Le retour à la normale ! C’est l’obsession qui nous hante depuis un an. Mais le souhaitons-nous réellement ? Avant toutes choses, il convient en réalité de s’accorder sur les attentes de chacun.
De quelle normalité parle-t-on en effet ? S’il s’agit de pouvoir refaire le monde en terrasse ou d’abandonner enfin les fameux gestes barrières, il est évidemment souhaitable de tourner la page actuelle. Pour le reste, il est temps que cette société (et ces délires libéraux-libertaires) partent pourrir dans les poubelles de l’histoire.
La lecture du “Grand Reset” de Klaus Schwab offre un panorama du monde de demain, un affreux mélange d’hier et d’aujourd’hui en pire… Les trois mots : durable, inclusif et résilient deviennent presque des ponctuations tant ils sont cités.
Dans cette brochure, le patron du forum de Davos et acteur majeur du mondialisme indique : “La Covid offre l’occasion d’introduire des changements sociaux sans précédent par le biais de la “La Grande Remise à Zéro”…bien des choses changeront pour toujours… et un monde nouveau émergera.”
De quelle remise à zéro parle-t-on ? La réinitialisation pourquoi pas, on serait tenté de dire, chiche d’aller vers un nouveau monde ? Chaque jour, des militants se réveillent et continuent à se battre pour un monde nouveau, plus juste et meilleur.
Le système d’avant Covid n’est pas celui que nous souhaitions. Pour repartir sur une page blanche, on ne doit toutefois pas le confier à ceux qui nous ont mis dans l’ornière mondialiste. La réinitialisation voulue par Schwab est celle au seul profit des classes dominantes. Dmitry Orlov, éminent collapsologue rappelle que seules les classes intermédiaires ont tout à perdre dans cette entreprise car “les pauvres, par définition, n’ont rien à annuler” Quid des riches ?
Il faut le marteler pour les ultras riches, tout se déroule bien. Il ne faut pas creuser beaucoup pour s’en rendre compte. La lecture de la presse internationale laisse apparaître parfois de précieuses informations qui montrent bien où les grands de ce monde nous amènent actuellement.
Fin janvier 2021, on apprenait que l’organisation internationale du travail estimait que la crise du Covid avait coûté aux travailleurs du monde entier 3,7 billions de dollars*. Cette somme est l’estimation des pertes de salaires à travers le monde entre mars et décembre 2020. Quelques jours plus tôt, on apprenait que la richesse des plus gros milliardaires s’est plus que maintenu. Après un grand recul des valorisations boursières au début de la crise sanitaire, on apprend que les milliardaires ont vu la valeur de leurs richesses s’envoler de 3,9 billions de dollars en 2020**. Pour rappel, un billion représente 1000 milliards.
Les ultras riches s’en sortent bien, la classe moyenne (entrepreneuriale et salariée) a, elle, perdu plusieurs mois de salaires. Pour ne pas passer à la moulinette, c’est donc à chacun de nous de remettre nos comportements à zéro. Zéro concession avec les tenants du système, zéro euro dans leur économie virtualisée. Il ne s’agit donc pas de rejeter en bloc internet. On peut envisager des procédés de réciprocité ou l’achat de certaines prestations à des tiers de confiance.
Il faut tout reconstruire dans ce monde qui ne nous satisfait pas. Cessons de l’imaginer en grand pour le fabriquer concrètement à notre échelle. Cessons d’imaginer des concepts et retroussons nos manches pour mettre en pratique nos idéaux. On doit tous corriger nos modes de vie. Moi le premier, il ne s’agit pas de s’ériger en modèle absolu, mais de prendre le temps pour réaliser que leur monde n’est définitivement pas le nôtre.
Il ne s’agit pas d’abandonner bien au contraire. Il s’agit de se relever les manches et de sortir un temps des radars.Dans le monde imaginé par Schwab et ses amis, l’humain s’efface encore plus et les entreprises intermédiaires disparaissent. Les hommes sont de plus en plus remplacés par des machines. Tous les corps de métiers seront touchés : “Le travail des avocats, des médecins, des journalistes ou des bibliothécaires sera sans doute partiellement ou totalement automatisé”.
Il en est de même dans l’hôtellerie restauration, le commerce ou encore le divertissement. Ces secteurs hier grands pourvoyeurs d’emplois et où les gens qualifiés étaient en situation de plein emploi seront demain précarisés comme d’autres avant eux.
L’humain va devenir encore plus secondaire, surtout sous l’influence des transhumanistes… Le fantasme de l’homme augmenté se profile dans les plans de Schwab. On a ainsi pu lire dans certains de ces écrits : “De la poussière “intelligente”, des ordinateurs munis d’antennes, tous plus minuscules qu’un grain de sable, pourront s’organiser à l’intérieur du corps humain.”
Ces propos mettent forcément mal à l’aise. Ils confirment que nous sommes rentrés dans un nouveau paradigme. Les clivages d’hier sont en phase terminale. Le grand Reset c’est le moment de la classe dirigeante et celle des ultras riches, avec comme objectif notre asservissement définitif. Ne leur laissons pas ce plaisir, organisons-nous efficacement et localement en cercles concentriques interdépendants.
Jean Ernice
Note :
*)https://www.theguardian.com/business/2021/jan/25/covid-19-workers-lost-earnings-ilo-job-losses
Articles similaires
Source: Lire l'article complet de Rébellion