saint-Tropez (vous vous souvenez des émissions de Capitales sur M6, c’étaient les spécialistes pour montrer ça aux Français) et de leurs grosses Ferrari rouges qui faisaient vrooom-vrooom pour montrer toute la puissance qu’ils avaient entre leurs mains à défaut de l’avoir dans leur slip.

Même votre banquier était devenu puant, vous prenant la tête pour un petit découvert et vous vendait aussitôt un crédit revolving pour que lui aussi ait sa petite commission. Votre banquier s’était aussi pris pour un grand financier de Wall Street et vous, vous étiez une merde avec vos 1600 euros par mois et vos fins de mois difficiles depuis le passage à l’Euro, une autre escroquerie géniale à l’échelle presque mondiale. Mais depuis le 29 septembre 2008, la quéquette de votre banquier s’est ratatinée, comme si un froid polaire s’était soudain abattu dans son agence de Meaux en Brie. Il n’est plus aussi superbe, il n’est plus aussi méprisant. Il est devenu, comme c’est curieux, soudain très humble. Il vous avait roulé dans la farine et il a été lui aussi roulé dans la farine car les démons ont fini par se voler les uns les autres pour gagner plus d’argent sur notre dos. L’article du Washington Post le montre bien, avec les procès que ces banques se sont faits en 2007 et en 2008, s’accusant de se voler les unes les autres, ce qui est à « pisser de rire » maintenant. Le problème est qu’ils ont ruiné la planète à force de se voler les uns les autres. Et tout va être moissonné, le bon grain avec l’ivraie, la mamie avec ses petites économies comme les cambistes puants de Lehman Brothers ou de la Caisse d’Epargne. Ajoutez la-dessus un Madoff fou et vous avez le tableau du Radeau de la Méduse devant vous. L’année 2009 va être celle ou Babylone va tomber comme le dirait saint Jean. Alors accrochez vous car cela va secouer grave en 2009. Faites des provisions de nourriture et d’eau, on ne sait jamais. Songez que même la CGT ne dit rien en ce moment, ce qui est, vous l’admetterez, plus que suspect. 2009 sera l’année ou vous devrez définitivement découvrir votre Ange gardien, de gré ou de force.

Toujours les 30 et 31 décembre 2008, Jovanovic ajoutait :

Il n’y a pas que la crise qui pèse sur l’économie mondiale, il y a aussi le climat : Munich Re, l’assureur des assureurs, a fait savoir que 2008 a coûté plus cher de 50% que 2007, soit 45 milliards de dollars. Madoff, avec ses 50 milliards, est plus fort que la météo ! Ce sont les ouragans Ike, Gustav et le tremblement de terre chinois qui ont le plus pesé en 2008, la 3e année la plus chère de l’histoire pour les assureurs, qu’ils brulent en enfer puisqu’ils ont voulu devenir des banquiers.

Non, le FBI n’a pas placé d’argent chez Madoff, c’est un problème plus épineux : Madoff a mis beaucoup d’argent sur des comptes numérotés dans les Iles Caïman et autres Jerseys européens, ce qui rend la tâche très difficile aux policiers pour suivre le cheminement des fonds. De plus, ses comptes montrent qu’il recevait aussi beaucoup de virements de ces paradis fiscaux et les agents fédéraux se demandent comment ils vont faire car la législation de ces pays les empêcheront de fouiller sur place. Madoff a tout prévu… Juste une question : alors qu’un type qui braque une épicerie à New York est d’office jeté en prison, Madoff, lui qui a volé 50 milliards de dollars, est assigné à résidence dans son appartement luxueux de Park Avenue ! Il y a un vrai problème ici, vous ne trouvez pas ?

Revenons au présent, c’est-à-dire la disparition de ce pauvre homme qui avait pris 150 ans de prison en juin 2009 pour l’ensemble ses escroqueries.

Lors d’entretiens téléphoniques avec le « Washington Post », Bernard Madoff avait exprimé des remords pour ses méfaits, affirmant qu’il avait « commis une terrible erreur ». « Je suis en phase terminale », avait-il plaidé. « Il n’y a pas de traitement pour ma maladie. J’ai déjà fait onze ans de prison et, franchement, j’en ai souffert. » (Le Nouvel Obs)

C’est donc en juin 2009 que Bernard Madoff, financier de son état et ancien patron du Nasdaq (dans les années 70), ce qui rassurait ses futurs clients, est embastillé. Sa fraude à la pyramide de Ponzi étalera sur 20 ans et 136 pays.

L’Obs explique l’arnaque et sa fin :

« La fraude pyramidale de cette figure de la finance new-yorkaise consistait à piocher dans les finances de ses nouveaux clients pour rétribuer ou rembourser des investisseurs plus anciens, à travers une fausse banque d’affaires, devenue une des principales à Wall Street. Il offrait, en plus des services de courtage (vente et achat de titres pour le compte de clients), un véhicule d’investissement, devenu rapidement un succès.

Très précautionneux, Madoff parvint à duper son monde jusqu’à la crise financière de 2008. De nombreux investisseurs ont alors souhaité retirer leurs fonds en gestion, provoquant l’effondrement de la pyramide Madoff, le banquier étant incapable de restituer l’argent. »

L’originalité, en quelque sorte, de ce financier, est d’avoir escroqué aussi ses coreligionnaires – on l’appelait le bon du trésor juif –, et pas des moindres : les acteurs John Malkovich, Uma Thurman, Kevin Bacon, le présentateur de CNN Larry King, le sénateur du New Jersey Frank Lautenberg, le promoteur immobilier Larry Silverstein, et même son propre (si l’on peut dire) avocat, Ira Sorkin !
Mais le pire est encore à venir : la fondation Elie Wiesel, qui lutte contre l’oubli de la mémoire de la Shoah ! Steven Spielberg aurait perdu 70 % des fonds de sa fondation d’aide aux jeunes cinéastes (il aime bien « aider » les jeunes, Steven), la Wunderkinder Foundation… Mais ne dérapons pas.

Madoff, en montant sa pyramide de 50 milliards de dollars, in-remboursable, a mis un tas d’œuvres philanthropiques juives sur la paille. Le JDD écrit :

« Même maux, même remède expéditif : la fédération new-yorkaise United Jewish Appeal, dont Bernard Madoff était l’un des principaux donateurs, a fait paraître un avis de décès dans les colonnes du New York Times. La Fondation du sénateur Frank Lautenberg, qui avait confié l’essentiel de ses fonds à l’ancien patron du Nasdaq, est vivement secouée. Quant à la Chais Family Foundation, qui donne chaque année environ 12,5 millions de dollars à des œuvres juives, elle a également fermé ses portes et congédié son personnel. « L’ensemble du fonds a été investi par l’intermédiaire de Bernard Madoff et, par conséquent, le fonds a été perdu dans sa totalité », a confié à l’agence Reuters son président, Avraham Infeld. »

Voilà, après 11 ans de prison, Bernard est mort, après avoir regretté ses actes. Son fils aîné (Mark) s’est suicidé à 46 ans, l’autre (Andrew) a été emporté par le cancer à 48 ans. Une grande réussite et un exemple pour tous, la famille Madoff.

La petite archive E&R

Madoff avait séché 15 millions de dollars à la fondation Elie Wiesel, épongé une partie des avoirs du boss de DreamWorks Jeffrey Katzenberg (22 millions), sans oublier la Yeshiva University, cet établissement privé juif new-yorkais, délesté de 14,5 millions de dollars. La Jewish Community Foundation de Los Angeles a laissé 18 bâtons dans le braquage…

France Inter a consacré un numéro d’Affaires sensibles en 2016 à l’escroc

Source: Lire l'article complet de Égalité et Réconciliation

À propos de l'auteur Égalité et Réconciliation

« Association trans-courants gauche du travail et droite des valeurs, contre la gauche bobo-libertaire et la droite libérale. »Égalité et Réconciliation (E&R) est une association politique « trans-courants » créée en juin 2007 par Alain Soral. Son objectif est de rassembler les citoyens qui font de la Nation le cadre déterminant de l’action politique et de la politique sociale un fondement de la Fraternité, composante essentielle de l’unité nationale.Nous nous réclamons de « la gauche du travail et de la droite des valeurs » contre le système composé de la gauche bobo-libertaire et de la droite libérale.

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