Dans ces traditions, le rapport rituel au sang n’a rien de subversif,. C’est appliquer la loi. La subversion est plutôt dans le reniement qui voudrait nier à ces actes une quelconque valeur morale (bonne ou mauvaise) pour s’attacher à n’en critiquer que la valeur plastique ou phénoménale (pour la vanter ou la banaliser, comme vous le faîtes).
Ne pas en parler ? ne pas sortir certaines réactions ou adjectifs de leur sommeil ?
il ne sert à rien de nier ce qui vous dépasse ; c’est une réaction d’idéologue
la guerre ne sera plus la guerre si on l’appelle la paix ?
Dans un langage sensé, connecté au réel, à la réalité que l’on tire de lui, ce n’est pas les mots que nous employons qui donnent aux choses de l’importance. C’est les faits qui appellent ces mots. L’horreur existe. Je ne discuterai pas ici du bien fondé ou non d’étouffer certaines histoires au sein d’une même famille, car ce n’est pas le sujet qui nous occupe, lequel est plutôt d’étouffer ou non des actes d’offense d’une famille vers une autre. Une incompatibilité religieuse ’au moins sur ce point)
Que vous y accordiez votre consentement ou non, le sang a une valeur rituelle, réparatrice, partout où l’homme s’est frotté à la question divinatoire. Partout où il s’est demandé : comment puis-je m’attirer les faveurs ? éponger ma dette ? obtenir quelque chose ? qu’est-ce qui paye ici bas ? en quelle monnaie ? comment atteindre cette part où le sacrifice opère dans l’être ? et chacun a pu y apporter sa réponse, mais cela tourna toujours autour du sang (plus ou moins spiritualisé, mais jamais totalement coupé de sa racine « charnelle »), ce lieu où la vie crie (cf Abel et Caïn…Et qui sait, c’est peut-être dans le sang d’Abel que Dieu a marqué Caïn de son signe…).
Pour une fois il n’est donc pas question ici de fasciner avec du tordu, de l’ostentatoire, du criminel ou du « subversif » , comme le font habituellement nos médias pour raconter complaisamment l’assassin, le marginal, le délinquant ou le maffieux. On touche ici à un de ces sujets religieux dont ces médias ne parlent pas, car il réveillerait des questionnements qu’ils ne veulent pas voir ressurgir dans la bête de somme matérialiste, en dehors du fait qu’il touche évidemment à une tribu qui est suffisamment « assise » sur eux (nul besoin de préciser de quel genre de « trône » il s’agit)
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