Après les accommodements de genre, les accommodements de nationalité
Depuis 2019, les personnes s’identifiant comme non-binaires ne sont plus obligées de s’identifier en tant qu’homme ou femme sur le passeport canadien. Sous l’onglet Sexe, les hommes inscrivent la lettre H, les femmes la lettre F, et désormais les personnes non-binaires la lettre X. Et ce, au nom du principe de l’ « égalité et respect pour tous, quelle que soit leur diversité et sans égard à l’identité» (1) selon lequel il faut adapter les termes utilisés sur les documents officiels pour ne pas heurter la sensibilité des individus. Soit.
Le problème, voyez-vous, c’est que 2 lignes plus haut, il y a la catégorie Nationalité, et que sous cette ligne, il n’y a qu’un seul choix: Nationalité canadienne.
Je réclame qu’il soit désormais possible d’y écrire Nationalité québécoise, ou à tout le moins, pouvoir y mettre un X, comme sous la case de sexe. Et ce dans le souci de ne pas heurter les sensibilités des gens qui se sentent blessés lorsque le terme canadien est associé à leur identité, selon les mêmes principes énoncés plus haut.
Si pour certaines personnes, se faire associé aux termes femme ou homme sans leur consentement est discriminatoire, irrespectueux et intolérable, il est logique qu’il en soit de même pour des termes comme canadien, n’est-ce pas?
Combien de gens se sentent écrasés, amoindris, par cette imposition identitaire qu’ils subissent depuis si longtemps ? Le principe du respect, le principe de justice, le principe de cohérence et le principe de jurisprudence concourent à ce que ce changement soit effectif le plus rapidement possible, dans un souci d’«égalité et de respect pour tous, quelle que soit leur diversité et sans égard à l’identité»(1).
Au nom de tous les québécois qui se sentent blessés par l’utilisation du terme Nationalité canadienne, je réclame qu’il soit désormais possible de faire inscrire dans le passeport canadien, sous la ligne Nationalité, la nationalité de son choix, ou à tout le moins un X .
Pour être bien honnête, je me moque éperduement des étiquettes qui me sont imposées par des documents administratifs, ou qui sortent de la bouche des autres. Je suis loin d’être un ardent défenseur de l’hypersensibilité identitaire ou de l’imposition d’un vocabulaire. Je suis seulement curieux de voir jusqu’où on peut pousser la logique de l’adaptation du language aux sensibilités des individus. Y-a-t-il des sensibilités qui comptent, et des sensibilités qui ne comptent pas? C’est ce que nous verrons bien.
Merci beaucoup.
Cédryck Lessard
Sources:
(1): (https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/nouvelles/avis/documents-genre-x.html )
(3): https://fr.wikipedia.org/wiki/Motion_sur_la_nation_qu%C3%A9b%C3%A9coise
Source de l’image: https://www.canada.ca/fr/immigration-refugies-citoyennete/organisation/publications-guides/bulletins-guides-operationnels/gestion-identite/date/voyage.html
Source: Lire l'article complet de Vigile.Québec