par Christelle Néant.
Le déclenchement d’hostilités à grande échelle dans le Donbass par les autorités de Kiev sera le début de la fin pour l’Ukraine. C’est ce qu’a déclaré le chef adjoint de l’administration présidentielle russe, Dmitri Kozak, qui a aussi appelé à rendre publique les négociations qui ont lieu au sein de la plateforme de Minsk.
Si Kiev reprend les hostilités à grande échelle dans le Donbass c’est la fin de l’Ukraine
« Je pense qu’il y a déjà de telles analyses, et je soutiens ces analyses qui existent également en Ukraine, qui disent que le début des hostilités sera le début de la fin de l’Ukraine. Il s’agit d’un tir auto-infligé, un tir non pas dans la jambe mais dans la tempe », a-t-il déclaré.
Il a ajouté que la Russie défendra ses citoyens vivant sur le territoire du Donbass si l’ampleur du conflit le justifie.
« Aujourd’hui, tout dépend de l’ampleur de l’incendie. S’il y aura, comme le dit notre président, un Srebrenica, nous serons, visiblement, obligés de les défendre », a-t-il déclaré.
Il estime que le voyage du président ukrainien Volodymyr Zelensky dans le Donbass ne risque pas d’aggraver la situation dans l’est de l’Ukraine, mais que Kiev « joue avec des allumettes ».
« Je ne pense pas que son voyage [de Zelensky] dans le Donbass sera associé à une escalade. Dans ma réponse à la première question, j’ai noté qu’aujourd’hui, il est difficile de prévoir ce que ces enfants vont faire en jouant avec des allumettes. Ici, il est difficile de prédire avec quoi ils vont jouer. Le fait qu’il y soit allé – c’est un élément du même jeu », a déclaré Kozak.
Le Président ukrainien Volodymyr Zelensky est en effet arrivé dans le Donbass, où il a l’intention de visiter les positions avancées de l’armée et de rencontrer les soldats ukrainiens.
Rendre publiques les négociations au sein de la plateforme de Minsk
M.Kozak a aussi déclaré que la Russie prône une transparence totale des négociations de Minsk sur le Donbass et la publication des documents issus des discussions entre les parties au conflit. Une proposition qui avait déjà été faite l’an passé et qui s’était heurtée au refus de l’Ukraine et de l’OSCE.
« L’Ukraine a peur de révéler son incohérence. Ils ont peur de parler en public » estime-t-il. « Nous avons proposé la transparence et la diffusion [des documents] afin que chacun puisse comprendre ce qui se passe. Que les documents écrits soient publics. »
Le chef adjoint de l’administration présidentielle russe a rappelé qu’à l’été 2020, il a suggéré que les négociations soient diffusées sur Internet.
« Pour que chacun sache clairement qui fait quelles propositions et quelle position il adopte, les documents écrits devraient également être publics. Tout le monde est devenu hystérique, et les chefs d’État et de gouvernement ont commencé à dire que c’était impossible et que les négociations devaient être secrètes. Il n’y a pas de secret ici », a ajouté Kozak.
Selon lui, c’est surtout l’Ukraine qui est favorable à la confidentialité et aux négociations secrètes, et l’Allemagne et la France ne font que suivre cette ligne définie par Kiev.
« Cette confidentialité est imaginaire, conditionnelle. Nous avons également essayé de l’observer, mais elle est unilatérale, elle est uniquement nécessaire à l’Ukraine pour dominer l’espace informationnelle et poursuivre sa stratégie. C’est la seule chose qu’ils font – ils désinforment leurs citoyens », a souligné M. Kozak.
Il a rappelé que les médias ukrainiens ont diffusé la thèse des politiciens qui participent aux négociations sur le Donbass, selon laquelle les accords de Minsk sont un « nœud coulant autour du cou de l’Ukraine » qui empêche le règlement du conflit.
« Zelensky déclare : « Les accords de Minsk, je voudrais en sortir, mais ils sont nécessaires pour maintenir les sanctions contre la Russie. » Mais, lors des négociations nous entendons : « Nous sommes engagés à respecter les accords de Minsk de a à z », » a déclaré le chef adjoint de l’administration présidentielle russe.
« Nous avons essayé de les aider, nous avons essayé de faciliter le règlement du conflit dans le cadre des accords de Minsk, mais il s’est avéré que vous ne pouvez aider que celui qui veut cette aide. Il est probable que, d’après l’expérience politique nationale, les médias ukrainiens et le président ukrainien Volodymyr Zelensky lui-même, ainsi que ses députés, ses assistants et ses conseillers, affirment ouvertement que le Donbass est une pilule empoisonnée qui ne peut être autorisée à pénétrer dans le corps politique sain de l’Ukraine. Et c’est là tout le problème », a noté M. Kozak.
Changer le lieu des négociations n’en changera pas le contenu
Dmitri Kozak a aussi commenté les déclarations des politiciens ukrainiens appelant à changer l’endroit où les négociations se tiendront une fois la quarantaine levée, car la Biélorussie serait hostile à l’Ukraine et ne serait pas un État démocratique. Il a ainsi déclaré que la Russie ne veut même pas discuter de la question du déplacement de la plateforme de négociation du groupe de contact pour le règlement de la situation dans le Donbass ailleurs qu’à Minsk.
« Nous ne voulons même pas discuter de ces questions. Ce sont des questions secondaires, techniques, et il n’est pas nécessaire d’en discuter. Le fait que les discussions aient lieu à Minsk n’ont rien à voir avec le contenu des négociations elles-mêmes, avec le problème auquel l’Ukraine est confrontée », a déclaré M. Kozak,
« S’ils [Kiev] voulaient, excusez-moi, nuire à la Biélorussie, en disant que c’est un État non démocratique, donc nous ne mettrons pas les pieds à Minsk […] Ils prennent l’avion pour différents pays via Minsk. Cela n’a aucun sens, je ne comprends pas la logique de cette déclaration maintenant, alors que la question de la crise biélorusse n’est pas encore passée, et que la pandémie n’est pas terminée, cette question n’est pas pertinente », a ajouté M. Kozak.
Il reste à espérer que le message du Kremlin, véhiculé par Dmitri Kozak, sera reçu cinq sur cinq par l’Ukraine et que Kiev renoncera à relancer les hostilités dans le Donbass.
source : https://www.donbass-insider.com/fr
Source : Lire l'article complet par Réseau International
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