Alors que l’armée ukrainienne intensifie son activité et que des civils sont à nouveau touchés dans le Donbass, la coalition américaine soutenant l’Ukraine, continue à accuser la Russie d’escalade du conflit et à lui enjoindre de ne pas intervenir dans la région. Autrement dit, en développant un discours agressif, les États-Unis veulent à la fois créer un voile d’illusion protégeant leurs activités dans l’Est ukrainien et dissuader la Russie d’intervenir pour protéger le Donbass. La réaction de la Russie est très claire : elle rappelle à Washington les conséquences possibles d’une telle aventure et son ambassadeur reste toujours à Moscou « pour consultation ».
Dans le monde actuel, le pouvoir s’exerce sur deux plans simultanément : celui du discours, qui a pour vocation de recréer une réalité, et celui de l’action, qui est le véritable lieu de force. La maîtrise des deux plans permet l’exercice du plein pouvoir. En continuant à accuser la Russie de tous les maux, les États-Unis suivent un processus très simple : couvrir par un discours politico-médiatique global faisant de la Russie l’agresseur et donc l’ennemi, des actions agressives menées dans la réalité qui ne doivent être perçues, pour que la légitimité de leur pouvoir ne soit pas remise en cause.
Ainsi, alors que depuis un mois environ l’armée ukrainienne reprend ses activités dans le Donbass et qu’elle continue à disposer de plus en plus de techniques militaires dans les secteurs civils de la ligne de front, tout cela en violation des accords morts-nés de Minsk, le représentant du Département d’État demande à la Russie de ne pas « empêcher la désescalade du conflit », affirmant qu’elle représente une « menace pour tout le continent européen ».
La raison de cette demande est le fait que la Russie ait déplacé, comme prévu de longues dates pour ses exercices militaires et à l’intérieur de ses frontières étatiques, des troupes à proximité de ses frontières Sud, dont en Crimée. Le porte-parole du Kremlin, Dmitri Peskov, d’ailleurs de rappeler que la Russie, comme pays souverain, déplace à l’intérieur de ses frontières ses troupes comme elle l’entend, d’autant plus qu’elle ne présente aucun danger pour ses voisins.
Les États-Unis se disent prêts à discuter avec la Russie … si elle ne fait rien en somme. Pendant ce temps-là, au Parlement ukrainien, l’on affirme qu’une opération militaire de grande ampleur se prépare et que « l’on en est comme jamais aussi proche ». Cette interprétation a été confirmée par Denys Pouchiline, à la tête de la jeune république autonome de Donetsk, qui estime désormais quasiment impossible d’empêcher la guerre dans le Donbass. Pour DNR, l’ampleur du conflit va dépendre du soutien militaire effectif apporté par les États-Unis et de la carte-blanche donnée – ou non – aux autorités ukrainiennes pour verser le sang.
La Russie et les États-Unis se sont entretenus sur la question du Donbass, puisqu’en début de semaine les États-Unis se sont dits prêts à collaborer avec la Russie, et pour qu’il n’y ait pas d’ambiguïté, le représentant du Ministère russe des Affaires étrangères a, selon ses termes, établi les faits de l’agression répétée par l’armée ukrainienne dans le Donbass – et revenir sur le sujet ultérieurement, n’a aucun sens.
Chaque partie est donc restée sur ses positions, ce qui est logique, puisque aucun compromis, à part une rédition, n’est possible en l’espèce. En attendant, l’ambassadeur russe aux États-Unis, Antonov, reste encore à Moscou « pour consultation » et son retour va dépendre de la volonté des États-Unis d’une désescalade du conflit.
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