FIGAROVOX/TRIBUNE – À la suite de décisions préfectorales, le port du masque sur les plages a été rendu obligatoire dans certains départements. Pour le médecin Guillaume Barucq, cette décision relève de l’absurde, le risque de foyer de contamination en extérieur étant quasi-nul.
Par Guillaume Barucq
«Pour une raison mystérieuse, on s’enferre à contraindre la fréquentation de l’extérieur alors que c’est à l’intérieur qu’il faudrait prendre les mesures adéquates». Andy Dean Photography/Andy Dean – stock.adobe.com
Guillaume Barucq est médecin généraliste et conseiller municipal à Biarritz. Il a publié Detoxseafication et Surf Thérapie (éditions Surf Prevention).
Tout a commencé au cœur de l’été 2020. Une forte fréquentation est attendue début août sur la côte. Au motif de risque de non-respect des distanciations, une obligation du port du masque est instaurée en centre-ville de quelques stations balnéaires.
Et comme du centre-ville à la plage il n’y a qu’un pas, surtout à Biarritz, l’obligation du port du masque s’est allègrement étendue au bord de mer.
Nous n’imaginions pas que les arrêtés municipaux temporaires pris par des maires zélés nouvellement élus allaient se transformer en arrêtés préfectoraux renouvelés indéfiniment, et encore moins que les obligations de port du masque allaient s’étendre aux plages!
Le port du masque en extérieur est devenu une mesure plus politique que sanitaire. C’est avant tout une mesure voyante qui donne une fausse impression de sécurité.
Une plage est de surcroît un environnement hostile pour un virus comme le SARS-CoV-2 qui va être agressé par les UV, la chaleur et la salinité du milieu.
Tant qu’on n’expliquera pas qu’on n’attrape pas le Covid-19 dans un courant d’air marin ou en croisant une personne sur un promenoir, nous continuerons à subir des contraintes qui relèvent plus de la superstition que de la raison.
Au fil des mois, les études se sont accumulées pour dédouaner le plein air en général, et les plages en particulier. Une vaste étude récente en Irlande a conclu que 99,9 % des infections sont contractées à l’intérieur. Pour une raison mystérieuse, on s’enferre à contraindre la fréquentation de l’extérieur alors que c’est à l’intérieur qu’il faudrait prendre les mesures adéquates.
Les plages, longtemps montrées du doigt, ne sont plus considérées comme des espaces à risque. Et pour cause, aucun cluster n’y a été enregistré dans le monde malgré la fréquentation record de l’été dernier où les plagistes étaient à touche-touche sur leurs serviettes.
Tout cela est logique car une contamination par un virus qui se transmet par aérosol est hautement improbable dans ces grands espaces ventilés. Si des particules virales s’y aventurent, elles sont instantanément éparpillées façon puzzle dans l’air marin. Une plage est de surcroît un environnement hostile pour un virus comme le SARS-CoV-2 qui va être agressé par les UV, la chaleur et la salinité du milieu.
Ces études ne font que confirmer ce que l’on sait depuis des décennies en France: le bord de mer participe à la prévention des infections respiratoires. Ces connaissances ont participé au développement de nos stations balnéaires avant l’ère du tourisme, avec la construction des sanatoriums marins contre la tuberculose, des hôpitaux marins et des centres de thalassothérapie qui jalonnent nos côtes.
Au-delà de l’absence de foyer de contamination, ce sont tous les bénéfices qu’apporte la fréquentation d’une plage sans masque qu’il faut considérer.
Par sa pureté, sa richesse en sels minéraux et oligo-éléments (l’iode bien sûr mais pas seulement), l’air marin est idéal pour les voies respiratoires. Son inhalation est conseillée dans différentes affections allant de l’asthme à la mucoviscidose en passant par les rhino-sinusites. Des recherches récentes y retrouvent des substances antimicrobiennes.
L’eau de mer a également des effets reconnus en prévention des infections qui se contractent par la sphère ORL.
L’inhalation sans réserve de l’air marin devrait être préconisée, d’autant qu’il a aussi des effets positifs sur le bien-être psychologique et la performance musculaire via sa concentration en ions négatifs. L’iode, dont une bonne partie de la population est carencée, a également une action sur la stimulation de la thyroïde et du système immunitaire.
L’exposition solaire participe à la stimulation du système immunitaire. La vitamine D notamment serait un facteur de protection. La meilleure façon de la synthétiser se fait par la peau via une exposition solaire régulière et raisonnée. Cela tombe bien car c’est à partir du mois d’avril que le soleil est suffisamment haut pour bien la synthétiser. Il faut idéalement s’exposer quelques minutes en milieu de journée en dévoilant le maximum de peau. On comprend aisément qu’occulter la moitié de son visage avec un masque prive inutilement d’une partie de la production.
À lire aussi : Le masque en extérieur est-il un moyen de lutte efficace contre l’épidémie?
L’eau de mer a également des effets reconnus en prévention des infections qui se contractent par la sphère ORL. L’un des traitements préventifs les plus efficaces pour empêcher la prolifération des microbes pathogènes dans les voies nasales est le spray d’eau de mer. Passer la tête sous une vague en reproduira agréablement les effets… à condition de se baigner sans masque évidemment!
Enfin, il ne faut pas négliger les bienfaits du bord de mer sur la santé psychique et sociale. Après un an à se parler derrière un masque ou des écrans de visios, les gens auront plus que jamais besoin de se voir et la plage constitue cet espace de liberté où on s’affranchit des contraintes vestimentaires et des accessoires superflus.
Il est inacceptable que le port du masque en extérieur ne soit ni débattu ni adapté aux réalités épidémiologiques des territoires et qu’il puisse être pris sans fondement scientifique.
Depuis 10 ans que je sensibilise sur le sujet, jamais je n’avais observé un tel déni des bienfaits du milieu marin. C’est en partie lié à de l’ignorance (la climatologie et l’hydrologie médicales n’étant plus enseignées en France) et à une certaine forme d’arrogance de la médecine moderne: cela fait plus docte de préconiser le port du masque qu’un séjour d’aération à la mer.
Il est inacceptable que des mesures sociales aussi contraignantes que le port du masque en extérieur ne soient ni débattues ni adaptées aux réalités épidémiologiques des territoires et qu’elles puissent être prises sans fondement scientifique.
Aujourd’hui, il faut reprendre notre santé en main et revenir aux bases dont la bonne oxygénation fait partie. Respirer sans être entravé par un masque devrait rester une liberté fondamentale, surtout dans les espaces naturels.
Cela paraît incroyable de devoir écrire cela mais nous vivons une période quelque peu absurde, et il y a de l’espoir car la voix des aéristes commence à se faire entendre.
J’espère que cette tribune contribuera à mobiliser tous ceux qui comme moi sont convaincus que le plein air est une clé de la sortie de cette crise sanitaire. Rendez-vous donc cet été sur la plage pour respirer l’air marin à pleins poumons!
Source : Le Figaro
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