Qu’un Québécois en appelle à son Assemblée nationale pour étendre la distribution des vaccins à l’échelle de la planète, plutôt que les grands pays ne se les accaparent comme le Canada l’a fait avec des commandes de cinq fois la capacité de vaccination de sa population, vous surprendra peut-être. Mais ce Québécois, que je suis, profite de notre tribune et partagera cet article avec les partis concernés est communiste. Ce qui lui fait considérer la solidarité internationale comme un premier devoir des citoyens du monde et des pays le plus nantis.
La solidarité internationale telle que je la connais comme Québécois est nées, diraient certains, dans les missions étrangères. Elle n’avait pas la solidarité comme premier but mais la conversion au catholicisme. Elle a été interprétée comme une intervention étrangère par les premiers anticoloniaux. Les Jésuites, de longue date, implantés en Chine, ont été expulsés à la libération. Surtout les plus réfractaires à la révolution chinoise. On souligne maintenant, ou je devrais dire les catholiques chinois, soulignent leur contribution à la solidarité avec la lutte antifasciste durant l’Occupation japonaise où des Jésuites québécois ont été exécutés pour leur sympathie trop grande au peuple chinois.
Mais la solidarité internationale a une origine tout aussi questionnable chez les socialistes qui, à la différence des communistes après Lénine, ne faisaient de la solidarité qu’une question de civilisation des peuples barbares. En effet, il a fallu qu’on expose au grand jour les disparités monumentales entre les métropoles et les peuples coloniaux, que Marx avait déjà établies pour l’Inde par rapport à l’Angleterre, par exemple, pour que l’on finisse par admettre que les principes bourgeois et universels d’égalité de tous étaient bafoués par ce qu’on a fini par appeler l’impérialisme.
On en a conclu une nécessaire égalité de but des luttes des ouvriers dans les pays dominants à savoir, détruire les vestiges de la domination bourgeoise sur le monde. Ainsi s’est popularisé le droit à l’autodétermination des peuples pour les peuples des colonies et les pays plus pauvres. Ce qui a grandement marqué le Québec de la Révolution tranquille dans ses aspirations à la liberté.
Une solidarité Nord-Sud, qui n’existe plus à la suite de la disparition des pays socialistes, est née dans les années 60, mais elle n’est plus invoquée que pour des considérations géostratégiques.
Vous voyez sans doute où je veux en venir.
Une nation comme le Québec qui réclame son droit à l’autodétermination politique ne devrait pas hésiter à se solidariser avec les peuples les plus appauvris par l’impérialisme tel qu’elle l’est elle-même par un Canada dominant qui lui nie son propre droit exactement pour les mêmes raisons que les autres pays dominants le font aux nations subalternes du monde.
Il apparait, à la suite de la Pandémie de COVID-19, que si une partie du monde est exposée plus que d’autres au virus, celui-ci trouvera à se répandre dans des variants qui contourneront nos propres stratégies prophylactiques et continueront de nous attaquer. C’est ce qu’affirme l’ONU et l’OMS. C’est donc à la fois une obligation morale internationaliste, appelée elle-même par la Pape François, et une mesure sanitaire impérative que de rendre accessible le vaccin aux populations moins favorisées tel que le peuple haïtien dont on dit que personne encore n’a été vacciné !
Je demande donc, par cette lettre, à l’Assemblée Nationale du Québec, par une résolution unanime reflétant la volonté des Québécois de se prémunir adéquatement et universellement contre le péril naturel mondial qu’est la COVID-19, de demander expressément au Canada d’offrir à Haïti, et aux autres peuples en ayant besoin, les excédents des vaccins dont nous n’aurons pas que faire et que nous avons commandés en trop sous la pression des partis fédéralistes n’ayant pas pris la mesure de la précarité de nos nations si les autres n’étaient pas protégées.
Je demande que cette résolution fasse l’objet d’une conférence de presse de tous les partis de cette Assemblée en direction de Justin Trudeau qui s’est avéré être des plus imprudent en monopolisant pour le Canada des vaccins qui nous protègeraient mieux diffusés à l’échelle de la planète menacée.
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